10. Si je m'en sors

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10. Naomie Si je m'en sors

Encore une fois j'ouvre les yeux, avant les poules. Je me lève lentement, car ce matin mon corps est douloureux et engourdi. Ce n'est ni la première, ni la dernière fois. Donc, je ne m'en inquiète pas. Bon ok, je m'en soucies légèrement, car avant de faire ma routine du matin, je prends une pastille de vitamines que j'ai planquée au sous-sol. Ma pastille avalée avec un verre d'eau, je m'attèle à préparer le petit-déjeuner.

A 5h43, je saute sous l'eau glacée de la douche, enfile des habits plus ou moins propres et, avant de partir, je contrôle que tout est prêt sur la table et file au lycée. Ma veste qui date d'une autre vie sur les épaules, je me glisse dans la lueur du matin et espère que je pourrais tenir encore quelque temps avec ma veste avant de devoir en acheter une. Je n'ai pas réussi à économiser assez pour m'en acheter une et le peu d'argent que j'ai me sert à acheter à manger à la cantine. Depuis que j'ai fait la rencontre de Juju et des autres, je ne peux plus me planquer à l'heure des repas car ils risqueraient de comprendre que je leur cache quelque chose. Et qui dit questions, dit problèmes avec Madame. Sans voiture, ni bus, il me faut toujours plus d'une heure de marche pour rejoindre le lycée. J'ai dû mentir, plus d'une fois, depuis quelques semaines, pour faire croire à mes amis que je rejoignais tous les soirs celui qui à leurs yeux est mon oncle pour rentrer. Ils insistaient depuis quelques jours déjà quand j'ai eu l'idée d'utiliser mon faux oncle comme excuses. Je ne veux pas qu'ils sachent où et comment je vis. S'ils leurs venaient l'idée de venir me rendre une visite surprise, Madame serait en colère et me ferait payer le fait d'avoir des amis. J'ai déjà eu à faire à sa colère dans ce cas là et je ne souhaite plus jamais faire l'expérience. Même s'en souvenir est douloureux. Je suis à moitié de chemin, qu'une moto fait un dérapage avant de couper la route aux conducteurs du sens inverse. La moto s'arrête à ma hauteur. Le casque du conducteur se baisse et je reconnais ma folle de Juju.

_ Bordel. T'es barge. Tu aurais pu te tuer ou tuer quelqu'un.

_ Je suis intuable. Monte.

Je me marre en faisant mine de reprendre ma route. Et au dernier moment je lui agrippe les épaules.

_ Attention poids lourd en approche.

_ Tu permets de perdre 4 kilos de nichons ce mois-ci.

Juju, que j'ai remarquée il y a à peine deux jours, ne supporte pas que je me dénigre et fasse comme si je m'en prenais à elle à chaque fois que je le fais. Valentin m'a alors expliqué que dès que Juju aime quelqu'un c'est pour la vie. Et que pour elle quand on se dénigre elle le prend tellement à coeur, que c'est comme si nous la critiquons elle, plutôt que nous. Je trouve ça tellement adorable. Personne ne se soucie, enfin ne se souciait , suffisamment de moi pour avoir un pincement au cœur vis à vis de moi.

Elle ne ralentit presque pas en entrant dans le parking du lycée avant de faire un petit dérapage qui éclabousse les pompoms girls qui, telle des abeilles, s'envolent. Juju descend sous le rire de son homme, juste après moi avant de dire.

_ Ben quoi. Elles sont pires que les putes du club. Elles, au moins, n'essaient pas de piquer les mecs en couple.

_ Et depuis quand nous trois sommes pris ? lui demande Scott.

_ Quoi, vous n'avez pas assez avec nous deux ?

C'est quoi ça ?

_ Je ne vois qu'une femme dans notre groupe. Tiens Nathan est au taquet ce matin. On ne t'a jamais vu comme une meuf. Mec.

Mon amie me regarde l'air de croire qu'il parle de moi en disant cela.

_ Ne me regarde pas. C'est de toi qu'il parle. Mademoiselle Smarties.
Juju me regarde choquée avant de menacer de ses doigts nos amis.

The Horsemen of Death- 4ever - 🔞🔞🔞🔞🔞🔞🔞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant