5. Londres

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Kol





J'ai atterris à Londres il y a quelques jours maintenant, et je suis toujours aussi surpris de voir que je n'ai reçu aucun appel de la part de Livia. Après notre entrevue dans mon hôtel la semaine dernière, elle ne me montre aucune preuve qu'elle est vivante et sans mentir, je n'aime pas ça. Du tout.

Et, maintenant qu'elle sait que je possède un hôtel en Italie et qu'en plus de ça, elle n'est pas la première femme que je vois la bas, je doute qu'elle s'en réjouisse.

Pour avoir merder, on peut dire que je l'ai fait comme un roi.

J'observe de mes yeux attentifs ma ville se réveiller tranquillement, juste en dessous de moi. Les taxis déambulent dans les rues de bon matin, les hommes d'affaires pressent le pas, leurs mallettes remplies de choses dont on aimerait ne jamais connaitre l'existence. Et enfin, les rayons du soleil qui viennent réchauffer ma peau à travers le double vitrage de mon appartement, me donnent envie de ne plus en sortir.

Ce sont toutes ces choses que j'apprécie tant ici, à Londres. Tous ces détails qui m'obligent à rester vivre dans ce pays, et qui me réconfortent tous les jours dans mon choix. Jamais je ne quitterais cette ville que j'aime tant et qui est si chère à mes yeux.

Je suis ramené sur terre par mon portable qui vibre sur la table basse, faisant bouger dangereusement ma tasse de café, posée tout près.

  J'attrape l'objet avec vivacité puis décroche, tout en retournant vers la baie-vitrée, la démarche lente et détendue.

La voix grave de mon frère se fait finalement entendre au bout du fil, ne présageant rien de bon.

-Quelqu'un cherche des infos sur moi Kol. Quoi que j'ai pu faire, on veut me rendre la monnaie de ma pièce... lâche-t-il d'un ton détaché.

Je le connais, il prend ça à la rigolade, mais pas moi. Je suis assez expérimenté pour savoir que si on veut en apprendre plus sur toi, c'est qu'il y a une certaine motivation derrière, une source de vengeance. Mieux vaut rester sur ses gardes en attendant que l'ennemi passe à l'attaque, plutôt que de se la couler douce et patienter gentiment jusqu'au coup de grâce.

-Où es-tu ? finis-je par demander.

-.

Ses propos sont appuyés par le bruit de la porte d'entrée qui claque, faisant apparaitre un Alaric parfaitement détendu dans le hall de l'appartement. Un sourire malicieux est accroché à ses lèvres, me prouvant une nouvelle fois son immaturité.

  Mon frère aime que sa vie soit mise en danger, pour lui, cela signifie qu'il vie vraiment. Il a l'impression que personne ne peut l'atteindre, mais malgré tout, n'importe qui est danger au sein de la mafia. Chef, sous-chef ou antagoniste, vraiment n'importe qui.

-Enlève moi ce rictus idiot de ton visage, ou je te promets que je le ferais moi-même, ordonnais-je en m'asseyant sur l'un des fauteuils du salon.

Il obéit en me rejoignant, puis sort une cigarette de son paquet qui se trouvait dans sa poche. Je tique avant de lui lancer un regard noir, il sait très bien qu'on ne fume pas chez moi.

Mon appartement, mes règles.

-Alors, de qui t'es-tu attiré les foudres aujourd'hui ?

Il réfléchit quelques secondes avant de lever les yeux vers moi, croisant mon regard inquisiteur qui n'attend qu'une seule chose : qu'il avoue qu'il n'en sait strictement rien.

𝐋𝐮𝐜𝐞 𝐌𝐢𝐚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant