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Je hais les humains.

Ces misérables vermines.

Je sais qu'il ne faut pas faire de généralités.

Cependant ...

Tous les humains ne veulent que pouvoir et richesse.

Je n'aurais jamais cru que la main qui caressait mon visage avec tant de tendresse serait celle qui me trahirait. Quand il m'a poignardée, le froid de la lame n'était rien comparé à la glace qui a envahi mon cœur. Je l'aimais plus que tout, et pourtant, c'est lui qui m'a condamnée. Alors que je m'effondrais, le sang se mêlant à mes larmes, j'ai compris que cet acte n'était pas seulement une trahison, mais une fin et un commencement.

Une fois de plus, j'arrache la lame qui était planté dans mon flanc gauche et je lui tranche la tête. La réalité est-elle que je n'ai jamais pu le faire mais quitte à ressasser ce moment encore et encore autant assouvir ma vengeance.

Quelle satisfaction de le tuer, c'est la seule distraction que je puisse avoir. Comme d'habitude, tout va recommencer, alors que je pensais enfin avoir le monde à mes pieds. Cette rage qu'à l'époque je pensais avait été apaisé. Malheureusement, la vie ne m'a pas fait de cadeaux, tout ceux qui étaient chers à mes yeux ont connus une fin médiocre. Je n'ai même pas pu les venger.

Je regarde le corps de mon bien-aimé gisant à côté.

- Même mort, ton charme ne me laisse pas indifférente... Me plaignais-je

Il y a quelque chose qui ne coïncide pas. J'aurais dû me réveiller sur les genoux de mon père décédé, lorsqu'il me racontait ses histoires idylliques autour d'une soi-disant paix entre les royaumes. Cette fois, tout est différent.

Une lumière blanche apparaît, je plisse les yeux face à la lumière aveuglante. Puis le décors disparaît lentement. Une silhouette se dessine et me tend la main. Je l'attrape puis me relève.

- Il est temps pour toi, d'accomplir ta mission ma protégée. dit une voix féminine

- Qui êtes-vous ?! M'exclamais-je

- Je t'attendrais.

La silhouette se dirige vers une porte et la traverse. Je me hâte vers cette dernière pour rattraper cette personne en manquant de trébucher et je me retrouve nez à nez avec des jeunes femmes qui crient autour de moi.

Une dame pleine de sang me porte. Mais diable que se passe-t-il ?! J'essaie de me débattre tant bien que mal mais je n'y arrive pas, je tente de hurler, mais ce sont des cris qui sortent de ma bouche...de bébé d'autant plus. La dame qui me portait, me donne à une autre femme pleine de transpiration.

- Mon bébé est enfant là, ma douce enfant.

Mais qui est-ce à la fin ! Mes yeux se ferment doucement...diable...d'où me vient cette fatigue... Je ne vois que des formes floues, je me souviens encore de ce qu'il vient de se passer mais...impossible de me souvenir parfaitement.

Lorsque je me réveille, je suis dans une pièce que je ne connais pas, il y a un mobile qui est accroché à mon lit, qui joue une musique insupportable. Putain ! J'en peux plus ! Au moment où cette pensée me traverse l'esprit, le mobile vole à l'autre bout de la pièce et éclate en morceaux. Qu'est-ce que c'est que ça aussi...

- Oh ça alors ! Comment est-ce possible que le jouet de mademoiselle est-il volé ?! Une bonne femme s'écrit

Ce n'est pas la femme qui m'a prise dans ses bras tout à l'heure. Cette dernière me prend dans les bras. Mais elle va me lâcher oui ! Une fois de plus, aucun mot ne sort de ma bouche. Je ne fais que gigoter mes bras potelés dans tous les sens.

- Mademoiselle Ellie, avez-vous faim ?

Ellie...Ellie...c'est donc ainsi que je me prénomme. Un bruit, comme le grognement d'une bête résonne dans la pièce...Qu'est- ce qu-

- Eh bien, comme je me disais vous aviez faim, mademoiselle.

Quelle gêne...est-ce vraiment mon estomac qui vient de faire ce bruit là...je sens que mes joues rougissent.

Quelques temps ont passé, j'ai actuellement 6 ans. J'ai pu réunir des informations, le peu de temps où je ne dors pas, car le moindre effort me fatigue énormément. Je me situe dans le royaume appelé Aethoria , qui est le royaume le plus grand du continent. Je viens d'une ville dans la périphérie dénommée Yarrin, c'est petit mais prospère ce n'est pas très loin de la capitale, Ihoryn. Mes parents, Ella et Albéric Duarte sont des vicomtes, mais cette vie paisible ne m'ennuie guerre. J'ai un grand frère, Jules, il a 2 ans de plus que moi. Il vient souvent me voir pour me raconter des histoires, c'est grâce à lui que j'ai pu savoir tout cela.

Depuis le jour où j'ai ouvert les yeux je fais souvent ce même cauchemar dans lequel je me fais trahir par l'homme que j'aimais. Mais aujourd'hui, je ne me souviens plus des visages. Mais cela me semble en même temps tellement réel, cette douleur lorsque l'épée m'a traversé. Mais ces derniers temps, de plus en plus de souvenirs d'une vie me viennent tels des flashs, ou lorsque je dors mais je n'arrive pas à savoir d'où ils viennent ni de qui ils proviennent.

Aujourd'hui, Jules et moi, enfin Jules tout seul a décidé qu'il était une bonne idée de faire un cache-cache au sein de la bibliothèque familiale, sans que nos parents le sachent. C'est une journée plutôt pluvieuse, malgré le fait que j'aurais préféré que ce dernier me laisse tranquille aujourd'hui, afin que je continue d'apprendre à lire seule. Il m'a tellement supplié avec ses yeux de petit chaton que j'ai fini par céder. Nous faisons le tour afin d'être sûrs que personne ne soit présent, la bibliothèque familiale est réservée aux adultes selon nos parents, mais on y trouve pas mal de choses assez intéressantes, c'est ici que je viens trouver des livres en secret grâce à des servantes que je soudoie avec ma petite frimousse.

Je passe dans une allée et un livre attire particulièrement mon attention. Je m'en approche, c'est plus fort que moi, il émet une certaine attraction que je ne peux expliquer, mon petit corps potelé bouge tout seul, je l'attrape en me hissant sur la pointe des pieds. Je réussis tant bien que mal à l'attraper, je m'assoie par terre afin de pouvoir le regarder tranquillement. Je pose ma main sur la couverture, je sens que mon corps vacille, je n'ai plus aucune énergie...Jules...aide moi... mais aucun son ne sort...

- Jules... tentais-je d'articuler avec le peu de force qu'il me restait.

Puis plus rien. Le noir le plus complet...

Les larmes du crépusculeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant