03. Jolie teinte.

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Noam Snow

12 février...20hh14...Boston.

Le son d'une petite clochette que l'on vient de faire sonner me parvient aux oreilles. Je rejoins la grande cuisine puis récupère les trois assiettes posées sur le comptoir en granite.

- Table quarante-sept, les deux autres arrivent.

Je hoche la tête tout en attrapant la dernière assiette contenant l'une des entrées commandées par celle-ci.

Je me déplace entre les différentes tables qui jonchent le sol de la salle du restaurant et regarde les petits numéros inscrient sur ces dernières. Il ne me faut qu'une quarantaine de secondes pour repérer celle que je cherche et me diriger vers elle.

- Bonjour. Je commence.

Tous mes répondent, les parents me sourient tandis qu'un des trois gosses me toise.

Sale mioche, avec tes dents qui tombent petit à petit tu trouveras jamais d'amoureuse, suis-je entrain de penser.

- Le menu enfant.

Je pose le plat devant le petit garçon qui me toisait et me fais violence pour ne pas lui renverser sa purée sur les genoux.

- Mon collègue vous apportera la suite d'ici quelques instants. Dis-je en libérant mon bras de la dernière assiette. En vous souhaitant bon appétit.

Je retourne à la cuisine après avoir traversé le restaurant portant sur les murs les couleurs blanche et rouge et récupère d'autres plats.

- C'est les desserts de la 36. M'informe Peter.

Je les récupère à nouveau, les apporte aux clients et leur souhaite un bon appétit. Mon travail consiste à ça, servir des gens qui ne m'auraient surement pas donné l'heure dans un restaurant plutôt coquet.

A la fin de chacun de mes services, le taux de pas qu'il m'ait recommandé de faire par l'application santé qui est installée sur mon téléphone est à son summum.

Et je recommence, je piétine toute la soirée pour apporter des plats à des familles, des amis, des couples ou je ne sais quoi d'autre.

Je travaille tandis qu'eux passent de bonnes soirées. Je travaille pour qu'ils passent de bonnes soirées.

A m'entendre j'ai l'impression que je déteste mon travaille, or c'est faux. J'aime la partie relationnelle de mon job, j'aime parler avec les clients quand ils ne s'avèrent pas hautains ou désagréables.

***

- Je prends ma pause. J'avertis mon collègue.

Je me débarrasse de mon petit tablier noir, qui entoure ma taille, accordé à ma tenue de travail et le dépose près de mes affaires après m'être rendu aux vestiaires.

Au moment où je passe la porte de l'entrée des employés le vent hivernal vient fouetter mon visage et flirter avec les quelques mèches brunes qui couvrent mon front.

Tout en sortant le paquet de Marlboro que j'ai placé dans la poche arrière de mon pantalon après avoir ôté mon tablier je contourne le bâtiment pour me mettre au coin de la rue près de l'entrée des clients.

Je tire une cigarette du paquet, met le filtre dans ma bouche et allume le briquet pour en allumer le bout.

J'aime voir qui rentre, j'aime voir les gens à travers la fumée que délaisse ma clope. Je trouve que cela rajoute une petit côté artistique à leur personne.

ÉMERAUDE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant