Les larmes du crépuscule

3

Ce qui se passe est de plus en plus déconcertant, je regarde autour de moi mais je ne vois rien. Il faut que j'en apprenne plus. Déçue de ne pas avoir trouvé le livre, je reviens bredouille au près de Jasdar.

- Avez-vous pu retrouvé ce que vous cherchiez, mademoiselle ? Me demande Jasdar

- Non, je dois sans doute l'avoir laissé dans ma chambre.

Je salue Jasdar de la main et lui souhaite une bonne nuit. Je retourne dans ma chambre, j'attrape un bout de papier afin de noter le nom que m'avais indiqué l'ombre précédemment. Mais attends...je ne sais pas comment écrire...je soupire de désespoir. Je n'ai plus qu'à garder en mémoire. Demain, il faut que je demande à mes parents de trouver quelqu'un pour m'apprendre à lire et écrire.  Résignée, je repose la lampe et mon châle puis je me glisse au lit. Cette journée a été éprouvante.

Ce matin, Diane, ma nourrice est venue me réveiller. Elle m'a aidée à m'habiller et je me suis rendue dans la salle à manger afin de prendre le petit-déjeuner. Toute ma famille discute mais je ne peux m'empêcher de penser à cette ombre...Naazel. Je ressens une vague de tristesse, dès que je pense à cette chose, cela ne peut pas être une coïncidence, je suis sûre que j'ai dû connaître cette chose ou cette personne, mais, la question est quand.

- Ellie, pourquoi ne manges tu donc pas mon enfant? Me demande mon père

- Excusez-moi père, je n'ai pas un grand appétit ce matin. J'aimerais vous demander quelque chose à vrai dire ?

- Et je suis tout ouï.

- J'aimerais apprendre à lire et écrire.

- Mais tu n'es qu'une enfant, ma chérie. Interviens ma mère

Sur ce point là, ma mère n'a pas tord mais je ne peux pas leur dire ce que j'ai vu.

- Je sais bien, mais j'aimerais énormément mère. Nous sommes au printemps et Jules va avoir 8 ans d'ici peu de temps, et il rentrera à l'académie à la fin de l'été. Je veux lui écrire des lettres et pouvoir lire les siennes sans avoir à déranger qui que ce soit. M'expliquais-je

Jules, qui était assis à côté de moi m'attrape pour me faire un câlin, j'aurais bien voulu éviter ça mais je dois continuer mon mensonge.

- Je vous en prie, père. Autorisez Ellie, je veux lire ses lettres. Supplia mon frère.

Heureusement que mon frère est crédule, même si je ne suis pas la plus câline, je n'aime pas utiliser sa crédulité à ce genre de fins, mais je n'ai pas d'autre solution. Finalement, mes parents acceptèrent.

Puisque nous n'étions qu'une famille de vicomte, peu de professeur voulaient s'occuper d'apprendre à Ellie Duarte, une enfant de 6 ans à lire, mais mes parents ont fini par trouver. Ma professeur s'appelle Emma Meslet, elle est l'une des rares roturières qui avait réussit par son intelligence à se trouver une place dans le monde mondain grâce à ses aptitudes magique, et était devenue comtesse dû au titre de son mari le comte Meslet, qui n'avait eu que faire de son rang de roturière. La comtesse Meslet est la soeur de Diane, ma nourrice, ayant été victime de messes basses lorsqu'elle était apparu aux côtés de son mari pour la première fois, elle se sentait désolée pour moi que les autres professeurs de voulaient pas prêter attention à une fille de vicomte comme moi, préférant les rangs plus élevés ou de meilleurs partis. Nous nous sommes très vite entendues, je trouve qu'à ses côtés j'avance plutôt bien.

La fin de l'été est vite arrivée cette année là, mes parents étaient occupés avec le matériel dont allait avoir besoin Jules pour son entrée à l'académie. J'ai fini par apprendre à lire et écrire au bout de quelques mois, ce n'était pas très difficile à vrai dire, comme si, j'avais toujours su le faire, ma tutrice et mes parents étaient surpris que cela soit aussi rapide, mon père s'amusait à me surnommer « la génie des Duarte », car cela me gênait. Par conséquent, la comtesse Meslet avait décidé d'aller plus loin avec moi, et voulait m'apprendre les étiquettes, ce qui ne m'enchantait absolument pas, je trouvais cela ridicule que les dames doivent faire preuve de délicatesse et tout un nombre incalculable de choses dans le seul but de trouver un mari et fonder leur famille.