Chapitre 15

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La lune va bientôt être haute dans le ciel, les lampes sont allumés partout dans les rues et la forteresse, mais je ne sais quoi faire dans toute cette agitation. Tous ont un rôle dans cette mission plus qu'importante et moi, je reste là, assise sur les marches, à les regarder se préparer pour le combat.

Vont-ils réellement partir sans moi ?

Je ne peux l'imaginer, et pourtant, c'est ce qu'il se passe dans l'instant présent, même mon père, Oda ainsi que Kenshin et Reijiro sont en armure. Les quatre autres restent ici. Mais je ne veux plus. Je ne veux plus qu'ils partent, l'idée qu'ils puissent mourir me terrifie et je ne veux pas de cela. Je sais pertinemment qu'ils sont forts, se sont des hommes compétents mais Tokugawa est connu pour être complètement fou et impitoyable et ses hommes ont du avoir un entrainement particulier pour répondre à ses attentes militaires. Alors, sont ils assez sûr d'eux pour tuer ces mêmes hommes ?

Quel enfer !

- Tu peux enfin voir ce qu'est réellement la guerre.

Je me disais bien qu'une personne me toisait du regard depuis un moment, mais je ne me serai jamais doutée que ce serait ma très chère mère.

- Tu n'avais que connaissance de la guerre à travers les récits de ton père, mais voilà ce qu'elle est, elle continue à mes cotés. Terrifiante, sanglante, mortelle. 

- Que fais-tu là ? je réponds indifférente. Ne devrais-tu pas être aux cotés de ta fille.

- Ne comprends-tu pas que durant toutes ces années, j'essayais simplement de te protéger de toute cette horreur !

- Es-tu réellement entrain de justifier tes actes ?

Son silence en dit long sur ses intentions. Elle ne changera décidément jamais et avec ce que j'ai appris de la part de Oda, ma vision sur elle a empiré.

- Même en avouant tes nombreux regrets, je ne te pardonnerai pas.

- Tu es comme lui.

Sur le moment, j'ai cru mal entendre mais elle a bien tenue ses propos. Je ne peux m'empêcher de la dévisager.

- Mon père, Oda, je marque une pose alors qu'elle commence à ricaner. Tokugawa ?

Son visage devient livide.

- Comment est-ce que... enfin, je veux dire.

- Tu peux avoir peur, être inquiète.

De dos, elle s'apprête à partir. Je ne lui donnerai pas se plaisir, sa lâcheté prend souvent le dessus lorsqu'elle est en position de faiblesse, mais je ne lui en donnerai pas l'opportunité. Pas cette fois.

Je me lève rapidement pour lui attraper le poignet. Ses yeux sont plantés dans les miens.

- Ne vas pas pleurer dans les bras de ton mari, de mon père. Ne vas pas t'apitoyer sur ton sort, qui est la simple conséquence de tous tes actes depuis que tu as décidé de trahir le clan Uesugi.

Elle dégage violemment son poignet puis part rejoindre sa fille aînée sûrement, la seule qui la comprend réellement et qui peut la supporter au quotidien. Qu'elle peste.

A mon tour, je m'en vais rejoindre les autres. En descendant les quelques marches, mon père ne cesse de me regarder et la culpabilité apparaît en moi.

- Ne lui en veux pas, elle ne m'a pas épousé par choix.

- Mais toi tu l'aime. Tu es amoureux de cette femme.

- Oui, je l'aime. Je l'aime plus que tout, mais je t'aime encore plus. C'est difficile à comprendre, je le sais bien, mais aujourd'hui notre union représente une alliance entre nos deux familles.

Il s'approche, ses mains attrapent mes joues puis il vient déposer un baiser sur mon front. Je peux ressentir sa douleur à travers son geste et je suis impuissante, comme pour cette guerre qui va commencer dans quelques heures.

- De mes deux filles, je veux que tu profite de la vie. Que tu voyages, que tu te trouves un homme fidèle. Il se tourne vers Toji. Que tu fonde une famille, si tel est ton souhait. Mais jamais, au grand jamais, je veux que tu devienne comme ta sœur aînée.

- Oh papa.

Je ne peux cacher mes sanglots qui résonnent dans ma gorge. Mes bras autour de son cou, nous nous enlaçons une dernière fois avant qu'il ne parte pour le combat.
Je l'accompagne vers ses compagnons d'armes, l'armée Uesugi, devant laquelle il tient un discours des plus motivant, comme à son habitude. Il a toujours eu un don pour cela. Je l'embrasse une dernière fois puis me dirige vers le clan Oda.
Les deux viennent m'enlacer fortement, de la à sentir leurs cœurs battre contre mon corps. La peur et le stresse de la guerre les envahit. Ils se détachent à regret et laisse la place à Toji. Il m'emprisonne de ses bras. Sa chaleur m'englobe et il m'embrasse une dernière fois avant de partir avec les troupes.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 21 ⏰

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TOJI FUSHIGUROOù les histoires vivent. Découvrez maintenant