5 décembre

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" La cuisine de Noël est l'art de transformer des ingrédients simples en un festin magique qui réchauffe les cœurs et éveille les papilles. "


J'ai programmé mon réveil. À six heures du matin.

Le mardi, c'est mon jour de pilates.

C'est bien la première fois que je me lève aussi tôt pour effectuer ma séance. La faute d'Estelle !

Hier, mon amie a récupéré la recette qu'elle nomme " C'est une tuerie tes biscuits " auprès de son cousin pâtissier contre... un rencard avec lui ! Et ledit rencard a lieu ce soir, mettant une pagaille monstre dans ma routine bien établie... Ce qu'on ne ferait pas pour tenir un challenge de Noël bidon !

Pour pallier ces légers désagréments dans mon quotidien, j'enclenche une musique d'ambiance. Christian m'admire d'un œil en attendant sa pitance. Après quelques échauffements, j'entame les exercices que je maîtrise le mieux. Petit à petit, la plénitude me gagne et je dois reconnaître que c'est peut-être un mal pour un bien : je me sens d'attaque pour la journée qui s'annonce ! Vais-je me découvrir une vocation pour le sport matinal ?

À la fin de ma session, je m'étire en me faisant couler un café. Ma tartine dans une main et le téléphone dans l'autre, je consulte mes messages.

Une notification m'alerte que LoveTrip m'a déjà transmis le défi du jour. Relaxée par ma séance, j'appuie, en me disant que ça ne peut pas être pire qu'hier. Soudoyer une personne contre une recette et un rencard, difficile de tomber plus bas, si ?

Mardi 5 décembre : réaliser la recette citée la veille et envoyer la photo à votre match.

Mon cœur effectue un bond dans ma poitrine, direction mes entrailles, le tout agrémenté d'un soupçon de frissons le long de mon épine dorsale.

Ce n'est pas possible ! Ce challenge va me rendre dingue !

Je pianote un sms à l'intention d'Estelle, tant pis pour son sommeil ! Après tout, c'est un peu à cause d'elle que je me retrouve dans ce bourbier.

" Ma biche, je dois faire les bredele ! "

Sans réponse de sa part, je tourne, je virevolte dans ma cuisine. Coup d'œil sur l'écran du four : il est 7h32.

J'hésite, fouille mes placards, contrôle les ingrédients.

Puis je me décide. Il me reste une heure avant d'embaucher : le temps de me lancer dans un carnage culinaire dont je suis la seule à posséder le secret.


***


J'en étais sûr !

Lorsqu'on a échangé nos idées de recettes hier, j'étais persuadé qu'il faudrait les confectionner ensuite.

Dommage qu'on ne puisse pas se voir pour les goûter, j'aurais bien croqué dans son bredele.

Max ! Mon pauvre Max ! L'abstinence commence à te peser.

Plus sérieusement, elle aurait surtout pu s'ébahir devant mes talents de cuisinier. Ça a souvent un effet monstre sur les femmes, un homme aux fourneaux, sans parler du fantasme d'être nu sous un tablier, qui s'applique aussi bien aux deux genres, d'ailleurs...

Comme j'ai toujours un paquet de chamallows qui traîne dans un fond de tiroir, je me retrousse les manches et sors les ingrédients. Bien que Sibylle ne soit pas l'endroit idéal pour jouer à Top chef, je manie le pétrissage avec grâce sur mon minibar amovible et l'engin frémit bientôt des amortisseurs sous mon entrain. J'avoue que ça défoule.

Noël en terre inconnueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant