LÉRIA
Jason m'a fait prendre un ascenseur un peu plus loin dans le couloir, je dois avouer que bien que ça soit pratique, ce n'est pas quelque chose que j'apprécie.
Un lieu confiné qui peut s'arrêter ou s'écrouler à tout moment, accompagné d'un inconnu, ça ne me réjouit pas.Jason n'a cependant pas l'air de se soucier de moi, certains trouveraient ça vexant, mais moi ça me rassure. Après tout ce qu'il s'est passé ces derniers jours, j'ai besoin de passer inaperçu. J'aurais aimé que Kai vienne avec moi, mais je sais que notre arrivée ici a été négociée, s'il y a une chose que j'ai apprise avec lui, c'est que tout se paie.
La chambre se situe au deuxième étage de la villa, si j'ai bien compris les explications de Jason, tout l'étage est à nous. La porte de l'ascenseur s'ouvre sur un couloir qui rejoint l'escalier sur la gauche, sur la première porte à droite, il y a un salon éclairé par des portes-fenêtres.
Un long canapé blanc longe les murs de la porte, un billard est disposé face à la porte d'entrée et un miroir y reflète la pièce sur la gauche. Je ne sais pas qui a fait cette disposition, mais tout ce blanc sans compter qu'il n'y a qu'une misérable table basse pour manger me répugne au plus haut point. Cette pièce ne ressemble à rien.
Les autres portes sont des chambres de plusieurs tailles différentes, chacune d'elles contient sa propre salle de bain. Je me dirige vers la porte au fond du couloir sur la gauche, c'est la plus grande et la plus habilitée à accueillir deux personnes.
Elle contient un lit double au centre de la pièce avec une table de chevet de chaque côté, il y a quelques meubles en bois un peu partout pour y ranger nos affaires et une porte coulissante face au lit qui mène droit à la salle de bain.Je m'assois sur le lit, le regard perdu, je n'aime pas cet endroit, c'est si fade. Tout est blanc et constitué de marbre ou de miroirs, il y a des fenêtres dans toutes les pièces à tous les endroits ce qui fait facilement rentrer la clarté du soleil. C'est un endroit déstabilisant quand on a vécu dans le manoir de Kai qui est l'opposé. Moi qui trouvais cet endroit chaleureux, je reviens rapidement sur mes mots.
Je doute que Kai se plaise ici, il pourra peut-être négocier pour qu'on refasse la déco. Je ne sais pas combien de temps il a prévu que l'on reste ici, mais le temps le plus court sera le mieux. Je commence à regretter notre manoir à Houghton, son ambiance Famille Addams me manque.
Je me dirige vers la salle de bain et saute sur les toilettes, j'ai mal, mais c'est supportable. La salle de bain est toute aussi blanche et ridicule que le reste de la maison. Je reste assise un moment à la regarder, je devrais prendre un bain, ça me fera le plus grand bien.
Je me déshabille et pose les vêtements sales sur la double vasque face à la porte et avance jusqu'à la baignoire.
J'ouvre la vanne d'eau chaude et m'assois nu sur le bord de la baignoire. Je laisse la porte de la salle de bain ouverte, si Kai revient d'ici peu, il aura plus de facilité à me trouver.
La baignoire remplie, je plonge intégralement dedans. L'eau me brule pendant quelques secondes le temps que ma peau s'habitue à la chaleur, je ne sais pas si ç'a un lien avec mon agression, mais je ressens le besoin d'avoir de l'eau brûlante sur moi.
D'une certaine façon, je suppose que ça efface toute saleté de ma peau, bien qu'elle n'en reflète aucune.L'eau procure une vive douleur au niveau des points de suture sur mon vagin, mais je m'en fiche. L'infirmière me la dit après mon auscultation, mais je peux encaisser, ces derniers mois, j'ai vécu plus de choses que certain dans toutes leurs vies et je suis là. Je suis vivante, je peux survivre à tout ça, aux cauchemars, à la douleur, aux cicatrices.
Kai m'avait dit que j'étais faible, chose que j'ai affirmée. Aujourd'hui, je n'accepterai plus qu'on dise une telle chose de moi, je ne suis pas faible, je suis une survivante.
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Malachai - Tome 1
HorrorIl ne voulait qu'une chose, Elle. Et Elle, n'avait de yeux que pour lui. Mais comme on le dit souvent, les apparences sont trompeuses et quand ont franchi la ligne, il n'y a pas de retour en arrière possible. Je m'appelle Léria et comme toutes les...