*̩̩͙❆ - IN WHICH : Tu as une discussion avec Suguru après son passage à l'acte. (angst)
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
🎄
Assise au bord d'une falaise, les pieds dans le vide, tu observais le vent jouer avec les vagues. Cela faisait des heures que tu étais assise ici, à l'endroit précis où tu l'avais rencontré. Autrefois, tu associais ce paysage à des souvenirs heureux, quelque chose que tu étais heureuse d'avoir vécu. Mais à présent, cette scène ne te transmettait plus que chagrin et douleur. Une pierre roula à côté de toi jusqu'à chuter droit dans l'eau, et soudainement, sa présence se fit sentir.
— Tu dois me détester. murmuras tu sans prendre la peine de te retourner. Tu en étais tout bonnement incapable.
Son rictus signature fendit l'air, et il t'arracha le cœur avec.
— C'est moi qui devrais te détester ?
Sa voix était toujours aussi douce. Pourtant, elle n'était plus aussi réconfortante qu'avant.
— Je n'ai pas su être là pour toi quand tu allais mal. Si seulement je m'en étais rendue compte, tu n'en serais jamais venu à faire une chose pareille.
Les larmes te montèrent aux yeux, et ta gorge se serra. Tes yeux se mirent à fixer tes mains à travers le flou de tes larmes naissantes. Tu n'avais commis aucun neutre et pourtant, tu avais l'impression d'être tâchée du sang que Suguru avait fait couler.
— C'est faux.
Sans cette réponse, tu ne te serais probablement pas retournée. En toute honnêteté, peut-être que ça aurait été mieux ainsi. Si tu ne t'étais pas retournée à ce moment-là, tu aurais évité à ton cœur de se briser d'avantage. Physiquement, il était toujours le même : Suguru, l'homme pour qui ton cœur battait véhément. Mais mentalement, il était une toute autre personne. Sa présence faisait mal.
— Les simples humains ne méritent pas que les exorcistes sacrifient leur bien être pour eux. Sans ces vulgaires primates, nous serons débarrassés des fléaux.
La réalisation te frappa subitement, et alors tes yeux s'écarquillèrent et quelque chose sembla tordre ton cœur dans ta poitrine.
— Suguru c'est de la folie !
— Je compte tous les tuer. Parce que je les déteste.
— Et moi... Moi qui ne suis qu'une simple humaine incapable de voir les fléaux, moi aussi tu me détestes ?
Tu t'attendais à ce que son visage trahisse sa pensée, pourtant ce ne fut pas le cas. Même lorsque tu lui posas cette question lourde de sens, il resta de marbre. Debout face à toi, les mains enfouies dans les poches de son pantalon, Suguru resta aussi immobile que silencieux.
— Dis moi Suguru. Le jour où tu m'as empêchée de sauter de cette même falaise et que tu m'as libérée du fléau qui me pesait. Ce jour-là, est-ce que tu le regrettes ?
Un lourd silence s'installa. Tandis que tu attendais désespérément la réponse de celui que tu aimais, ton cœur battait bruyamment dans tes oreilles.
— Non.
Un seul mot. Il avait répondu par un simple non. Pourtant, cet unique mot t'avait libérée d'un poids immensément pesant.
— J'ai longtemps cru que puisque les humains comme toi existaient, ça valait le coup de me sacrifier pour vous protéger. Mais désormais j'ai compris. Pour que mes semblables vivent la vie qu'ils méritent, les non-exorcistes doivent être éradiqués. C'est pour ça qu'afin d'aboutir au monde parfait, je me dois d'éliminer tout ce qui va à son encontre, et ce même s'il s'agit de personnes que j'ai un jour aimées.
C'était à la fois rassurant et déchirant. Suguru venait de t'assurer qu'effectivement, il t'avait lui aussi aimé. Cependant il avait aussi confirmé vouloir couper ce lien émotionnel qui vous unissait et ça, c'était probablement ce qu'il y avait de plus difficile à digérer. Dans son monde idéal, quelqu'un comme toi ne pouvait marcher aux côtés de quelqu'un comme lui. Les larmes se mirent à dévaler tes joues. Ton sauveur, ta raison de vivre, ton petit ami, ton âme sœur, il venait de s'arracher à toi lui-même. Tu avais l'impression d'avoir perdu une partie de toi.
— Adieu T/p.
C'est avec un dernier sourire angélique que Suguru Geto, après t'avoir sauvée la vie, t'abandonna pour toujours au même endroit, presque une année complète plus tard.
