Chapitre 8

841 49 11
                                    


C'est le jour-j. En fin d'après midi, dans ma chambre, portant la robe de cérémonie, un kimono blanc avec des fleurs de cerisiers, une longue ceinture rose pâle retenant ma taille puis une fleur blanche typique du Japon accrochée dans mes cheveux, j'attend mon père pour qu'il vienne me chercher. On sait jamais, je pourrai m'échapper. On toque à la porte et celui ci entre après mon accord.

- Tu es radieuse, me complimente-t-il.

- Merci. Dis-je en souriant.

- Prête ?

- Non, actuellement j'ai envie de partir loins. Très loins.

- Je me doute bien, mais dis toi que tu n'ai pas obligé de l'aimer.

- Je comptais pas de toute façon, en plus c'est purement politique.

- Désolé de t'infliger ça. S'excuse-t-il en regardant le sol.

- T'en fais pas, je sais que tu as essayé de convaincre Kahoko.

- Aiko, ça reste ta mère, s'il te plaît.

- Non c'est un tyran.

- Allons-y. Dit-il en rigolant.

Il ouvre la porte et nous sortons de ma chambre afin de nous diriger vers le sanctuaire Shinto, là où la cérémonie va se dérouler. Lorsque nous sortons et traversons les jardins pour arriver enfin devant le sanctuaire, mon père a eu le temps d'analyser tous les traits de mon visage. Le connaissant, il a sûrement dû comprendre.

- Pourquoi es-tu si sereine ? Me questionne-t-il.

- Pourquoi je le serai ?

- Tu es ma fille, aussi fourbe et manipulatrice que moi. Tu prépare donc quelque chose.

- C'est pas mon genre.

- Je te préviens, les règles n'ont pas changés juste parce que tu es adulte, au contraire, tu es d'avantage responsable de ce que tu fais. Me remarque-t-il.

- T'inquiète pas, ce n'est pas moi qui devra prendre ses responsabilités.

Je regarde devant moi alors que Hidetada s'approche de nous, afin de faire comprendre à mon paternel que ça ne me concerne pas directement mais bien mon futur mari. Il détourne alors son regard du mien et vient lui aussi regarder Hidetada, en affichant un léger sourire en coin qui ne me laisse pas indifférente. Lorsque Tokugawa est enfin en face de moi, mon père lâche ma main et va rejoindre ma mère qui est au côté de la famille Tokugawa ainsi que de la notre. C'est Hidetada qui prend ma main cette fois ci et nous nous avançons vers le prêtre ainsi que les deux miko, qui sont tout simplement des jeunes qui aident au sanctuaire, et l'une d'elle porte une ombrelle rouge qui nous abrite, Hidetada et moi. Nos deux familles nous suivent de derrière et une fois que nous sommes tous les deux devant la divinité du sanctuaire, nous nous asseyons. Selon la tradition, le marié, Hidetada, doit être à droite et la mariée, moi, à gauche. Lorsque nous sommes tous en mesure de commencer la cérémonie, le prête entame de nombreux rituels symboliques qui a pour but de nous purifier. C'est alors qu'une des miko apporte une coupelle dans laquelle il y a du saké, lui aussi purifié, puis buvons trois fois de suites dans cette coupelle, ce qui permet de certifier notre serment de mariage. Quand toutes ces étapes sont faites, vient le moment où nous devons prononcer nos vœux.

- Aujourd'hui, Aiko Uesugi, je te prend pour être ma femme. Je te promets de t'aimer pour le meilleur, pour le pire, jusqu'à ce que la mort nous sépare.

- Moi, Aiko Uesugi, je te prends toi, Hidetada Tokugawa, comme époux légitime.

Une fois que le plus gros mensonge de ma vie est dit, deux alliances sont présentées et Hidetada en prend une pour me la passer à l'annulaire et ensuite c'est à mon tour de la lui mettre. Une fois que cette cérémonie finit enfin, les miko commencent une danse traditionnelle pour officialiser l'alliance des familles, puis nous partons afin de retourner au palais. Des heures après la cérémonie de mariage, un grand dîner et organisé et famille ainsi que amis proches y sont conviés. Personnellement, je m'ennuie à en mourir. La pièce et remplie de personnes importantes qui ont les poches qui débordent de richesse, sans parler des fils des Daimyos qui sont clairement entrain de ce mettre Hidetada dans les poches. Alors que tous le monde commence à être sous l'influence de l'alcool, je m'éclipse discrètement jusque ma chambre pour être tranquille un bonne fois pour toute, depuis cette journée infernale. Une fois que j'y suis, je me déshabille et enlève tous les petits accessoires insupportables à porter puis enfile une tunique noire. Ensuite j'ouvre ma porte, qui mène dehors, et m'assoie sur le pavillon juste devant afin de me détendre et de profiter un maximum. Alors que je regarde au loins, j'aperçois une silhouette que je pense reconnaître. Je me lève donc et m'avance vers celle-ci prudemment, un wakisashi à la main caché dans le dos.

TOJI FUSHIGUROOù les histoires vivent. Découvrez maintenant