CHAPITRE 19

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LÉRIA

Je cours, je cours sans m'arrêter malgré mon que mon souffle devienne insuffisant.

J'ai froid, la neige recouvre de plusieurs centimètres le sol, je suis pied nu en culotte. Du sang mélangé au sperme s'écoule de mes jambes et les larmes défilent le long de mes joues.
Kai n'était parti que depuis quelques minutes quand cet homme, ce monstre est arrivé et il m'a prise de force. Je n'ai jamais ressenti ce type de douleur auparavant, c'était atroce.

Tout mon corps se contractait pour empêcher le passage de sa verge, mais il a insisté si fort que j'ai senti les parois de mon vagin se déchirer pendant qu'il gémissait de plaisir.
Son couteau à la main, il a gravé quelque chose dans mon cou, j'ai cru qu'il allait m'égorger sur le moment.

Au lieu de ça, il semblait jubiler pendant qu'il détruisait mon corps. Je ne sais pas dans quelle direction je vais, si je m'enfonce dans la forêt ou si je m'en éloigne.
La seule chose que je sais, c'est que je cours droit devant moi, l'homme a été clair, s'il me rattrape, ce que m'a fait Kai ne sera que du pipi de chat à coter.

Kai va m'en vouloir à mort d'être parti, de mettre laisser violer et marquée.

Je pleure de plus en plus et finis par ralentir, au bout de quelque pas, je m'effondre à genoux sur le sol, les mains recouvrant mon visage.
Qu'est-ce que je vais faire ? Je suis perdue au beau milieu d'une forêt, je vais mourir de froid ici et personne ne me retrouvera.

Un bruit m'interpelle, on dirait le bruit d'une voiture. Je saute sur mes pieds et me mets à courir dans la direction du bruit, le sol rempli de branche, de neige et de cailloux se transforme en béton.
Je suis sur une route, mais je ne vois rien, je me retourne et aperçois une voiture, les phares m'éblouissent, je ne distingue pas grand-chose, mais j'agite les bras.

– Aidez-moi s'il vous plait !

Au fond de moi, j'espère que c'est Malachai, je sais qu'il a une voiture, mais je ne connais pas le modèle, il faut que ça soit lui. Quand j'aperçois un homme, lampe torche à la main en uniforme de police, je comprends que ce n'est pas le sauveur que j'attendais, sans m'en rendre compte mon instinct me plonge dans un silence.

* * *

Je suis dans une chambre d'hôpital, l'infirmière, Sarah est une dame très gentille. Elle me demande mon accord pour chaque acte qu'elle fait à mon égard, en premier lieu, elle a sorti plusieurs Cotons-Tiges qu'elle a frottés à certain endroit de ma peau.

Elle a dû pratiquer un examen gynécologique quand elle a vu que le sang qui s'écoulait de mes jambes de s'arrêter pas, elle a été douce, mais je n'ai pas pu retenir mes pleurs face à la douleur.
Pendant tous le long de l'examen, je revoyais les images de mon agression comme si je la revivais, selon son diagnostic ce n'est qu'une petite déchirure, mais ça nécessite quelques points de suture.

Avec mon accord, elle m'a fait une anesthésie locale pour s'assurer que je ne sente rien. J'ai exprimé mon souhait d'aller prendre une douche, mais les examens n'étant pas terminés, j'ai dû attendre encore un peu.

Ils m'ont fait passer une radio, et fait examiner chacune de mes cicatrices, ainsi l'entaille que l'homme m'a fait dans le cou. Grâce au miroir sur le mur, j'ai pu voir à quoi elle ressemble, on dirait des lettres « D.G » cet homme que je n'avais jamais rencontré à graver ses initiales sur mon cou.
Je me suis instantanément effondré en larme, lorsque l'infirmière l'a remarquée, elle m'a prise dans les bras m'assurant que tout était fini et que j'étais en sécurité.

Je garde mes bras le long du corps, je ne voulais pas d'elle, ce que je veux, ce sont les bras de Kai qui m'enveloppe autour de lui.
Sentir la chaleur de son corps, son odeur, sa proximité et entendre le son de sa voix. Sarah avait tort, je ne suis pas en sécurité ici ni nulle part ailleurs.
Le seul qui puisse me protéger, c'est Malachai.

