Les mots du pardon (Antoine Dupont)

Chapitre 29 - Éclaircies dans l'Obscurité

- Ju', réveille toi...on vient d'atterrir, souffla doucement Antoine en caressant la joue de sa petite amie.

La jeune femme se réveilla doucement, ses paupières lourdes s'entrouvrant pour découvrir le visage de son petit ami. Elle pouvait sentir la chaleur de sa main caressant doucement sa joue, ce geste doux qui l'avait apaisée au cours du vol. Elle se redressa légèrement, se frottant les yeux pour chasser la fatigue et le chagrin qui s'étaient accumuler au cours des dernières jours.

- Mmhh...

Le groupe venait d'atterrir à Marseille en début d'après-midi, préparant ainsi le match d'ouverture des Six Nations contre l'Irlande au Stade Vélodrome qui allait prendre place le soir même.

Ils descendirent tous de l'avion, et un car les attendait pour les conduire au stade, là où ils devaient réaliser leur dernier entraînement avant l'échéance cruciale contre l'Irlande. La tension montait peu à peu alors que le match se rapprochait.

Dans le car, Juliette prit son téléphone et envoya un message à sa mère pour avoir des nouvelles de son père. Elle était soulagée d'avoir pu être avec lui ces derniers jours, mais l'inquiétude la rongeait toujours, et c'était normal.

Moi

Coucou maman, ça va ? Comment va papa ?

Maman<3

Ça va comme ça peut aller. Les médecins sont un peu plus positifs qu'avant, ton père montre des signes d'évolution donc on s'accroche. De ton côté, passe un bon moment avec tes amis chérie.

Moi

Merci maman, prends soin de toi aussi !

La jeune femme se sentit soulagée en recevant une réponse de sa mère. Apparemment, la situation de son père semblait s'améliorer légèrement, ce qui lui apporta un peu de réconfort, bien que les inquiétudes persistaient.

- Ça va Ju' ? demanda Damian depuis la rangée de derrière, vérifiant que son amie allait bien. Tu as besoin de quelque chose ?

La blonde se retourna vers lui, touchée par sa question.

- Non ça va ne t'inquiète pas, lui répondit-elle avec sourire. Mais merci de demander.

Depuis la veille au soir, les joueurs étaient aux petits soins avec elle. Ils lui faisaient constamment des petites attentions, cherchant à lui remonter le moral et à s'assurer qu'elle allait au mieux.

Juliette avait un sentiment de culpabilité qui la rongeait. Tous les gestes attentionnés et les préoccupations constantes des joueurs à son égard la faisaient se demander si elle méritait vraiment autant d'attention. Elle savait que la situation difficile était celle de son père et non la sienne, et elle ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu égoïste d'accepter tant de soutien et d'affection.

Cependant, la blonde n'allait pas les empêcher de veiller sur elle, car elle savait que c'était une preuve de leur affection. Les joueurs avaient tous endossés le rôle de papa depuis la veille, et même si elle n'avait jamais douté de leur soutien, cela la réconfortait de voir à quel point ils tenaient à elle.

Arrivés au stade, les joueurs se dirigèrent vers les vestiaires pour se préparer, tandis que Juliette se dirigea vers les tribunes familiales pour assister confortablement au match. Juste avant qu'elle ne se sépare de ses amis, une main ferme lui attrapa le bras, une main qu'elle ne connaissait que trop bien à présent.

- Eh Ju'...je sais que c'est dur mais essaye de passer un peu de bon temps ce soir, commença Antoine, peu sûr de ses mots. Ça me fait vraiment mal de te voir comme ça en ce moment, et je suis encore plus désolé pour ce qu'il se passe, mais...j'aimerais te voir sourire ce soir. Et je te promets qu'on va gagner ce match, pour toi.