LiviaIl y a 17 ans.
Assise sur la table basse en face de mon père, je l'observe coucher des mots sur le papier fin avec son stylo. Il écrit une lettre à ma mère, partie en voyage quelques jours plus tôt.
J'admire sa manière d'écrire, si belle et envoûtante. Le mouvement répétitif qu'exerce son poignet s'imprègne dans mon esprit, me faisant penser que je pourrais me débrouiller comme lui. À vue d'œil, ça a l'air simple, mais à l'instant où l'on pose un crayon dans ma main, les lettres ne ressemblent plus qu'à des formes horribles et illisibles.
-Ça viendra avec le temps Luce mia. Tu verras, plus tu grandiras, plus ton écriture s'améliorera... me rassure mon père en passant sa main rugueuse sur ma joue enfantine.
Je lui souris pour toute réponse, avant de me lever et de me précipiter vers la cuisine, pour récupérer les cookies que nous avons préparés. Mes petits pas se font légers sur la moquette du salon et me laisse entendre mon père qui m'interpelle avec sa douceur habituelle.
-Attends-moi, je vais t'aider à les sortir du four ! Ne va pas te brûler Liv...
✰✰✰
Je suis réveillée en sursaut par une main me secouant l'épaule avec force, bien trop de force.
J'ouvre les yeux brusquement et découvre Kol, penché sur moi, le sourire aux lèvres et les cheveux légèrement en bataille.
Une question me traverse alors l'esprit : Qu'est-ce qui le rend aussi heureux ?
-On vient d'atterrir, alors fais moi le plaisir de te bouger, lâche-t-il avant de partir en direction de la porte arrière de l'avion.
Ah, je vois. Il vient de m'arracher à un souvenir juste pour ça.
À contre cœur, je me lève finalement de mon siège et pars à sa suite, ne voulant pas créer de tension aussi tôt durant notre voyage.
Même si lors de notre rencontre, le courant a eu l'air de " bien passé", depuis que nous travaillons ensemble, l'atmosphère semble plus chargée, tendue.
Quand je descends les petits escaliers menant à la terre ferme, le froid mordant agrippe mes joues, et doit les teinter d'un rouge écarlate. Kol avait raison, le climat est bien différent de celui auquel je suis habituée, et cela n'est pas pour me réjouir.
Je suis coupée dans mes pensées négatives par un homme, vêtu entièrement de noir qui s'approche de moi. Sa démarche assurée et son oreille droite ornée d'une oreillette me fait comprendre qu'il s'agit sûrement d'un garde du corps.
Celui de Kol, plus particulièrement.
Je le vois tendre sa main vers moi, tout en me lançant un sourire qui se veut aimable, ou peut-être dragueur ? je ne sais pas. Je pose tout de même ma paume dans la sienne et termine de descendre les marches, en toute confiance.
-C'est bon maintenant, tu peux la lâcher, déclare la voix grave de mon fournisseur dans mon dos, quand mes pieds touchent enfin la terre ferme.
Je me retourne afin de lui faire face et croise directement son regard dur et perçant, qui se veut sûrement réprobateur.

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𝐋𝐮𝐜𝐞 𝐌𝐢𝐚
عاطفية"𝐂'𝐞𝐬𝐭 𝐛𝐢𝐞𝐧 𝐜𝐨𝐧𝐧𝐮, 𝐪𝐮𝐚𝐧𝐝 𝐜'𝐞𝐬𝐭 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐝𝐢𝐭, 𝐜'𝐞𝐬𝐭 𝐦𝐞𝐢𝐥𝐥𝐞𝐮𝐫..." Elle, c'est la dirigeante de la mafia italienne. Et lui, c'est son nouveau fournisseur, et le patron du réseau Londonien, mais ça c'est un détail q...