– On a fini, tu vas pouvoir aller prendre une douche.

Je hoche la tête.

– Tu veux que je t'accompagne ?

– Non.

– Très bien.

Sarah me guide jusqu'à la porte de la salle bain et dépose un jogging noir sur l'évier.

– Ce n'était pas facile à trouver, mais je pense que ça devrait te faire plaisir, si tu as besoin, je reste devant la porte.

– Merci.

Elle a raison, pouvoir porter du noir m'apporte un peu de réconfort alors que je tente d'apprivoiser ce monde qui me semble étranger.

J'enlève ma culotte et la pose à coter du jogging, Sarah a m'a expliqué qu'il devait le garder comme pièce à conviction et que je ne devais ni le mouillé, ni le jeter.

J'ouvre la vanne et laisse couler l'eau sur mon visage, je baisse la tête et peux voir toute la crasse qui s'en va dans les canalisations.
Je prends un peu de savons mis à disposition, il ne sent pas très bon, mais je suppose que je n'ai pas vraiment le choix.

Je frotte mon corps encore engourdi par le froid, ma plaie au cou me pique alors je ne m'y attarde pas. Je rince mon entrejambe avec de l'eau, c'est encore trop tôt pour l'agresser avec du savon.

Toutes les cinq minutes, Sarah toque à la porte pour s'assurer que je vais bien, son comportement m'agace, mais je ne peux pas lui en vouloir.

Je ferme la vanne et m'entoure d'une serviette blanche, j'essuie chaque centimètre de ma peau.
La serviette est tachée de sang, certaines plaies même suturées laissent s'échapper quelques gouttes. Je m'habille sans perdre de temps et m'observe dans le miroir, mes cheveux ont pas mal poussé depuis tout ce temps.
Je suis sa raiponce aux cheveux roux.

Cette pensée me fait sourire, au plus profond de moi, je crois encore qu'il viendra me chercher.
Je retourne dans la chambre, Sarah est assise sur le lit, une autre femme que je n'ai pas encore rencontrée se trouve près d'elle.

– Bonjour Léria je suis le Docteur blue, je suis psychologue au sein de cet hôpital. Les Inspecteurs en charge de l'enquête m'ont demandé de discuter avec toi. Ils pensent que je pourrais réunir assez d'informations pour leur permettre d'avancer, tu serais d'accord pour qu'on discute toutes les deux ?
J'acquiesce

Sarah sort de la chambre, je sais qu'elle va rester dans les parages, à mon arrivée, j'ai entendu quelqu'un lui dire de rester avec moi pour établir un lien de confiance. C'est sans doute le protocole à suivre, ils pourraient être plus discrets.

– Je préfère rester debout si ça ne vous dérange pas.

– Non pas du tout c'est comme tu le sens.

Elle marque une pause tout en me fixant, je suis censée répondre quelque chose ?

– Comment te sens-tu ?

– Bien

– Vraiment ?

– J'ai n'est plus froid.

Elle sort son stylo accroché à un petit carnet et commence à écrire, je doute que ça puisse servir à quelque chose.

— Les enquêteurs ont appelé ta mère, elle sera ici dans une demi-heure et tu pourras rentrer chez toi.

– Oh non

Sans m'en rendre compte, je viens de parler à voix haute, ma réponse surprend le psy qui ne cesse de me dévisageait comme un monstre.

– Je veux dire, elle doit être folle d'inquiétude et ne va plus vouloir me lâcher.

– C'est normal Léria, tu as disparu depuis plus de trois mois.

– Si longtemps ?!

Je n'avais pas réalisé que le temps était passé à une telle vitesse.

– Tu sais ce que signifie D.G ?

– Non.

– Ce ne sont pas les initiales de ton ravisseur ?

– Pas exactement.

– Je vois.

– Vous semblez gentille, mais je ne me sens pas prête à en parler pour le moment.

– C'est tout à fait normal, nous reprendrons une autre fois.

Elle se lève du lit et sort de la chambre me laissant seule, mon premier moment de répit depuis mon arrivée ici.

Malachai - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant