15. Un drame n'arrive jamais seul

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« Dirty but washable
Winning but stoppable
All that I'm hearing is you wanna make the impossible possible
Is this what you'd all prefer ?
Would you like me better if I was still her ?
Did she make your mouths water ? Ugh

I know the part I've played before
I know the shit that I've ignored
I know the girl that you adored
She's dead, it's time to fucking mourn »,
paroles de la chanson Eat Me de Demi Lovato (ft. Royal & The Serpent).

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Le week-end suivant, après avoir passé le reste de la semaine à bosser seule, j'étais rentrée chez moi plus tôt. Yusuke n'avait jamais autant hurlé qu'en m'entendant débouler, cette après-midi-là. Et contrairement aux habitudes qui s'étaient installées dans notre foyer, mon arrivée n'avait pas engendré de dispute complètement puérile.

Affalé sur notre canapé délabré, mon frère matait à moitié défoncé un western à la télé. Entre les nombreux coups de feu, et les accents à couper au couteau des acteurs, Yusuke se permettait des petits rires qui horripileraient n'importe qui. Mais, étrangement, quand je m'asseyais à ses côtés, je me sentais un peu plus légère avec lui qu'à l'accoutumée. Il faut dire aussi que depuis le mercredi précédent, j'avais eu le temps de ressasser —en boucle— ma soirée chez Shoto. Ainsi que mon départ précipité. Shoto avait bien sûr tenté de m'appeler. Il m'avait laissé deux ou trois messages vocaux. Néanmoins, j'avais préféré tout ignorer venant de lui. Parce que c'était beaucoup plus simple comme ça. Notre récente amitié en avait pris un coup et je savais, sûrement mieux que lui, qu'une discussion nous amènerait vers ce terrain glissant. Ce chemin que je ne pouvais ne serait-ce qu'emprunter.

— Eh oh !, m'appela mon grand frère. Il n'est pas un peu tôt pour que tu sois là ?

Durant un éclair de lucidité, le noiraud avait chopé son téléphone dans sa poche pour regarder l'heure.

— Si, mais j'en pouvais plus. Alors j'ai fermé plus tôt.

Bien qu'il s'était toujours abstenu, il me dévisagea avec ce mélange entre de l'inquiétude et de l'indifférence complète.

— Depuis mercredi t'es bizarre., affirma-t-il. Il s'est passé quelque chose ?

Je m'enfonçais dans notre canapé deux places, aussi mou qu'inconfortable.

— Ça t'intéresse ?

Il se laissa couler sur le côté, jusqu'à ce que sa tête touche l'accoudoir.

— Bof. Vas-y, parle quand même.

Je lui jetais un bref coup d'œil avant de retourner mon attention vers la scène à cheval, sur l'écran riquiqui face à nous.

— Ma vie est un désastre, c'est tout.

Ma remarque le fit éclater de rire.

— Et c'est seulement maintenant que tu t'en rends compte ?! Ma pauvre !

Je faisais fi de sa réplique.

— Et... Je crois que je dois quitter Noboru.

Pour une fois, mon frère parut un minimum intrigué.

— Oh ? Alors, ça y est ? Vous deux c'est finito pour de bon ? Qu'est-ce qui t'a décidé ?

Quand j'ai failli embrasser un autre mec.

— En fait... Il m'a trompé. Il y a quelques mois.

Les pupilles injectées de mon interlocuteur se courbèrent.

Blooming (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant