THE ROAD DEVILS Tome 3 FIGHT

Chapitre 7 Partie 1 PDV de Thomas

Je vous avoue que quand Sanaé m'a appelé ce matin pour m'inviter à souper chez elle, j'ai failli recracher mon cappuccino. J'ai d'abord refusé poliment, mais voyant qu'elle insistait, je me suis dit autant y aller cash et je lui ai dis que son mari ne m'aimait pas, et que c'était réciproque, elle s'est mise à rire. Ça m'a laissé sans voix et, soyons honnête, ça ne m'arrive pas souvent.

Sanaé :  "Mon mari est un imbécile, exigeant, mais pas méchant. Il ne te connaît pas et n'arrive pas à te cerner et ça le rend agressif envers toi. Mais ne parlons pas de lui maintenant, il est parti en mission pour le club et je voudrais vraiment que mon fils et toi veniez passer la soirée à la maison. S'il te plaît.  Je vous ferai des plats de chez moi.

Vous pensez bien que je n'ai pas su lui dire non, en prime je lui ai promis d'apporter un assortiment d'entrées, c'est pourquoi je suis dans la cuisine à m'agiter dans tous les sens, car j'ai vraiment envie de lui faire plaisir.

Fight arrive et semble heureux de la soirée qui nous attends, sa joie est contagieuse. 

A notre arrivée Sanaé serre son fils dans ses bras, et je ressens un petit pincement de jalousie, car j'aurais tellement aimé que ma mère en fasse autant, mais elle a préféré suivre les traces de mon père. Pour la deuxième fois de la journée, ce petit bout de femme me surprend en me serrant moi aussi dans ses bras comme elle vient de le faire avec son fils. A cet instant précis, je sais que Sanaé est entrée dans mon cœur.

La soirée est magnifique et bien que je sois épuisé, je ne souhaite pas qu'elle se termine. On rit, on bavarde, on échange des anecdotes, un pur moment de bonheur et de partage. Plus je découvre cette femme, et plus je me demande ce qu'elle fait avec un homme comme le sien, elle mérite tellement plus. Mais pour moi, une chose est certaine, Fight se trompe, sa mère l'aime inconditionnellement ; je suis certain qu'elle accepterait son homosexualité et je dois l'aider à le comprendre. Il est déjà tard quand nous rentrons à la maison, un sentiment de paix m'accompagne, Sanaé est une personne solaire qui fait du bien. 

Quand je me réveille, tard dans la matinée, Fight est prostré dans le fauteuil, il a pleuré, son doux regard en porte les stigmates, mon cœur s'emballe face à sa détresse et je me précipite vers lui.

Thomas : " Fight, regarde moi, que c'est-il passé ? "

Il me fixe sans me répondre, l'angoisse m'étreint un peu plus.

Thomas : " Tu m'inquiètes, dis-moi, bon sang ! "

Des larmes montent dans ses yeux, mon stress monte, il pousse un soupir à fendre l'âme.

Fight : " Elle sait tout. Ça fait des années que je me cache, que je mens à tout le monde, mais ma mère, elle sait ce que je suis, mais elle m'aime et est fière de moi malgré tout. "

Il pleure, je le serre fort dans mes bras, je veux soulager une partie de sa douleur. Je le laisse évacuer la peine que toutes ces années de mensonges lui ont infligé. Cette peine de ne pouvoir être celui qu'il est réellement. C'est douloureux, mais salvateur. J'ai vécu ce cheminement même si pour moi  ça aura duré moins longtemps. Je ne sais combien de temps s'est écoulé,  je sais juste que ma place est auprès de lui, je sens que je dois être celui qui le soutient dans cette étape cruciale de sa vie. Ses pleurs se tarissent,  il semble exténué et somnole dans mes bras, je pose sa tête délicatement sur mes cuisses, je lui caresse les cheveux.

Thomas : "Ta maman est une femme fantastique qui t'aime, toi, Eddisson, pas celui qu'elle voudrait que tu sois, ni celui que les gens pensent que tu es. Tu as beaucoup de chance.

Fight : "Je n'aurais jamais pensé qu'elle savait, elle avait l'air si triste que je ne lui en aie pas parlé, ça m'a fait chier d'avoir merdé avec elle, alors qu'elle n'a jamais failli. "