6 décembre

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" Les cartes de vœux sont comme des petits rayons de bonheur qui se glissent dans les boîtes aux lettres, apportant des sourires chaleureux. "


Heureusement que les cookies aux chamallows ont rempli leur rôle de cadeau diplomatique, car je n'étais pas en terrain conquis hier, devant la sonnette de chez ma sœur. L'offrande tendue en gage de paix, la porte s'est entrouverte sur les pourparlers. Mon important plaidoyer n'a pas eu eu l'effet escompté sur la partie adverse, cependant sa soif de justice ne pouvait que plier sous la corruption de ces diableries sucrées. Mon estomac accuse encore le coup.

Si j'ai préféré la banquette convertible de Sibylle au canapé du salon d'Aurore, je l'ai retrouvée aux premières lueurs du jour pour un petit-déjeuner détox avant qu'elle ne parte travailler.

J'ai eu peu de temps avec elle pour profiter de la soirée – elle devait rejoindre Estelle – en revanche, j'en ai eu beaucoup pour réfléchir à cette rencontre hasardeuse et j'ose croire que le destin y est pour quelque chose.

La discussion avec cette jeune femme était plus glaciale que la nuit qui nous enveloppait, je ne sais ni qui elle est, ni d'où elle vient, et pourtant, je ne peux effacer son regard de jade de ma mémoire. Ses mèches rousses s'échappant de son bonnet où les flocons aimaient s'agripper, les petites taches parsemant sa peau presque aussi blanche que le manteau crissant sous nos pieds, sa voix aussi légère que le chant des angelots qui s'envole de l'église...

Me voilà une fois de plus en train de m'accrocher à un rêve qui ne se réalisera pas. L'inconnue a disparu dans la pénombre, reconnaissante pour mon aide, mais toujours fâchée de ma bourde du marché.

Je ne la reverrai jamais.

Une page de plus à tourner.

Je soupire bruyamment devant mon infusion gingembre romarin et remarque qu'Aurore m'étudie sous toutes les coutures.

— Je sais pas pourquoi, je sens que Dr Freud va encore y aller de ses théories fumantes, lui lancé-je en croquant dans une pomme.

— Tu m'as pas raconté en détail ton acte héroïque de la veille auprès d'une demoiselle en détresse, mais j'ai l'impression que tu vas jouer les amoureux transis dans deux secondes.

— Si elle t'avait regardé comme moi hier soir, toi aussi, tu serais tombée sous son charme.

— Qu'est-ce que je disais, affirme-t-elle en se dirigeant vers l'entrée. T'es tellement prévisible quand il s'agit des femmes ! Je dois filer au cabinet. Je compte sur toi pour avoir les détails croustillants ce soir.

Elle claque la porte sans plus de cérémonie, me laissant seul devant un énergumène dont je ne me sers jamais : l'ordinateur.

Je déplace la souris avec maladresse en suivant les instructions que ma sœur a notées sur un post-it avant de partir, et je l'affuble une fois encore de noms d'oiseaux invraisemblables pour avoir osé m'entraîner dans cette histoire. Si les défis me semblaient faciles jusqu'à présent, aujourd'hui on passe un cap. Je vais devoir me mettre au 2.0, et ça va pas être de la tarte. Quelle idée ils ont eue !

La mission du jour :

" Créer une carte de vœux virtuelle personnalisée, à offrir à votre binôme ".


***


" Des cookies aux chamallows pour mon petit biscuit préféré ".

Voici le message que j'ai reçu hier.

Maxexeplorer a réellement accompagné sa photo de cette légende. Je le relis ce matin et ces quelques mots ont le même effet sur moi que la veille : mes joues s'échauffent.

Noël en terre inconnueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant