Chapitre 5

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Mon réveil sonne, il est 5 heures du matin. Je compte une heure pour petit-déjeuner et me préparer, puis une heure de transport. La journée va être longue et intense.

Le tournage a lieu dans un hôtel de luxe dans le 8ème arrondissement de Paris, la chambre la plus modeste coûte 600 euros la nuit. C'est sûr que je ne pourrais pas me la payer, c'est quasiment le prix d'un loyer !

Je me laisse portée par le train, à moitié dans le coaltar. J'ai dû me lever plus tôt que d'habitude. Je sors du métro, descends une rue cossue, puis entre dans l'hôtel à la majestueuse façade haussmannienne et ses gerbes de fleurs qui ornent les fenêtres. Le hall est constitué de marbre du sol au plafond et les lustres aux milliers de cristaux m'éblouissent.

Je remarque un agent de sécurité, je le rejoins pour m'identifier. Une aile de l'hôtel a été réservée pour le film. Il n'y a qu'une seule suite qui apparaîtra à l'écran ainsi qu'une partie du couloir, d'autres chambres servent de loges et de salle des commandes où les machines seront entreposées.

Je prends l'ascenseur et me rends au deuxième étage. Dès que les portes s'ouvrent, j'aperçois les différentes équipes en mouvement. Des accessoires sont apportés dans la chambre qui servira de décor pour la scène, des techniciens tirent les câbles et les scotchent au sol pour qu'ils ne soient pas déplacés et que personne ne se prenne les pieds dedans.

Une femme d'une quarantaine d'années avec un caque audio sur la tête se tourne vers moi et me parle en anglais :

- Vous êtes Margot ?

- Oui, vous êtes Izabella ?

- Enchantée ! me dit-elle en me tendant la main.

C'est l'assistante réalisatrice londonienne d'origine polonaise, elle sera ma supérieure. Ni une ni deux, elle m'emmène visiter les lieux en commençant par la chambre : une suite de rêve à la moquette rouge, des moulures dorées et des peintures d'une valeur inestimable. Les meubles d'époque luisent autant qu'un parquet fraîchement lustré.

Des plantes et des bouquets de fleurs viennent agrémenter la décoration. À l'image, le fond doit être fourni et chaque objet savamment placé pour habiller l'espace autour de la comédienne. Les micros ont été dissimulés dans la pièce et des tests d'éclairage sont en cours.

Izabella m'entraîne dans les chambres adjacentes qui ont été transformées en loges costumes et maquillage pour l'occasion. Je repère les lieux, car je devrais conduire les comédiens ici.

Nous nous dirigeons dans une autre pièce où je peux poser mes affaires. Un technicien du son avec qui j'ai déjà bossé sur un clip me remet mon casque et le boîtier qui l'accompagne que j'accroche à ma ceinture. Je retourne dans le couloir, l'actrice principale ne va pas tarder à arriver.

Je fais partie du personnel qui doit veiller à ce que rien ne soit abîmé : ni les murs, ni les portes et encore moins les meubles, sinon, ce seront davantage de rajouts à la facture !

Scruter le déplacement de matériel, que rien n'érafle une commode qui vaut deux salaires, que personne ne donne un coup de coude dans un vase à 3000 euros et aucun trou dans la moquette. De quoi donner des sueurs froides. On ne peut pas contrôler les moindres faits et gestes de tout le monde, mais chacun tente de faire attention.

Je reçois un signal d'en bas :

- Margot, Enora est arrivée.


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