Les larmes du crépuscule

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- Très bien Selly.

- Et puis, nous devons pratiquement avoir le même âge. Toutes les filles de la noblesse ne viennent me parler qu'afin de se rapprocher de mes frères et espérer un mariage avec ces derniers. Mais je leur ai expliqué que cela ne m'intéressait pas et qu'elles devaient se démarquer par leur propres moyens. De ce fait, elles prennent même plus la peine de venir me tenir compagnie.

- Je ne savais point que vous aviez des frères Selly.

- J'en ai trois à vrai dire ; il y a Henry qui était l'ainé, il aurait eu 23 ans, mais il est décédé lorsqu'il n'avait que 3 ans, puis il y a Cassian le cadet il a 17 ans, comme votre frère il me semble, et enfin Alistair et moi qui sommes jumeaux.

- Je ne savais pas, toutes mes condoléances. Dis-je peiné

- Ce n'est rien.Je ne l'ai jamais connu.

- À vrai dire, c'est la première fois que je sors. Je me demandais pourquoi vous aviez parlé de mes cheveux plus tôt.

- Et bien... je ne sais pas si vous avez pu remarqué mais personne n'a de cheveux blancs, excepté ceux qui sont âgés. Habituellement, des cheveux blancs chez une jeune fille n'apparaissent qu'une fois tous les 100 ans. Comme vous aviez pu l'observé lors de la cérémonie, la sainte Ileana possède des cheveux aussi blancs que la neige. Et aujourd'hui, la société mondaine découvre que la fille confinée des Duarte a des cheveux blancs, mais ce qui est encore plus fascinant c'est qu'ils ne le sont pas à entièrement. Vous êtes le mystère de la soirée, du moins c'est ce que mes parents pensent après que vous ayez disposés.

- Je suis désolée votre Grâce, je n'ai pas de réponse à vous apportez.

- Je m'appelle Selly et je pense que vous pouvez me tutoyer. Je crois que votre frère vous fais signe, tu devrais y aller.

Je sourie à la princesse et je tire ma révérence. Je tourne la tête vers mon frère qui me fais des grands signes afin que je le rejoigne, magnifique la discrétion...

- Ma petite soeur préférée !

- Je suis ton unique soeur surtout, n'est-pas ? Rigolais-je

- Viens par ici, je vais te présenter à un de mes amis de l'académie.

Je suis Jules, et je me retrouve face à un jeune hommes... celui du balcon !Je le pointe du doigt ! Mon frère me regarde l'air de ne pas comprendre ce qui se passe.

- C'est vous ! Celui qui m'a insulté d'idiote ! M'exclamais-je

- Ren ! Comment oses-tu ? Demande mon frère au duc

Le visage du jeune archiduc devient rouge de gêne.Il regarde autour de nous et il souffle et frotte sa tempe avec sa main.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire, si vous l'aviez compris ainsi, je vous pris de m'excusez mademoiselle Duarte. Il paraît exaspérer.

Je fixe l'archiduc en silence pendant quelques secondes. Il semble s'attendre une réaction, peut-être une explosion de colère, mais je décide de ne pas lui donner cette satisfaction. Au lieu de cela, je prends une grande inspiration et relâche doucement.

- Il semble que nous ayons commencé sur de mauvaises bases, archiduc. Peut-être que je vous ai mal compris. Dis-je d'un ton mesuré.

Mon frère, soulagé par mon calme, sourit et intervient.

- Voilà qui est bien dit, Ellie. Les malentendus arrivent, surtout lors de ce genre d'événements.

L'archiduc Clepher baisse légèrement la tête, sans doute encore gêné, mais je peux voir qu'il apprécie que je ne cherche pas à prolonger l'incident.

- Je suis reconnaissant de votre indulgence, mademoiselle Duarte. Il est vrai que je ne me suis pas exprimé comme il le fallait. Dit-il, plus posément cette fois.

Je le regarde, plus curieuse que contrariée. Derrière ses excuses, je sens un certain inconfort, peut-être une maladresse sociale qu'il ne maîtrise pas encore. Je lui offre un sourire poli.

- Je dois avouer que vous m'avez surprise.

Il lève un sourcil, légèrement perplexe.

- Surprise ? C'est-à- dire ?

Je laisse échapper un léger rire.

- Vous sembliez si sûr de vous lors de la cérémonie, du moins c'est l'impression que vous donnez, archiduc. Mais il paraît que même les plus grands peuvent trébucher parfois.

Mon frère et les autres autour de nous sourient, détendant l'atmosphère. Ren semble plus à l'aise, un léger sourire se formant sur ses lèvres. Il hausse légèrement les épaules.

- Peut-être que je donne une image plus parfaite que je ne le voudrais, admet-il avec un soupçon d'humour. En tout cas, je vous remercie de votre clémence, mademoiselle.

- Ellie. Vous pouvez m'appeler Ellie. corrigeai-je doucement.

Il incline légèrement la tête, l'air plus détendu.

- Et vous pouvez m'appeler Ren, dans ce cas.

Selly, qui observait la scène depuis un peu plus loin, s'approche enfin avec son sourire serein.

- Et bien, je vois que vous avez trouvé un terrain d'entente. C'est agréable de voir des discussions civilisées. Maintenant que tout cela est derrière nous, pourquoi ne pas profiter du reste de la soirée ? Dit-elle avec un clin d'œil subtil.

Elle m'attrape doucement par le bras et m'entraîne vers une partie plus calme de la salle, tandis que Ren échange quelques mots avec mon frère. Une fois éloignées, Selly me glisse à l'oreille :

- Ren est plus maladroit qu'il n'y paraît, tu sais. Il a du mal à se détendre dans ces événements. Tu l'as bien géré.

Je hausse les épaules, un sourire aux lèvres.

- Il n'était pas si terrible. Juste... un peu maladroit.

- Exactement, mais peu de gens le remarquent.. En tout cas, tu as fait forte impression. Toute la foule paraissait impressionné que tu tienne tête au chien sauvage de l'empereur.  Dit-elle en riant

- Pourquoi un chien sauvage ? Il semblait plutôt « docile »...

- La société la surnommé ainsi car lorsque'il était plus jeune, il a tué son père qui l'avait maltraité depuis son enfance. Il a très vite comprit le rôle d'archiduc malgré son jeune âge et avant même qu'il ne rejoigne l'académie, il a eu un rôle important au front. C'est grâce à l'archiduc et ses troupes que nous étions en paix pendant si longtemps. Bien qu'il soit agréable à regarder, l'aura qu'il dégage est assez effrayante quand on ne le connait pas. M'explique Selly

Je regarde en direction de Ren et je me contente d'un sourire à Selly. La soirée, qui avait commencé sous de mauvais augures, semble se tourner vers quelque chose de plus plaisant. Et je sens que ce n'est que le début des découvertes que je ferai dans ce nouveau cercle mondain.