11. Au milieu de rien

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Au crépuscule, juste après la fermeture, Shoto m'avait emmené dans le centre de Tokyo. Avant que nous partions, il avait pris la peine de chercher un masque à coller sur sa bouche, bien que je n'en comprenne pas l'intérêt dans sa situation. Durant notre trajet à pied, il m'avait semblé très sûr de lui, avançant intersection après intersection sans jamais se tromper.
Une bonne vingtaine de minutes plus tard, nous étions arrivés devant un petit restaurant coincé entre une supérette et un magasin de musique très vétuste. La devanture n'était pas négligée, mais elle gardait le même aspect que la boutique dans laquelle je travaillais. Avec ce côté traditionnel que trop présent. Toutefois ce qui me frappa le plus, ce fut les vitres, qui se faisaient engloutir par tout un tas de promotions et d'images d'assiettes à ne plus savoir où regarder.

— Tu as l'air déçue., interpréta le héros. Tu aurais peut-être voulu manger ailleurs ?

— Quoi ?!, m'époumonais-je. Tu trouves que j'ai l'air déçue ?

Il avança de quelques centimètres son visage dans ma direction, comme pour mieux me détailler.

— Un peu. Mais bon... Du peu que j'ai pu découvrir sur toi, tu fais souvent cette tête.

Hein ?! Quelle tête je fais ?!

Je me reculais d'un pas afin de grimacer des traits plus détendus.

— Dis, ce n'était pas la peine de m'inviter si c'est pour m'insulter ! Et puis, figure-toi, ce restau a l'air très bien ! J'ai hâte de pouvoir goûter leurs plats !

Le bicolore parut très surpris. Quoiqu'un peu méfiant.

— Je n'ai pas dit ça dans le but de t'insulter, rassure-toi. C'est juste que, souvent, tu as l'air de subir chaq-

𝙱𝙰𝙼 !

L'empêchant de finir sa phrase, qui résonnait plus comme des excuses, la porte de l'établissement s'ouvrit avec fracas. Juste derrière, un jeune homme pointa le bout de son nez. Quand il eut assez de champ pour apprécier la couleur vairon des prunelles de Shoto, le nouvel arrivant dérida l'entièreté de son faciès.

— Shoto Todoroki !!, énonça-t-il comme un hymne. Mon jumeau n'a pas voulu me croire, mais j'étais certain que c'était bien toi !

— Salut, Mao., s'inclina le concerné. Ça fait un bail.

— Je ne te le fais pas dire ! Tu nous as complètement oubliés !

Shoto, à présent tenu à mes côtés, se contenta d'offrir un visage peiné au restaurateur. Tandis que je trouvais cette situation plutôt amusante, je ne remarquais pas tout de suite le regard très curieux du prénommé Mao.

— Bon, je te pardonne pour cette fois, Sho' ! Mais t'as intérêt à ramener tes fesses plus souvent, hein ?!

— Je n'y manquerais pas.

Le sourire de Mao s'éclaira d'intérêts.

— Et tu ne nous présentes pas ?! Qui êtes-vous, jeune demoiselle, et que faites-vous avec un type aussi rustre que ce héros ?

À mon grand étonnement, Mao était aux antipodes de ce que je connaissais de Shoto. Alors que je restais en retrait, en les écoutant échanger, le jeune homme s'était dépêché de s'approcher de moi pour me questionner. Légèrement gênée, avant de lui répondre, j'avais pris la peine de m'écarter.

— Euh, eh bien, je suis-

— C'est une amie à moi., expliqua Shoto en mon nom. Et son prénom, c'est Hayami.

— Oh, je vois !, resplendit Mao. Ravi de te connaître, Hayami ! Je suis Mao et je gère avec mon frère jumeau ce petit restaurant en toute modestie !

Blooming (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant