Case n°2: Cheminée

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Le programme de ses congés était d'une simplicité absolu.

Dix jours de rêves, rien qu'à lui. Dix jours de pur bonheur!

Avec juste l'immensité de la steppe de la Sibérie Orientale enneigée pour tout horizon, ses chers livres aux couvertures de cuirs ré-haussés de filets d'or, son tourne disque et ses trente trois tours de Michel Sardou, quelques bon verres de vins, son isba et sa cheminée...

Il n'avait pas, cette fois, oublier ses lunettes. Une négligence lui ayant couté de fort maux de têtes la dernière fois où il avait fait preuve d'étourderie. L'étui était à l'abri dans son solide sac de voyage issu d'un grand maroquinier.

Ce programme était tellement parfait selon les critères de Camus...

Qu'est-ce qui aurait pu mal tourner?

Sa première déconvenue fut de découvrir, avec un haussement de sourcil désemparé, que la serrure de la porte de l'entrée de l'isba était belle et bien complétement gelée. Impossible d'y glisser la clé.

Qu'à cela ne tienne, il avait à cela le remède.

C'était quelque peu gênant, mais dans l'urgence, il fallait parfois savoir prendre sur soi et sa réserve. De plus, il ne craignait guère les regards indiscrets dans l'immensité de cette plaine isolée. Aussi vida t'il le contenu de sa vessie sur la serrure récalcitrante et eu gain de cause juste après.

Une fois à l'intérieur, il posa au sol son sac et huma l'air. 

Cela sentait un peu l'humidité... Mais une bonne flambée et tout irai mieux très vite après. Il y avait un moment qu'il n'était venu se ressourcer ici, cette légère odeur de renfermé n'avait rien de préoccupant.

Camus se lava les mains, puis il se dirigea vers le coin cuisine, pour y ouvrir la bonbonne de gaz, alimentant son logis en eau chaude, moyen aussi de chauffer un peu de cuisine bien qu'il préférerait toujours laisser mijoter dans l'âtre une terrine de terre cuite pour un bon bourguignon à l'ancienne. Il se dirigea vers l'appentis jouxtant l'isba pour y mettre en route le petit groupe électrogène.

La lumière fût! C'était déjà nettement mieux! Et il en fut convaincu, il allait vraiment passer dix jours satisfaisant. Il ôta écharpe, bonnet et veste de laine et ses doigts fins hésitèrent sur l'album qu'il allait placer sur le tourne disque.

Ce fut sur la voix chaude et pleine de conviction de son idole, qu'il s'occupa de la cheminée. Il en avait tellement rêver de ce moment parfait, où installé dans son sofa en cuir, en simple chaussette de laine, il profiterai de ce calme et du crépitement du feu dans le foyer de pierre.

Se fut sa seconde déconvenue... 

La cheminée, il avait complétement oublié qu'il aurai fallut la faire ramoner et ce depuis fort longtemps... Camus avait beau souffler sur les braises, ouvrir et fermer la trappe d'appel d'air, rien, hormis une épaisse fumée noirâtre et collante ne se dégageait de l'âtre...

Précipitamment, il fut dans l'obligation d'ouvrir porte et fenêtres, sinon c'était l'asphyxie garantie!

Et Camus du Verseau, constata amèrement, le visage et les vêtements couverts de suifs, qu'il lui faudrait attendre le lendemain matin pour se rendre au village, demander le service dont il aurai besoin immédiatement.

Le ramonage de sa cheminée. Une négligence certaine de sa part. Voilà ce qu'il en coûte, quand on arrive chez soi à plus de minuit... 

Quelle belle étourderie!


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Un Camus sous un jour un peu inattendu, mais après tout il n'y a, en dehors de vous et moi, aucun autres témoins!  Croisons les doigts pour que je ne me retrouve pas, durant la nuit, prisonnière d'un cercueil de glaces éternelles, se serait ballot. 

Des bises et à demain!

ShaSei

**Merry Saint XMas 4**Où les histoires vivent. Découvrez maintenant