6. Birmingham

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Livia






Heureusement pour Kol, il a débarqué chez moi seulement trois heures après mon appel. Je ne sais pas ce qu'il faisait à Londres, mais je le lui demanderais plus tard. Pour l'instant, j'ai d'autres préoccupations.

-Donc il te faut une vingtaine d'armes en plus pour la prochaine livraison, c'est ça ? s'assure-t-il en tapant sur le clavier de son ordinateur.

Nous avons enfin décidé, d'un commun accord, de nous tutoyer. Pensant que cela rendrait les choses sans doute plus simples.

Je hoche la tête, puis me lève du canapé avant de me diriger vers la cuisine ouverte. J'attrape la boîte de somnifères sur le bar avant d'en sortir un et de l'avaler d'une traite.

Ces médicaments m'aident à dormir, ou plutôt, à ne pas me réveiller en pleine nuit. C'est grâce à eux que je tiens le rythme et que je vaque à mes occupations la journée. Je leur en suis redevable, ça c'est clair.

Et oui Livia, tu fais bien d'enfin te l'admettre.

-C'est ok pour moi, conclut Kol en se relevant à son tour.

Je l'observe fermer son ordinateur et le glisser avec précaution dans son sac, avant de s'avancer vers moi. Sa démarche est détendue, mais la mine qu'il affiche me fait comprendre qu'il a quelque chose à me dire, et que ce n'est sûrement pas quelque chose de positif.

-Avant que je m'en aille, je voulais te dire que je n'apprécie pas la manière dont tu t'adresses à moi.

Je laisse échapper un rire, amusée par la situation. S'il croit qu'il est en mesure de me dire quel ton je dois employer quand je m'adresse à lui, il se trompe fortement. C'est lui qui travaille pour moi, pas l'inverse, il ne faut pas qu'il l'oublie.

-Tu veux que je te parle comme à un gamin de huit ans peut-être ? rigolais-je.

Son regard dur croise le mien, il était sérieux.

-Écoute Kol, je t'offre la possibilité de gagner une bonne somme à la fin du mois, et tout ça, sans te salir les mains. Alors si tu es la pour me sermonner, laisse moi te dire que tu t'es trompé de métier.

Il sourit, comme si ma réponse était des plus agréable à entendre. C'est à croire qu'il aime ne laisser rien paraitre de ses émotions.

Je lui tourne le dos pour aller remettre de l'eau dans mon verre quand j'entends sa voix grave s'élever dans les airs.

-Je n'ai pas besoin de ce boulot, et ce n'est pas la peine de me demander pourquoi je le fais, lâche-t-il en devinant ma prochaine question. Mais ce n'est pas l'argent qui me manque.

Il marque une pause et j'entends ses pas se rapprocher lentement de moi. Quand je me retourne de nouveau vers lui, il est à peine à quelques centimètres de mon corps et ses yeux me scrutent intensément.

La noirceur qui émane de ses iris est surprenante, de par leur couleur, mais aussi par les émotions qu'ils me partagent. Comme s'ils souhaitaient me mettre en garde contre quelque chose, quelque chose dont je ne connais pas encore le nom.

-Alors quand je te demande une chose, tu seras gentille de l'accepter. On est d'accord ? me défie-t-il en s'approchant encore plus de moi.

Son corps frôle désormais le mien, faisant naître des frissons incontrôlables sur ma peau. Je n'ai pas peur de lui non, c'est une tout autre chose.

Je lui souris finalement en approchant ma bouche de son oreille.

-Tu es bien mon premier fournisseur à me défier de la sorte, lui chuchotais-je.

𝐋𝐮𝐜𝐞 𝐌𝐢𝐚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant