Les mots du pardon (Antoine Dupont)

Chapitre 32 - Prélude à l'Aventure

- DAMIAN ! J'espère que tu cours vite parce que je vais t'attraper !! cria Charles en sortant de sa chambre en vitesse.

- Qu'est-ce qu'il a encore fait ? demanda Juliette qui passait par là, un sourire aux lèvres.

- Bah regarde ma tête ! Ce con il a mit de la farine dans mon sèche-cheveux. Je voulais me les sécher et voilà que je ressemble au Père-Noël.

Effectivement, les cheveux de Charles étaient parsemés de blanc, et la jeune femme avait du mal à ne pas rire devant ce spectacle. Elle finit par éclater de rire, ne pouvant plus se retenir. Charles lui-même ne put s'empêcher de sourire légèrement.

- En tout cas je suis pas du tout pris pour un con c'est cool, dit-t-il les mains sur les hanches, observant la jeune femme rire.

- Pardon..., souffla la jeune femme, essayant de se calmer. Mais tu es sûr que c'est lui qui a fait le coup ?

- Qui d'autre ? C'est le seul capable de faire ça, et je l'ai à peine croisé ce matin, pour moi ça en dit long, déduit le troisième ligne.

- T'auras tout le temps de te venger mais en attendant va te nettoyer un peu parce qu'on va partir pour Lyon dans pas longtemps.

Charles soupira et retourna dans sa chambre, sachant que son amie avait raison. Dans moins de deux heures, l'équipe de France devait se rendre au Groupama Stadium à Lyon pour disputer son dernier match des Six Nations contre l'Angleterre, leur rival de toujours. En cas de victoire, ils réaliseraient le grand chelem en remportant tous leurs matchs du tournoi et reprendraient le trophée à l'Irlande, qui l'avait gagné l'année précédente.

Juliette, quant à elle, retourna dans sa chambre pour ranger des affaires dans sa valise, car tout le petit groupe repartait le lendemain de l'hôtel, signant la fin de la compétition.

Pendant la Coupe du Monde, Juliette avait été très triste de partir, mais maintenant, elle l'était beaucoup moins. En fait, elle se sentait plutôt heureuse, car le lendemain, elle et 12 joueurs allaient avoir deux semaines de vacances à la montagne. C'était une perspective excitante pour tout le groupe, une pause bien méritée après une saison intense, et ça rendait donc le départ moins dur.

Au moment du déjeuner, Juliette avait choisi de s'asseoir à la table voisine de celle de Damian. Elle était curieuse de suivre la chamaillerie amicale qui allait prendre place entre Damian et Charles.

- PENAUD ! cria le troisième ligne en arrivant.

- Qu'est-ce que t'as foutu encore ? souffla Melvyn en regardant son ami, les sourcils froncés.

- Moi ? Rien..., mentit l'ailier, faisant mine de rien.

Charles se mit derrière Damian, un sourire en coin et une bouteille d'eau entière avec son contenu prêt à être déversé sur la tête de son ami.

- Donne-moi une bonne raison de ne pas te verser l'entièreté de cette bouteille sur la tête, dit le troisième ligne à son ami. Vu que je suis généreux, tu as trois chances.

- Eh bien...parce que tu m'aimes beaucoup ? proposa l'ailier avec un sourire volontairement amadouant.

- Raté. Autre chose ?

- Euh...parce qu'après je vais devoir me changer et on va prendre du retard pour le match ?

- Ça à la rigueur tu te changes en deux minutes, c'est pas long du tout. T'as rien de plus convaincant ? Parce qu'il ne te reste qu'une seule chance là, rappela Charles au joueur.