8. Voyage

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Livia



Ses doigts crochetant l'attache de son casque et ses yeux me fixant à l'attente d'une réponse de ma part me déstabilisent. Vient-il vraiment de me demander si je voulais faire alliance avec le cartel Londonien, lui qui n'est pas censé être au courant que je lance de nouvelles exportations pour Londres ? Non, impossible.

Les mots refusent de passer la barrière de mes lèvres, préférant rester coincés dans ma gorge. Je perds mes moyens comme une adolescente face à son premier amour, et cela me procure une sensation étrange à l'intérieur de mon moi. La situation m'échappe, je ne tiens pas les reines et cela me dérange étrangement.

-Pourquoi cette question ? finis-je par dire.

-Simple curiosité, répond le brun qui s'avance en direction de sa moto.

Je le suis jusqu'à celle-ci, faisant crisser bruyamment mes talons contre les graviers de l'allée, quand une information me revient soudainement en tête, éclairant mes pensées embrumées.

-Que faisais-tu à Londres Kol ?

Son regard perçant croise furtivement le mien avant de se poser sur la maison derrière moi. Il semble réfléchir quelques secondes avant de reporter son attention sur moi, l'air préoccupé.

-Rien d'important, je devais seulement rendre visite à mon frère, dit-il en fronçant le nez.

Les peu de fois où nous nous sommes vus m'ont suffit à le cerner un minimum. Et sur ce coup là, le froncement de son nez le trahit et me prouve qu'il ment. Même si je ne le connais presque pas, c'est ce détail qui m'a sauté aux yeux avant tout autre.

-Tiens toi prête pour ce soir, nous décollons à 20h pour Londres, lâche-t-il avant d'enfourcher sa moto et de s'en aller vers le grand portail en fer noir.

Je n'ai ni le temps de lui répondre ni le temps de le rattraper quand il tourne à droite pour rejoindre la route centrale, me laissant seule avec mes questions n'attendant que réponses.

Et c'est avec les bras se balançant près de mon corps et les jambes lourdes que je retourne à l'intérieur de la maison, le cœur battant la chamade contre mes tempes.


✰✰✰



La sonnette retentit à travers la maison, me faisant me réveiller en sursaut sur le canapé.

Combien de temps me suis-je endormie ?

Mais je n'ai pas le temps de regarder l'heure que la tête de Kol passe l'encadrement de la porte d'entrée.

Il porte une paire de lunettes de soleil sur le bout de son nez, ce qui me cache la vue de ses orbes sombres et envoûtantes.

Qu'est-ce que je raconte, juste sombres.

Je l'observe néanmoins s'approcher de mes deux valises situées dans le fond du salon, et je reluque, sans gêne, ses bras les attraper avant de le voir retourner à l'extérieur sans m'adresser un mot.

Mes mains se posent finalement sur le rebord du canapé avant d'exercer une légère pression dans le but de me remettre sur pieds, quand j'entends une voix grave s'élever à travers les pièces. Si que Kol est de retour dans la maison.

-J'espère que tu as pris des vêtements chauds, les temperatures ne sont pas les mêmes qu'ici, m'avertit-il avant de se diriger vers la cuisine.

𝐋𝐮𝐜𝐞 𝐌𝐢𝐚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant