Chapitre 4

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Vexée par la remarque apparemment très sincère du jeune homme, Sakura entreprit de récupérer son panier et rentrer chez elle. Elle allait de surprise en surprise avec lui.

« - Excusez-moi, je crois m'être mal exprimé. Je n'aime pas tellement manger sucré. » reprit Sasuke.

« - Vous vous attendiez à quoi quand je vous ai proposé des gâteaux ? »

Le ténébreux lui répondit par un fin sourire assez mécanique.

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« - Jusqu'ici l'armée parvient à faire barrière entre eux et nous mais des fuites d'informations nous apprennent que certains de leurs mercenaires s'introduisent en filature parmi nous. Tu ne dois faire confiance à personne. Ce qui t'est arrivé devrait te servir d'exemple. »

« - C'était une agression sexuelle papa ! Un pervers dépourvu d'éducation, arrête de voir des crimes contre l'humanité partout. Tu sais également que je veux rien savoir de ce qui se trame au delà de nos frontières et de toutes vos guerres. Je ne veux rien entendre à ce sujet ! » La jeune fille n'avait pu s'empêcher d'hausser le ton face à son père.

« - Sakura, acceptes d'apprendre à te défendre je t'en prie. Le pays est devenu très dangereux et ça tu le sais parfaitement. Tout le monde prétend bien vivre mais est parfaitement conscient des menaces extérieures qui planent sur nous. »

La voix de son père semblait pour la première fois désespérée. Sakura pouvait parfaitement comprendre l'élan d'inquiétude derrière la demande de son père seulement il s'y prenait mal et la rose n'était absolument pas prête à être mêlée à tout cela. Elle tournait rapidement la tête vers la fenêtre montrant derechef à son père qu'elle était fermée à son plaidoyer mal foutu.

« - Ta fille est suffisamment grande pour ne plus que tu aies besoin t'immiscer dans ses choix de vie. »

« - Et pas suffisamment forte pour se défendre apparemment. » trancha t'il en colère.

La rose savait bien ce qu'il sous-entendait par cette pique. Son père avait toujours insisté pour l'entraîner ou au moins l'initier aux bases du combat. Seulement elle évitait toujours le sujet, étant fortement rebutée par la violence quand bien meme c'était pour se défendre. Elle était ainsi, exécrant tout ce qui était violent chose qui désespérait son père, qui convaincu que ma mère aurait pu échapper à sa triste mort si plus forte elle avait été. Naturellement, la fleur de cerisier se disait qu'il l'imaginait périr de manière similaire si elle s'entêtait à ne pas apprendre les techniques de défense. L'incident récent n'aura fait qu'attiser sa paranoïa. Il ne s'était néanmoins jamais demander pourquoi sa fille était aussi fébrile devant la brutalité, sujet qu'elle avait bien profondément enfoui entre ses souvenirs les plus lugubres.

Assis les bras croisés et l'air soucieux, le père Haruno laissait son regard errer dans la pièce, sûrement dans l'attente d'une réaction de la part de sa fille. Sakura connaissait très bien cette salle. Ils étaient à l'hôpital de la base militaire dont son père était le capitaine. Elle n'avait pas eu d'autres choix que de faire son stage médical dans ces lieux. Son père voulait en permanence garder les yeux sur elle, persuadé que son agression n'était pas une effusion d'hormones mal controlées mais un message de prévention de l'adversité. En effet, depuis que l'équipe « Yezo » avait pris en otage 40 membres de l'organisation terroriste qui en voulait au gouvernement qu'il défendait, des cas d'agression et des furtives attaques étaient courantes dans la ville. C'était clairement des mises en garde. Leurs adversaires agissaient dans l'ombre de façon beaucoup trop méthodique pour être découvert. Le sale boulot, il le faisait bien et proprement. On pouvait même mettre des jours avant de découvrir les restes de leurs victimes tant ils étaient méticuleux. C'était quasiment impossible à prévoir, il n'y avait pas de genre particulier de victimes, pas d'endroits de prédilection pour les tueries, aucune ressemblance entre leurs crimes. C'est comme s'il s'agissait juste de tuer sans réfléchir. Les cas de rapprochaient de plus en plus de leurs frontières et toutes les forces armées étaient en alerte. Le pire qui puisse leur arriver serait d'être trahi par l'un des leurs en ces temps.

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