Les mots du pardon (Antoine Dupont)

Chapitre 28 - Le Poids du Chagrin

Il était environ 6 heures du matin lorsque Juliette quitta l'hôtel. Elle avait remis sa carte de chambre à l'accueil, leur demandant de la conserver jusqu'à son retour. Les premières lueurs de l'aube éclairaient à peine la ville alors qu'elle se dirigeait vers la gare, prête à entreprendre le voyage qui la mènerait auprès de son père hospitalisé.

La veille au dîner, il avait été extrêmement difficile pour la jeune femme de paraître normale aux côtés des joueurs. Les larmes avaient menacé de couler à tout moment, mais heureusement, elle avait réussi à les contenir. Elle avait fait de son mieux pour dissimuler son inquiétude face à la situation de son père, espérant que personne ne remarquerait son état émotionnel.

Et maintenant, elle avait fait un rapide détour par son appartement pour déposer sa valise en vitesse. Elle était immédiatement repartie vers l'hôpital dont sa mère lui avait donné l'adresse la veille. Les moments de répit se faisaient rares, mais sa famille passait en priorité sur tout le reste.

Arrivée à l'hôpital, elle s'adressa à la première personne qu'elle aperçut à l'accueil. Ses yeux exprimaient l'inquiétude et l'urgence, et elle n'avait pas de temps à perdre.

- Bonjour, je peux vous aider ? lui dit une jeune femme aux longs cheveux noirs.

- Oui s'il vous plaît, je cherche la chambre de mon père. Il a été admit ici hier après un accident vasculaire cérébral.

- Quel est son nom et prénom ?

- Vincent Martinez.

- Vous êtes de la famille ?

- Oui, je suis sa fille, Juliette.

- Sa chambre est au deuxième étage. Numéro 267. Vous passez la porte jaune qui se trouve là-bas au fond à droite et ça sera les escaliers.

La jeune femme remercia rapidement celle qui lui avait donné les indications, et s'empressa d'aller vers les escaliers, qu'elle grimpa quatre à quatre. Arrivée à l'étage, elle cherche en vitesse la chambre où était son père, et finit par la trouver, au bout du couloir.

Avant d'entrer dans la chambre d'hôpital, Juliette prit une grande inspiration pour puiser le courage nécessaire. Elle ignorait dans quel état elle allait retrouver son père, et cette incertitude pesait lourd sur son cœur.

La blonde entra dans la chambre d'hôpital et trouva son père allongé sur le lit, surveillé attentivement par les appareils médicaux. Il semblait paisible malgré son état comateux, et sa mère, assise à côté de lui, lui tenait doucement la main, visiblement épuisée et préoccupée. La jeune femme prit une chaise à côté du lit et s'approcha, se joignant à sa mère pour être présente auprès de son père. Elle prit la main de son père avec tendresse, essayant de lui apporter un peu de réconfort en cette période difficile.

- Comment ça va maman ? demanda-t-elle à sa mère, connaissant déjà sa réponse.

- C'est...c'est difficile, ma chérie. Les médecins font tout ce qu'ils peuvent, mais c'est une situation très délicate.

Juliette hocha la tête et reposa son regard sur son père. Elle éprouvait une douleur intense en l'observant allongé dans ce lit d'hôpital, ses pensées se bousculant dans sa tête. Elle se sentait impuissante face à cette situation. Le voir ainsi, et la tristesse qui se lisait sur le visage de sa mère, lui déchirait le cœur. Elle aurait tout donné pour que son père se rétablisse ou même prendre sa place si c'était possible, pour que cette lourde atmosphère de la chambre se transforme en soulagement pour elle. C'était un moment douloureux et chargé d'émotions, et elle était partagée entre le désir de rester forte pour sa famille et la réalité brutale de la situation.