THE ROAD DEVILS Tome 3 FIGHT

Chapitre 9 Partie 1 PDV de Thomas

Une semaine après son départ, la tristesse a laissé place à la colère. Merde, pour qui il se prend ce petit con ? Il me juge, alors que moi, au moins, je m'assume ; lui préfère la sécurité et se cacher au yeux de tous, mais son manque de courage le rend malheureux. Une semaine passe et l'inquiétude a remplacé la colère, une inquiétude dévorante qui a élu domicile dans mon cœur et dans ma tête, une inquiétude qui a réveillé toutes mes angoisses, mes insomnies et, pire que tout, mes cauchemars, sauf que cette fois-ci ce n'est plus Vincent qui en est le protagoniste, mais Fight. Où est-il ? Comment va-t-il? Mille questions qui tournent en boucle dans ma tête,  nuit et jour. 

Malgré mes tourments, j'ai dégoté un super appartement deux chambres à un pâté de maisons du campus. Mon pote qui travail à New Amsterdam m'a obtenu un poste à mi-temps en gériatrie. je suis censé déménager fin semaine prochaine, mais je ne veux pas partir tant que je n'ai pas de ses nouvelles, je veux être sûr qu'il va bien ; j'en ai besoin avant de tourner la page et redémarrer une nouvelle vie là-bas. J'ai essayé d'interroger Punk. Il est le seul pour qui j'ai un réel respect et qui en a tout autant pour moi, mais même lui m'a confirmé ce que je savais déjà : Fight s'est tiré sans prévenir qui que ce soit, sans laisser d'infos, et lui qui passe sa vie sur ses écrans a même laissé derrière lui son téléphone et son ordinateur.  

Quand le jour du déménagement arrive, je suis résigné, je ne peux plus reculer mon départ, je l'ai assez fait, je dois commencer à travailler dans deux jours, je ne veux pas perdre cette opportunité professionnelle. Je regarde le salon, je jette un dernier coup d'œil à ma chambre : tout est vide, les souvenirs sont vivaces, certains sont doux et emplis d'émotions, d'autres sont amers et douloureux. Je n'ai rien pris des meubles qu'il y avait ici, j'ai tout donné à l'association de Papy. Seule la chambre de Fight est restée tel quelle, j'y ai juste ajouté le fauteuil dans lequel il m'a veillé de si nombreuses fois ; lui je n'ai pas pu m'en séparer, et la dernière nuit, je l'ai passée dans ce fauteuil qui conservait son odeur, j'avais l'impression qu'il était près de moi, alors que cela faisait trois semaines que je ne l'avais pas vu.

Au matin, je quitte la maison sans regarder en arrière, je dépose la clé sous le porche, sur la balancelle ou j'ai passé tant d'heures, les yeux dans le vague à me demander ce que j'allais faire de ma vie. Je quitte le club qui a été le théâtre du pire drame de mon existence. Angéline, Punk et Abigaele sont seuls présents pour me dire aurevoir, si d'autres avaient été présents ça aurait été faux-cul, j'aime autant ne pas voir leurs sales gueules. Ma meilleure amie pleure beaucoup et je m'efforce de la rassurer autant que je peux, même si intérieurement je suis mort de trouille. Le vol jusqu'à New-York dure six heures sans escale, Céleste a dormi quasiment tout le trajet, elle était épuisée d'avoir trop pleuré. Mon pauvre petit cœur a cherché Flash du regard tandis qu'elle faisait ses adieux aux membres du club, mais très vite les beuglements de la brebis occupée à se faire défoncer à l'étage lui ont appris ce que Flash faisait. J'ai vu le moment précis où elle a perdu un morceau de son cœur et je n'avais qu'une envie, monter coller une balle entre les deux yeux de ce petit merdeux. Heureusement qu'on part loin, car ce petit enfoiré était en train de me la tuer à petit feu, comme si elle n'avait pas assez souffert.

Cette semaine elle va dormir à l'appartement et s'installera sur le campus la semaine prochaine. J'aurais voulu qu'elle reste avec moi, mais elle m'a très vite fait comprendre son besoin de liberté, alors je lui laisse l'espace dont elle a besoin pour grandir, s'affranchir et devenir cette femme forte qu'elle est déjà mais qu'elle ne connaît pas encore. Mes nouveaux meubles sont déjà arrivés, demain je n'aurai plus qu'à vider mes cartons et m'installer, mais pour aujourd'hui, c'est mort, je suis épuisé, je décide de commander des pizzas, une bonne douche et au lit.
Le lendemain Celeste et moi partons en virée shopping pour aller chercher de la déco, histoire de personnaliser l'appartement. J'ai beaucoup observé ma petite toute la journée et malgré son sourire de façade je lis la souffrance dans son regard et, dans ces moments-là, une vague de violence me submerge. Le point positif, c'est que New-York la fascine, la stimule et je suis heureux de l'accompagner dans cette nouvelle vie et d'être le témoin de sa renaissance. Quant à moi, demain je prends mes fonctions à l'hôpital ; ça va me faire bizarre de ne plus être seul à domicile et de faire partie d'une équipe. J'ai appelé Angéline ce matin pour lui dire qu'on allait bien, qu'on était confortablement installés. Elle a beaucoup pleuré, me demandant de veiller sur notre petite. Ses paroles m'ont fait beaucoup de bien, car il témoigne de la confiance qu'elle m'a rendue concernant Celeste.