13. Petit-déjeuner

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Livia








Après avoir passé une nuit relativement courte, me voilà réveillée par une alarme qui me vrille les tympans. C'est donc l'esprit embrumé et les mains servant de barrière entre ce bruit infernal et mes oreilles, que je me redresse brusquement.

  Les couvertures me tiennent encore un peu chaud, malgré le froid que je sens venir irradié le bout de mon nez. Moi qui suis habituée à dormir en short et t-shirt, je crois qu'à Londres, je vais devoir trouver autre chose.

Mais je reviens vite à la réalité quand je repense à l'altercation que j'ai eu avec Kol cette nuit, et qui refuse d'ailleurs de quitter mon esprit. Comme si ma tête voulait que je garde ce souvenir pour me rappeler le vrai visage de mon fournisseur.

  J'ai toujours su que mon cerveau me protègerait en cas de danger, et Kol a clairement l'air d'en être un pour moi.

  Je finis enfin par me décider à me lever et m'extrais du lit avec lenteur, avant d'enfiler un pull à toute vitesse. Les faibles rayons du soleil qui percent les rideaux me dévoilent la pièce que je n'ai même pas encore pris le temps d'explorer. Et qui me paraît tout aussi bien décorée que le reste de l'appartement.

  Il y a une toute petite armoire à droite de la pièce, sa minuscule taille me faisant presque penser que les affaires de Kol ne sont pas réunies intégralement ici, c'est impossible. Les baies vitrées recouvrent pratiquement tout le mur de gauche, et je suis soulagée de remarquer que Kol ne fait pas parti de ceux qui ne les recouvrent ni de rideaux ni de stores pour dormir. Parce que j'aurais clairement détesté ça.

Mais ce qui m'intrigue le plus dans cette pièce, c'est le bureau en bois massif posté au fond, n'attendant qu'à être occupé par quelqu'un.

Je m'en approche sans plus réfléchir, voulant l'observer de plus près. Il contient un nombre de tiroirs incalculable, ainsi qu'un million de babioles posées sur le dessus. Mais le tiroir que je vois entrouvert me pousse à l'ouvrir entièrement, me dévoilant différents compartiments comportant chacun une clé.

Cela passe des clés de voitures, à celles de simples serrures de portes banales. Mais la chose qui me surprend le plus, c'est que Kol semble avoir autant d'argent que moi. Voir peut-être même plus.

S'il possède autant de voitures de luxe, et qu'il ne me l'a pas dit, c'est sûrement parce qu'il ne s'agit pas d'un héritage ou d'un ticket de loterie gagnant qu'il a remporté.

Mais alors d'où vient tout cet argent ?

Je referme le tiroir brusquement, provoquant un bruit sourd, avant de sortir de la chambre, la tête emplie d'interrogations.

Entre son envie soudaine que je fasse alliance avec le cartel Londonnien, les BlueRoses qui voulaient nous tuer ne serait-ce qu'hier encore, et ses allusions constantes à sa possession flagrante d'argent. Je commence à penser que je ne sais sûrement pas tout sur cet homme.

En fait, quand j'y repense, c'est un parfait inconnu, dont je ne sais strictement rien. Pas même le moindre détail sur sa vie d'avant. Sa vie avant la mafia. N'a-t-il pas eu une enfance parfaitement innocente ?

Mais après voir longer le long couloir et être entrée dans la cuisine, je cesse de réfléchir et reviens à l'instant présent.

𝐋𝐮𝐜𝐞 𝐌𝐢𝐚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant