Blooming (Shoto fanfiction)

19. Les liens

Si un jour on me donnait le pouvoir de recommencer ma vie, je ne changerais absolument rien. Parce qu'au moins cela veut dire que nous avons été heureux, non ?

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— Mais, Shoto, qu'est-ce que tu fais ?!

Alors que nous venions à peine de nous remettre debout, le héros, face au bassin aussi lisse qu'un miroir, apposa son pied droit au bord de la rive. Tout de suite après, une dense buée apparut autour de lui. Et, dans un seul clignement d'œil, toute la largeur séparant les deux rives se solidifiait en une épaisse couche de glace. Instantanément, à la vue de cette rapidité d'exécution de la part du bicolore, j'en restais sans voix. Encore plus quand il posa un premier pied sur le givre nouvellement formé qui créait une sorte de pont au-dessus des flots.

— Bah quoi ? Mon appartement est par là., exprima-t-il très naturellement. On ira plus vite comme ça.

Quand il fut complètement tenu au-dessus du bassin, tel un envoyé mystique venu des cieux, je lui envoyais un regard soupçonneux.

— Et tu crois que je vais te suivre bien sagement ?! C'est une situation à finir à la flotte, si tu veux mon avis !

Il sourit, à pleines dents, pour juste après me présenter sa main.

— Ça veut dire que tu préfères rester là ? À te retrouver à courir, tout comme la dernière fois, pour échapper à des gens légèrement trop obsessionnels ?

Mes deux lèvres se pincèrent entre elles. Parce que Shoto, malgré mes simagrées, n'avait pas tout à fait tort.

— Non, mais-

— Alors, donne-moi ta main. Je t'empêcherais de tomber.

Pendant une seconde symbolique, je le détaillais de la tête aux pieds. Son allure était trop charmante pour que je dise non. Et ma poitrine frappait trop fort pour que je puisse démentir l'envie de retourner au fond de ses bras.

— Je te préviens, si je finis à l'eau, je ne te le pardonnerais jamais !

Un microscopique pouffement me parvint, comme la preuve que Shoto obtempérait à mes propos. Je pris donc mon courage à deux mains, en plaçant un premier pied sur la glace. Là, je sentis le poids de mon corps onduler le morceau de gel. Soudain, en attrapant la main toujours tendue du héros, mon second pied arriva au niveau du premier. Je ne pourrais décrire à quel point mes jambes tremblotaient à la simple idée que la glace chavire. Néanmoins, quand mes sens commencèrent à se chambouler, j'entendis la voix rauque du bicolore s'adresser à moi :

— Hayami, fais-moi confiance. Tu ne tomberas pas.

Il avait beau le répéter, il avait beau me serrer entre ses bras, j'étais tétanisée de toute mon âme.

— J'essaie, je t'assure...

Lorsque mon timbre catastrophé lui parvint, Shoto comprit qu'aucune de ses paroles n'était suffisante. Alors, pendant que nous avancions millimètre après millimètre, il se stoppa. En tout, nous devions nous être éloignés du bord de seulement cinquante centimètres. Ce qui ne correspondait à même pas un dixième de la surface à parcourir.
Ainsi, pendant que tout mon corps manquait à toute forme de courage, le héros s'agenouilla devant moi. Bien entendu, à présent que je n'avais plus d'appui, j'étais encore plus stressée. Mais cela ne dura pas. Un instant plus tard, il m'agrippa les cuisses afin de me surélever. Le cri qui s'échappa de ma bouche, à ce moment-là, retentit durablement entre les eaux calmes des différents bassins.