Cinq mois, déjà cinq mois que je me suis installé chez Thomas, les cinq mois les plus heureux de ma vie. Mon boulot me plaît, je m'y éclate comme un gosse ; je dois craquer les anti-virus des grandes entreprises new-yorkaises, puis, une fois fait, je dois renforcer leur sécurité pour ne plus que ça arrive. Mon équipe est sympa, et je peux être moi-même, pas de déguisement, pas de rôle, je suis l'ancien biker doué en informatique et gay qui vit avec son compagnon infirmier en gériatrie.
Avec Thomas c'est le paradis ; on a retrouvé notre complicité d'avant, sauf qu'elle est encore plus forte depuis que nous sommes un couple. Depuis la première fois que nous avons fait l'amour, je n'ai plus quitté sa chambre, nous passons nos nuits ensemble ; j'aime le tenir collé contre moi, sentir la chaleur de sa peau contre la mienne, j'aime quand il laisse tomber ses barrières, quand plus rien ne le préoccupe, même si depuis ces cinq derniers mois, je sais, je sens qu'il va mieux et j'aime à penser que c'est grâce à l'amour que je lui donne qu'il guérit petit à petit.
Minouche est venu agrandir notre famille, cette petite boule de poils noire -- que j'ai trouvée toute mouillée près de ma moto et qui n'est plus si petite que ça -- ne nous a plus quittés ; il vit sa belle vie auprès de nous où il est choyé chaque jour. Je craignais la réaction de Thomas quand je l'ai ramené, mais il est tombé raide dingue de ce petit chat qui va où il veut dans ce grand appartement, qui s'incruste régulièrement dans notre lit, bien souvent entre nous deux, d'ailleurs, qui laisse des poils partout sur les fauteuils. Mon homme lui a acheté une panoplie complète, panier en fourrure, blanc pour qu'on puisse le voir, jouets, arbre à chat et je ne vous parle même pas de son alimentation biologique adaptée au jeune chat ; il le gâte comme un enfant et moi je fonds un peu plus chaque jour pour cette belle âme qui partage ma vie et que j'aime plus que tout.
Une fois par semaine, j'entraîne Céleste et sa copine à l'auto-défense dans une grande ville comme New-York. Ce n'est pas du luxe, je suis heureux de constater que la petite reprend du poil de la bête ; elle adore ses cours à l'université et peut en parler durant des heures. Elle accompagne Chalize à des fêtes étudiantes et vient manger chez nous tous les vendredis soir. La vie est belle, encore plus belle que dans mes rêves. Je n'aime pas New-York, le calme de ma petite ville me manque ainsi que ma famille et mes meilleurs potes, mais malgré ce manque, rien ne me fera regretter d'être parti. Une fois par semaine, souvent le dimanche, on fait une connexion en live avec mes parents, parfois ma sœur et le petit ce joignent à eux, j'aime ces moments, surtout que maintenant Thomas y participe aussi. Au départ il trouvait toujours une bonne excuse pour aller dans la chambre, voire même pour quitter l'appartement, mais un jour, mon père, oui, oui mon père vous avez bien compris, l'a appelé personnellement, ce qu'ils se sont dit j'en sais foutrement rien, car Thomas a refusé de m'en parler, mais à partir de ce moment-là, mon amoureux, lorsqu'il ne travaille pas, prend part à nos discussions familiales pour mon plus grand bonheur, même si ses moments préférés sont quand le petit Liam qu'il adore monopolise la conversation : là, son regard s'illumine. J'ai vite compris même s'il ne m'en a pas parlé ouvertement, que mon compagnon aimerait être père un jour, et j'avoue que cette idée me plaît, je ne sais pas encore comment nous y parviendrons, mais un jour nous aurons une famille ; je lui offrirai son rêve, et réaliserai le mien par la même occasion.
En parlant de rêve, j'en ai un qui est en train de se réaliser, alors que je n'étais même pas conscient de le vouloir : c'est l'édition de mes poèmes. Il y a un mois, Thomas m'a demandé ce que j'écrivais dans mes carnets ; au départ j'ai paniqué, je n'avais jamais parlé de mes écrits à quiconque de peur qu'on me regarde de travers : la poésie et l'univers des bikers ne sont pas très compatibles. Mais là, il s'agissait de l'homme de ma vie, je n'avais pas à craindre son jugement, alors je lui ai lu les poèmes qu'il m'avait inspirés, les plus sombres lui on tiré des larmes, les derniers l'ont fait sourire ; ça a été intense en émotions et nous avons terminé la soirée en faisant l'amour tendrement. Le lendemain il me demandait de lui imprimer ses préférés ; j'ai été touché qu'il veuille les conserver ; ce que je ne savais pas, c'est qu'il allait démarcher les maisons d'édition et en trouver une qui voudrait me publier ; dans la foulée, il m'a trouvé une agent pour veiller sur mes intérêts. Quand elle m'a contacté pour m'expliquer la situation, je suis resté sur le cul car mon chéri n'avait pas laisser échappé la moindre info. Je suis tellement exalté par cette nouvelle aventure que j'ai parfois l'impression d'être un gosse au matin de Noël, et quand je fais le bilan de ma vie passée, j'ai le sentiment d'avoir vécu une demi vie, une vie qui n'était pas faite pour moi, tandis que maintenant je suis enfin à ma place, même si je n'aime pas New-York.
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THE ROAD DEVILS Tome 3 FIGHT
RomanceFight, 32 ans, doit devenir le nouveau président des Road Devils. Il est le combattant de free-fight du club , c'est un geek hors pair. Il vient d'un foyer aimant ; son père est l'actuel vice-président sa mère, Sanaé, l'a toujours choyé, tout lui a...