Les chevaux se posèrent le plus vite qu'ils le purent, ce qui n'était pas évident étant donné le nombre d'arbres qui leur barraient la route. Lydia et son compagnon s'empressèrent de mettre pied à terre. Mais en s'approchant du voyageur, quelle déception ! Ce n'était qu'un paysan, menant une grosse vache rousse !
« Ah ! Bien l'bonjour ! dit ce dernier avec l'accent des paysans du coin. Qu'est ce que c'est que ces deux ch'vaux, là ?
-Excusez moi, mais nous sommes pressés, le coupa Lydia.
-Nous cherchons un bandit accompagné de deux chevaux, l'un blanc et l'autre noir, précisa Aldhas. L'homme devrait également porter de nombreux bagages. Vous ne l'auriez pas vu, par hasard ? ».
Le paysan se mit à tripoter sa barbe, l'air pensif. Il déclara enfin :
« Mmh... Pt'être bien que si...
-Et comment était-il ? s'impatienta Lydia.
-Blanc, avec les crins couleur crème et un œil doux et malin. Une bien belle bête, ça je vous l'assure.
-Mais pas le cheval ! » Lydia commençait à perdre patience. Son compagnon tenta de l'apaiser, avant de demander, insistant :
« Alors, à quoi ressemblait l'homme que le cheval suivait ?
-Oh ! Il était plutôt grand. Et âgé. Il avait un drôle de capuchon sur la tête, aussi. Il se dirigeait vers là bas, croyez-en le vieux Tim.
-Etaudur... murmura la jeune femme. Cela ne peut être que lui. ». Elle remercia le fermier avant de rappeler les chevaux. Aldhas et elle devaient se remettre en route, et vite.
Ils suivirent le chemin pendant encore une dizaine de minutes. Ils avaient perdu beaucoup de temps, et devaient se hâter de retrouver leur voleur. Mais bientôt, les deux chevaux, à bouts de forces, furent contraints de déposer leurs cavaliers à terre. Ils n'avaient pas l'habitude d'être montés. Les deux jeunes gens continuèrent leur marche sur le sentier, les deux créatures trottant à leurs côtés. Chacun priait en silence pour que le paysan aie dit vrai.
Quelques instants plus tard, ils entendirent un hennissement non loin de là. Aldhas fit signe à son amie de ne plus faire de bruit. Ils écoutèrent, aux aguets. Soudain, des paroles se firent entendre.
« Avance, sale bourrique ! ». La voix n'était pas exactement celle qu'ils attendaient, mais les deux amis décidèrent de s'approcher, en silence. Ils purent bientôt distinguer les silhouettes de deux chevaux, l'un noir et l'autre blanc, ainsi qu'un homme de forte carrure.
« Je reconnais ces chevaux ! murmura Aldhas. Ce sont Ombre et Écume d'Or.
-Tu as raison ! Allons-y. ».
Le jeune elfe aux cheveux blonds brandit son arc et décocha une flèche de son carquois. Il hésita un instant, refusant de tirer si vite. Il cria :
« Eh ! Vous ! »
L'étranger se retourna en sursaut. Conformément à la description faite par le villageois, il était assez grand et vêtu d'une cape et d'un capuchon, et portait de grands sacs remplis de provisions. Les autres étaient attachés aux selles des deux pauvres chevaux, surchargés,à bouts de souffle. Soudain, un coup de vent fit tomber le vêtement qui protégeait son visage, et Lydia put enfin découvrir sa vraie nature.
« C'est un Erzur ! » grimaça-t-elle.
En effet, sa tête n'était pas normale. Elle ressemblait à celle d'un homme adulte, mais en bien plus poilue. De plus, le bandit était doté de dents bien plus grandes qu'à l'ordinaire, et il fixait la jeune femme de ses petits yeux cruels. Lydia sursauta : son ami, ayant réussi à garder son sang-froid, venait de tirer une flèche dans la jambe de la créature. Cette dernière s'écroula au sol, hurlant de douleur. Surprise, Ombre, la jument d'Aldhas, se cabra en hennissant, renversant plusieurs des sacs qu'elle portait.
VOUS LISEZ
WARRIORS, Guerriers de ClaireLune (1)
Fantasía- Volume 1 - La jeune forgeronne Lydia est au comble du désespoir lorsque son village natal est détruit par une armée d'Erzurs, de maléfiques créatures menées par le démon Arcanis. Après des jours d'errance dans la forêt, elle tombe nez-à-nez avec...