8 décembre

48 8 11
                                    

" Les films de Noël sont comme des boîtes de chocolats, remplis de douceur, de surprises et de moments de bonheur à déguster en famille. "


On a discuté une bonne partie de la nuit avec Bred. À se raconter nos rêves, à se réciter nos vies. Des confidences sur l'oreiller à distance, comme je n'avais encore jamais connu, et j'avoue que c'est une expérience très agréable de se livrer ainsi.

J'imaginais que ne pas mettre un nom et un visage sur une personne installerait une barrière, mais c'est tout l'inverse. Ne pas savoir offre une sensation de liberté aussi forte que lorsque je suis sur la route avec Sibylle. Je voyage en terre inconnue, et j'adore ça.

D'accord, le réveil est difficile et je maudis mon chef de m'avoir collé un cours à 9 h, mais l'aventure en vaut le détour.

Les sens anesthésiés, je flotte dans une bulle de bien-être. Les papillons dans le ventre et les étoiles dans les yeux, j'ai ressenti ça des dizaines de fois, néanmoins, les papillons s'envolent à la hâte, les étoiles s'éteignent rapidement.

Cette fois, c'est différent. Je ne sais pas comment l'expliquer. C'est un sentiment qui s'immisce en moi, d'une manière aussi évidente qu'imperceptible. J'ai l'impression d'être un enfant qui découvre l'amour pour la première fois, et en même temps, que c'est ce que j'ai toujours recherché. J'ai envie de retrouver cette femme et de croquer la vie à pleines dents à ses côtés. J'ai envie de fuir le plus loin possible de peur que ce rêve s'essouffle d'aller trop vite, s'étouffe de s'aimer trop fort...

Mon téléphone sonne. Je souris béatement, dérivant sur mon petit nuage, si bien que le tact d'Aurore me perturbe à peine :

" Hello pelle à brin ! Tu viens à Strasbourg pour le week-end ? "

" Salut foutriquette ! Je passe mon tour ! Je préfère jouer à la belote avec le yéti dans ma montagne. "

" Sors de ta grotte, fais pas ton orchidoclaste ! "

" Orchidoquoi ? T'as été le chercher loin celui-là ! Je pourrais changer d'avis rien que pour la créativité... mais non. Sans moi sur ce coup, et puis je travaille. Ramène Estelle à la station, je nous organise une randonnée en raquettes. "

" En raquettes ? T'as cru qu'on vivait à l'EHPAD ! "

J'ai envie de rétorquer, mais une notification bien plus importante prend le pas sur tout le reste. Le défi du jour est arrivé :

Vendredi 8 décembre : faire deviner à votre binôme, votre film de Noël préféré.

J'en demeure pantois ! Si ça, c'est pas un signe, qu'on m'appelle Jean-Grégoire.

J'oublie la discussion avec ma sœur et réponds à Bredele sur-le-champ :

" Le destin a parlé pour nous. J'ai choisi le repas, je te laisse carte blanche pour le film ;) "


***


Les choses ont pris une tournure, disons, intéressante entre Max et moi.

Oui, j'ai bien dit Max. Je trouve que ce diminutif lui va comme un gant. Il a toujours l'air partant pour tout, et j'aime bien cette facette-là de sa personnalité. Bien que mon réveil ait été laborieux ce matin, je ne regrette pas ma petite nuit. Que dire de nos échanges nocturnes ? Je ne parvenais pas à mettre fin à notre conversation. Tout entre nous était simple, limpide, presque incroyable en fait. J'ai rarement eu ce feeling avec quelqu'un, sans l'avoir ne serait-ce qu'entraperçu auparavant.

Noël en terre inconnueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant