Chapitre 2

79 16 4
                                        









Complètement avachie sur un lit peu confortable, Sakura ne saurait dire entre le tintement des appareils et la migraine qui l'assaillait lequel était le plus dur à supporter. Sûrement était-ce les douloureux souvenirs de la nuit précédente. Son corps fut soudainement envahi de douloureux frissons, comme à nouveau prisonnier des mains trop baladeuses de ce pervers. Son esprit pourtant lui refusait de l'amener jusqu'au bout de cette horrible aventure, ce qui la troubla de fois de plus.

Comment tout cela a-t-il bien pu se terminer ?

Cette chambre d'hôpital froide et impersonnelle la confortait encore plus dans son malaise. Ses bras étaient marqués et elle sentait sa lèvre qui picotait. Une vive angoisse était nichée au fond de la jeune fille. Sakura ne se sentait pas en sécurité, terrifiée, oppressée, ses pensées étaient bêtement emmêlées. Se redressant doucement dans le lit, la rose ramenait ses jambes contre elle rapidement avant de poser sa tête dessus sentant ses larmes venir progressivement.
Doucement, la porte s'ouvrît, lui faisant brusquement relever la tête. Son père, Kisashi, se tenait à l'entrée, les lèvres plissées comme pour retenir son émotion de voir sa fille adorée ainsi. C'était tout lui ça, il n'en montrait jamais assez. En quelques pas, il se retrouva auprès de celle qui ressemblait plus à un petit oiseau blessé, avant de poser sa grande main sur la tête baissée de celle-ci, lui envoyant tout son soutien sans aucun mot. Ce fut comme l'autorisation nécessaire à débloquer toutes les larmes contenues jusqu'ici. Comme un bébé, Sakura se mit à pleurer sans aucune retenue ni manière. Ses hoquets la faisant tressauter régulièrement entre deux sanglots. Les bras forts de son père l'entouraient rapidement. Et en retour elle se cramponnait à lui comme une bouée de sauvetage.

« - Papa... »

« - Calme toi. Crois moi, il ne s'en tirera pas sans dommage. » trancha froidement l'homme. Ce n'était plus l'homme qui l'avait élevé qui parlait mais plutôt le général intransigeant. Son père ne blaguait jamais avec la justice de base, encore moins lorsque cela concernerait sa fille.

« - Tes amies sont dehors. Je ne leur ai pas permis de rentrer, ses irresponsables méritent de se remettre en question un temps soit peu. » reprit il.

Sakura releva la tête vers lui, une moue mécontente au visage. Ça aussi c'était propre à son père, cette capacité d'en vouloir au monde entier quand quelque chose lui arrivait. Seulement, elle n'était plus un enfant et mes amies encore moins ses gardiennes.

« - Elles n'y sont pour rien.. personne n'aurait pu le prévoir. » tenta la rose sachant d'avance que ça ne servirait à rien face à lui et à son entêtement.

« - Alors quoi ? Elles n'ont même pas remarqué à temps que tu n'étais plus là. A ton propre anniversaire ! Comment tout ça a pu arriver déjà ? »

Sakura se crispa en se refaisant le film de tout cette soirée. Vraisemblablement, elle n'était pas prête à en parler. Et ça au moins son père semblait le comprendre car il la reprit dans ses bras en réitérant ses caresses contre ses cheveux.

« - Laisse les entrer s'il te plaît. Te connaissant, elles doivent sûrement être en train de culpabiliser. » lui dis la fleur en le regardant dans les yeux. Elle le savait très sensible à cela même s'il s'évertuait à jouer les durs.

« - Il y a de quoi l'être... quelqu'un d'autre souhaite te voir avant ça. Tu le veux bien ? » formule doucement le père avec cette voix qu'il ne prenait qu'avec elle.
Devant son air étonné il se sentit obliger d'ajouter rapidement.
« - Sasuke Uchiwa. Celui qui t'a conduit à l'hôpital. »

Comme un déclic, la fin de cette soirée lui revient immédiatement. Cet uniforme, ses yeux, cette voix, cet air détaché. Oui elle se souvenait de comment son agresseur s'était envolé de sur elle d'un coup alors qu'il s'apprêtait à l'avilir au maximum. Cet homme l'avait sauvé, elle avait perdu connaissance dans entre ses bras, une fois rassurée d'avoir compris qu'il était de l'équipe « Yezo ».
C'était sûrement de là qu'il connaissait le prénom de la rose. Sûrement l'avait-il déjà vu alors qu'elle venait rencontrer son père dans leurs bases stratégiques. Évidemment, elle ne pouvait pas se souvenir de lui, car des soldats, il y'en avait des milliers dans cette base dont mon père était le commandant et qui plus est, son père ne la laissait jamais s'attarder au milieu de toutes ses personnes. La recevant généralement dans son bureau assez reclus. Sakura lui en était reconnaissante évidemment mais présentement elle n'était pas prête à rencontrer quelqu'un quand bien même ce serait pour le remercier.
Devant son mutisme, son père comprit ce que sa bouche n'avait pas dit.

PansementsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant