Chapitre 6

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Ignacio

Je reste là, dans les vestiaires, tandis qu'Athéna s'éloigne avec une démarche rapide et déterminée. Son départ créé un vide autour de moi, une sensation étrange de perte. Les paroles que j'ai prononcées résonnent dans ma tête.

La tension dans l'air est palpable, et l'écho de la porte qui se referme résonne comme une claque dans le silence des vestiaires. Je me tiens là, immobile, mon regard fixé sur la sortie qu'elle vient d'emprunter.

Une vague d'émotions contradictoires me submerge. La colère envers moi-même pour avoir laissé échapper ces paroles sans réfléchir, la frustration face à l'incompréhension qui règne entre nous, et surtout, la peur de perdre cette connexion fragile que nous avions construite.

Mon pied finit par s'écraser dans le premier sac, qui se trouve à ma portée.

Bordel, si j'avais su que ressentir autant de chose pour une fille était aussi casse couille, j'aurai évité ça.

En même temps, j'ai mes raisons, de ne pas laisser croire mes potes, que oui je suis fou de cette nana, ils pourraient en jouer, pour m'atteindre, j'en ai ma main à couper. Même si c'est pour blaguer, je me connais assez pour savoir que je pourrais à tout moment dérailler et leur péter la gueule, un à un. Mais ça, Athéna ne doit pas le savoir, je ne veux pas qu'elle découvre cette partie noir que je dissimule depuis temps d'année.

Je sors en furie du vestiaire et fil sur le terrain sous les yeux de mon équipe.

- Qu'est-ce que tu foutais ? On t'attends, Stans !

Je regarde Franck et lui glisse mon plus beau majeur.

- Vous m'attendrez plus lorsque je serai à Chicago, coach !

Chicago, bordel j'ai encore du mal à y croire. Ça me parait si long et pourtant ça approche si vite.

***

J'attends nerveusement, adossé contre ma Porsche. Mes yeux scrutent l'horizon à la recherche du moindre signe d'Athéna. Mon cœur bat la chamade, et chaque instant qui passe semble une éternité.

Elle ne devrait pas tarder à sortir, après avoir lu et relu son planning, je sais qu'elle finit par le cours de psychologie comme moi sauf que j'ai séché pour ne pas croiser Spenser après son coup foireux.

Sa me rappelle que je ne lui ai jamais demandé ce qu'elle voulait faire après son diplôme, ça serait un bon début avant de lui chercher un campus pour finaliser son doctorat.

Putain, je suis vraiment con, je ne sais même pas ce qu'elle souhaite faire dans l'avenir !

Je me rends compte que je ne la connais pas plus que ça, même si elle ma raconter son histoire depuis qu'elle est devenue aveugle, je n'ai jamais pris le temps de m'intéresser davantage à elle. Comme son enfance dont elle ne parle jamais.

Je vais devoir remédier à tout, ça.

Sa silhouette me ramène sur terre, je la vois le téléphone à l'oreille en train de discuter. Mes poings se serrent à l'idée qu'elle soit au téléphone avec ce foutu Troy.

Je souhaite à Athéna de se faire des amies avec un grand E mais un ami qui porte les mêmes bijoux que moi, ça m'insupporte.

Par chance, je la vois s'avancer dans ma direction ou plutôt je vois Ange la guider jusqu'à moi. Je l'observe, cherchant des signes dans sa posture, essayant de deviner ses émotions à la manière dont elle tient son téléphone. Mon estomac est noué, et mes mains, crispées sur le rebord de ma voiture, reflètent l'anxiété qui monte en moi..

Un amour retrouvé. Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant