07. Comme au bon vieux temps.

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Ivoire Heart

Quelques heures plus tard...Boston

Mes bras sont fermement maintenus contre ma poitrine.Je suis agacée et frustrée par la soudaine apparition de Noam. Il n'aurait jamais dû se montrer. C'était sûrement irréfléchi de sa part.

Postée dans la ruelle derrière l'établissement dans lequel il travaille, je l'attends patiemment devant l'entrée par laquelle les salariés doivent obligatoirement entrer et sortir.

J'ai précédemment dû rassurer le blond comme un enfant et lui ait dit qu'il serait préférable qu'on ne se revoit plus pour des raisons de sécurité, envers lui bien sûr.

J'en suis maintenant débarrassée, je n'aurais pas à trouver d'autres excuses.

La grande porte noire s'ouvre, me laissant apercevoir l'homme que j'attends depuis plusieurs instants. Lorsque ses yeux croisent les miens, les commissures de ses lèvres se relèvent. Il s'approche de moi, ses pas résonnant contre le bitume.

-Bonsoir Ivoire.

Mon corps s'avance à son tour et quand je suis tout près de lui, mon index se pose sur son torse. L'infime pression qu'émet mon doigt sur son buste le fait reculer de quelques centimètres.

-Quelle a été la chose que tu n'as pas comprise, quand je t'ai dit que je ne voulais pas te voir ?

Mon ongle s'implante faiblement dans son uniforme tandis que je sens ses pupilles caresser  mon visage.

-Jolie manucure. Dit-il quand sa main agrippe avec douceur mon doigt afin de  le laisser retomber contre mon corps. Je voulais simplement voir ce que tu devenais, derrière mon écran c'était difficile de le deviner.

Mes sourcils se froncent. Le lampadaire au-dessus de nous projette une faible lumière laissant le quart de lune éclairer presque toute la solennité de la nuit

-Dis-moi Noam, qu'as-tu fais de ce que moi je voulais ? Je ne voulais pas te revoir, ni maintenant ni jamais. L'absence de ta présence ne m'a jamais touchée. Alors, tu seras gentil de ne plus croiser mon chemin.

Je tourne les talons. Le revoir ne m'a été d'aucune utilité.

-Je rêve, aurais tu peur Ivoire ?

A l'entente de sa soudaine réplique je m'arrête net puis pivote de façon à me retrouver de nouveau face à lui

-Je t'en prie, développe ton idée.

Sa main passe dans son dos et attrape un paquet de cigarettes dans la poche arrière de son pantalon. Il en extirpe une et la coince entre ses lèvres avant de récupérer son briquet, avec lequel il  en allume le bout.

Noam me montre le paquet, m'invitant dans une demande silencieuse à en prendre une également.

-Je ne fume pas. Je lui rappelle  la voix remplie de lassitude.

-C'est vrai. Il tourne la tête sur le côté en même temps qu'il retire le filtre de sa bouche, lui donnant le temps de recracher la fumée toxique. J'aurais dû m'en souvenir.

Je ne relève pas et demande plutôt :

-Tu vas finir par causer oui ?

Dans un léger sourire, les commissures de ses lèvres s'étirent.

-Avoue que ça t'effraie de savoir que si je réapparaissait, ta vie pourrait changer.

Cette situation tourne presque au pathétique tant sa phrase est ridicule.

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