CHAPITRE 8

187 14 0
                                    

ANDY

Léria refuse qu'on la touche, après le départ de Kai, elle est restée recroquevillée sur elle-même par terre.

J'ai essayé à plusieurs reprises de la déplacer dans la salle de bain, mais elle refuse de bouger de peur de faire du mal à son bébé. J'ai vu les coups qu'il lui a portés, son enfant ne survivra pas.

J'ai demandé à mon médecin personnel de me rejoindre en espérant qu'il puisse la convaincre d'accepter notre aide. Je dois être honnête avec moi-même, qu'il la batte ou qu'il la tue m'importe peu. Elle ne mérite pas son attention, son corps, son sourire, elle ne mérite rien. J'ai bien vu la façon dont il me regardait à table, il y a quelque chose entre nous, j'en suis sûre.

En ce qui me concerne, je lui pardonne son attitude, après ce qu'on a vécu, les coups, les tortures, il y avait peu de chance pour qu'on s'en sorte indemne.

Néanmoins, une part de moi est attristée par ce qui va lui arriver, perdre son bébé est une épreuve douloureuse que toute femme redoute. Je me souviens encore le jour où j'ai appris que j'étais enceinte, Kai était inquiet, il savait que si Deucalion l'apprenait il tuerait l'enfant et peut-être moi avec. L'enfant était de Kai j'en reste persuadé encore aujourd'hui, mais Deucalion ne voulait pas que mon corps se déforme, que mes seins deviennent flasques et que la peau de mon ventre pende.

Comme Kai la fait, il m'a battu jusqu'à voir du sang s'écouler de mon entrejambe. Kai est resté près de moi les jours qui ont suivi, il ne comprenait pas ma douleur, il ne comprenait pas que je puisse aimer un enfant dont le père se servait de moi comme d'un objet. Je ne lui ai jamais dit que je pensais qu'il était de lui, je doute qu'aujourd'hui cela est de l'importance.

Léria, s'est faite violer par Deucalion, je suppose qu'il a eu peur, qu'il a revue le souvenir de nous étant plus jeune et comme il le fait depuis des années, il le reproduit.
Je n'ai rien dit, mais j'ai bien vu les initiales dans son cou. Deucalion l'a marquée, Kai ne la pas fait, il c'est seulement contenter de jouer avec elle.

— Puis-je entrer ?

Je me tourne et aperçois Francis, le médecin privé de la mafia.

— Bien sûr.

Il s'accroupit à coter de moi et observe Léria qui n'a pas dénié lever les yeux sur lui.

— Que s'est-il passé ?

— Elle est enceinte et a reçu un nombre de coups important au ventre.

— Je vois.

Francis pose sa main sur l'avant-bras de Léria qui relève les yeux à son contact.

— Je vous en prie, laissez-moi vous examiner, je vous assure que tout ce que je ferais ne nuira pas à votre enfant.

Alors que je pensais quelle allée le repousser, elle hoche la tête face au médecin. Son statut doit lui procurer un sentiment de réconfort, s'il se passe quelque chose, il pourra soigner son bébé.

Francis saisit sa main et l'aide à se relever pour se diriger sur le lit dans lequel il l'allonge sur le dos. Je ne sais pas si c'est parce qu'elle ne voulait pas affronter ça seule ou si c'est une forme de remerciement, mais elle saisit ma main, son regard me supplie de rester auprès d'elle, ce que je fais.

Je m'assois au bord du lit alors que le docteur relève son tee-shirt pour examiner son ventre.

Les ecchymoses sont déjà bien voyantes, son ventre forme une palette de couleur entre le rouge et le noir. Le médecin touche délicatement son ventre, ce à quoi elle ne cesse de bouger à cause de la douleur.

— Il va falloir que j'observe plus bas, vous êtes d'accord ?

Elle acquiesce.

Francis lui retire délicatement son pantalon avant de plier ses jambes.

De l'endroit où je me trouve je le vois insérer un spéculum, Léria serre un peu plus sa main et tourne sa tête dans ma direction.
Son regard rempli de larme rencontre le mien, je ressens de la pitié pour elle, elle a mis les pieds dans un monde auxquels elle n'appartient pas et où les conséquences sont lourdes.

Francis se retire rapidement et commence à ranger son matériel.

— Comment va mon bébé ? S'écrit Léria

Il ne répond pas et reste concentré sur sa tâche puis vient s'assoir à côté de moi.

— Je suis sincèrement désolé, votre enfant n'a pas survécu à la violence des coups portés sur votre ventre. La nuit sera longue et difficile, votre corps va expulser le fœtus et tout sera terminé.

— Mon bébé !

Francis et moi nous regardons sans comprendre.

— Ce n'est pas un fœtus, c'est mon bébé !

Francis me fait signe de le suivre à l'extérieur de la pièce. Une fois dehors, il ferme la porte de la chambre et prend une inspiration.

— Je resterai avec elle cette nuit, ses points de suture ne sont pas cicatrisés et peuvent se rompre à tout moment. Cette jeune femme n'est pas au bout de ses peines.

Je hoche la tête.

— Merci pour tout.

Malachai - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant