Chapitre 15 Partie 1 PDV de Thomas

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Il était à peine sept heures du matin quand Sanaé a débarqué à la maison pour que je vienne lui donner, ainsi qu'à Maya, un  coup de main en cuisine pour la préparation du buffet de retour de Di. Bon, OK, je n'avais pas beaucoup dormi et son arrivée a été le rayon de soleil qui m'a illuminé après ma longue nuit de solitude et de stress. Le repas que nous avons préparé est énorme, mais cuisiner m'a occupé les mains et l'esprit si bien que quand la voiture est entrée dans la cour du club, j'ai eu du mal à réaliser combien de temps s'était écoulé.

Nous nous sommes réunis pour les accueillir, mes mains étaient moites, mon cœur battait la chamade, mes yeux étaient fixées sur la première voiture comme si mon cœur savait qu'il était dedans. Et effectivement, il est dans ce véhicule, et il en saute littéralement à peine arrêté, je  me dirige immédiatement vers lui et reste en suspens quand je constate qu'il n'est pas seul, qu'il tient dans ses bras une toute petite fille, elle semble si petite dans les grands bras de mon compagnon, ils sont si beaux tous les deux. La petite dort paisiblement et je me permets de rêver trente secondes devant ce beau tableau, espérant qu'un jour ce sera notre enfant que mon compagnon tiendra ainsi dans ses bras. Je me remets en marche pour le rejoindre, il m'a tellement manqué, j'avance doucement pour ne pas effrayer ou réveiller la petite, alors qu'intérieurement je ne rêve que de courir et lui sauter dessus. 

Puis Di m'explique qu'Adélita va rester avec nous, qu'elle est officiellement sa fille, mais que nous allons faire les papiers pour qu'elle soit la mienne aussi, je ne peux retenir mes larmes, c'est trop de tout, trop de bonheur, trop d'émotions, trop de rêve inespéré, cette famille tant désirée, mais auquel je ne voulais plus croire pour ne plus souffrir. Sans le savoir, Di vient  de réaliser mon souhait le plus cher, et le sanglot que ce constat m'arrache, réveille la petite, je voudrais tant pouvoir le ravaler pour ne pas avoir gâché cet instant magique, mais quand ses grands yeux harponnent les miens, plus rien n'existe autour de nous, je sens mon compagnon me plaquer contre lui, je ressens le bien-être que seuls ses bras savent  me procurer, mais mon regard reste rivé sur Adélita, quel magnifique prénom ; je suis triste pour cette maman partie trop tôt et dans de telles circonstances, mais je vouerai ma vie à rendre la petite heureuse. Le petit ange me surprend quand elle pose sa main sur la mienne, la  chaleur de sa toute petite main sur la mienne me donne le sentiment d'être complet, et quand elle me tend les bras, je suis l'homme le plus heureux de la terre. C'est avec ma petite fille dans les bras que nous rejoignons la terrasse pour manger.

Le repas est à l'image de notre bande, hétéroclite, anarchique, bruyant, mais empli de rire, d'affection, de blagues stupides, mais surtout de respect, finies les blagues homophobes de merde, les regards meurtriers ; une grande famille bordélique, voilà ce qu'on est, et ça me comble de joie. Je réalise avec effarement que la table est vide, moi qui pensait que nous avions trop fait à manger, il ne reste rien, ces morfales ont tout dévoré. Adélita n'a pas quitté nos bras, elle passait de Fight à moi, et vice versa, personnellement je trouve qu'elle n'a pas beaucoup mangé, mais ne sachant pas encore tout les traumatismes qu'elle a vécus, je ne veux pas lui mettre la moindre pression. Di m'a dit qu'il m'expliquerait toute son histoire quand nous serons seuls tous les deux.  Ce qui m'étonne, par contre, c'est qu'elle n'ait pas peur de tout ce monde autour d'elle, elle observe silencieusement le joyeux bordel qui l'entoure  mais ne semble nullement effrayée, je la dirais presque sereine, comme si elle sentait que c'était sa famille, et qu'ils allaient veiller sur elle.

Quand le petit Liam est venu la chercher pour jouer, elle lui a offert un timide sourire, mais n'a pas voulu le suivre, du coup il s'est assis sur les genoux de Di et s'est mis à lui parler de pokemon et d'autres personnages qu'il affectionne. Je sais pertinemment qu'elle n'a pas compris un  mot de ce qu'il lui a expliqué, mais la douceur dans le regard d'Adélita m'a ému, c'était comme si elle regardait la plus belle chose au monde, elle buvait ses paroles, et moi du coup j'ai regardé mon compagnon, puis de nouveau notre petite fille sur mes genoux, et j'ai compris à cet instant que je vivais l'un des plus beaux moment de ma vie.

THE ROAD DEVILS Tome 3 FIGHTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant