CHAPITRE 22

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LÉRIA

J'applique du mascara sur mes cils, je porte la même robe que lors de la soirée de présentation, je sais que c'était un mariage, mais on va dire que je ne vois pas les choses de cette manière pour le moment.

J'ai profité de la journée en ville pour faire le plein de maquillage et de chaussure, depuis des mois, je rêve d'avoir mes propres affaires, ma propre liberté. Je ne sais pas exactement qui il y aura à se diner, mais quoi qu'il en soit je dois être la plus belle.

Nouvelle coiffure, nouvelle personnalité, nouvelle Léria. Je ne suis plus la petite fille à peine majeure qu'on manipule, à présent le danger, c'est moi, ça prendra le temps que ça prendra, mais j'y arriverai.

— Tu es prête ?

— J'ai presque fini !

Je mets du rouge à lèvres rouge accordé à ma tenue et enfile une paire de talons rouges.

— Voilà, qu'est-ce que tu en dis ?

Il s'avance et tourne autour de moi, sa main s'arrête et caresse mon ventre puis descend sur mes fesses et remonte sur mon sein.

— J'en dis qu'ils seront tous jaloux en voyant ça. Dit-il le sourire en coin.

— Il n'y aura que des hommes ?

Sa main vient frôler mon menton, il dépose un lent baiser.

— Non, leurs femmes seront là, ils ne vont pas tarder à arriver, il faut descendre.

Nous descendons l'escalier pile au moment où la porte d'entrée s'ouvre, suivie de quatre couples. Ils sont tous habillés de manière très classe, les hommes sont tous beaucoup plus âgés que leurs femmes.

C'est mon cas aussi, mais de le voir sous cet angle, ça me dégoûte presque. Certains pourraient être leur grand-père.

— Mes amis, laissez-moi vous présenter ma femme, Léria.

Les hommes se penchent et viennent déposer un baiser sur ma main les uns après les autres, tandis que leurs femmes se contentent d'esquisser un sourire. On dirait que quelque chose les dérange.

— Elle est d'une beauté sans faille ! s'exprime l'un d'eux.

Ils me regardent tous comme si j'étais un bout de viande, cette ambiance me met mal à l'aise.

— Bien ! Si nous allions à table, le vin est servi.

Deucalion et moi partons devant, alors que nos invités nous suivent jusque dans le salon où nous nous asseyons.

L'apéritif est déjà sur la table, ainsi que plusieurs bouteilles de vin selon les goûts.

— Comment vont les affaires ? s'exprime mon mari.

— Bien, on gagne du terrain et personne ne s'y oppose.

— D'ici à quelques mois, on pourrait prendre possession de tous les États-Unis. Hurle, un homme d'environ soixante-dix ans.

Sa femme n'a pas l'air plus âgée que moi, son regard est rempli de tristesse, au fond de moi, je peux percevoir un mauvais pressentiment. Je ressens sûrement toute l'horreur qu'ils font subir à ces jeunes filles.

— Aussi vite ? Ça m'étonnerait, nous devons y aller lentement, je ne prendrais pas le risque de tout perdre. Pas après toutes ses années d'acharnement.

— C'est bientôt votre anniversaire, je crois ? S'exclame l'une des femmes en me fixant.

— Oui, dans quelques semaines. Je prends une gorgée de champagne que Deucalion m'a servi plus tôt.

Malachai - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant