7. Armes

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Livia




Alessio entre dans mon bureau en trombe, ne prenant même pas la peine de m'adresser quelques signes de politesse.

Moi qui l'aimais bien, il est en train de baisser dans mon estime.

Je le vois s'approcher de moi d'une démarche assurée et brusque, à première vue quelque chose ne va pas.

-Pourquoi tu as enlevé des armes à ma livraison ?! C'était pour mes livreurs qui partent pour Londres ce soir ! s'énerve-t-il.

Sa voix grave et son agitation mettent mes nerfs à rude épreuve, me donnant envie de lui asséner un coup violent pour qu'il se taise enfin.

De quoi parle-t-il bon sang ?

-On avait passé un accord, continue-t-il sur le même ton. J'exporte à Londres et tu me fournis comme il se doit, mais il se trouve qu'il me manque le tiers ! hurle-t-il à m'en vriller les tympans.

Je lui adresse un signe de la main pour qu'il se calme, avant de lui demander de s'asseoir sur la chaise en face de moi. Il obtempère, à contre coeur, mais il finit tout de même par faire ce que je lui dis, raclant au passage, les pieds du siège bruyamment.

-Je ne t'ai enlevé aucune arme Alessio, lâchais-je sur un ton froid et faussement calme.

Si je lui montre que cette affaire me préoccupe, il va comprendre que quelque chose ne va pas, et que ça devient vraiment grave.

-C'est impossible... murmure-t-il tandis que j'ouvre le dossier portant son nom sur mon ordinateur.

Mes yeux scrutent les comptes des dernières semaines avec attention, et cela m'énerve encore plus quand je remarque qu'il dit vrai. Il lui manque bien des armes. Beaucoup d'armes.

-Quand as-tu reçu ta livraison ? demandais-je alors la mine pincée.

Il laisse le silence s'installer pendant quelques instants avant de relever la tête vers moi, accrochant ses prunelles vertes aux miennes.

-Hier.

Boum. C'est le bruit que mon coeur fait à l'intérieur de ma cage thoracique. Hier, j'étais avec Alaric toute la journée, et je n'ai même pas pris le temps de m'assurer que tout avait été bien livré. Et je me retrouve avec les lourdes conséquences sur mes épaules, à devoir trouver une solution au plus vite.

Félicitations Liv.

-Très bien... Je vais te donner des armes, les miennes, et tu vas partir pour Londres avec tes fournisseurs, dis-je en le fixant intensément.

-Tu veux que j'y aille avec eux ?! S'exclame-t-il alors.

Oui Alessio, bravo pour ta perspicacité.

  Mais je hoche la tête pour toute réponse, n'ayant pas envie de l'énerver plus qu'il ne l'est déjà.

-Ne dis pas à tes livreurs, ni à tes dealeurs qu'ils manquaient des armes. Ça, c'est mon affaire.

-D'accord, finit-il par dire.

Je me lève alors du fauteuil de mon bureau et fais signe à Alessio de bien vouloir me suivre, ouvrant la porte pour sortir de la pièce.

  J'avance dans le long couloir situé au premier étage avant de m'arrêter devant une forte verrouillée et, renforcée comme aucune autres. Puis insère une clé dans la serrure avant de baisser la poignée avec délicatesse.

𝐋𝐮𝐜𝐞 𝐌𝐢𝐚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant