16 décembre

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" Chaque ornement sur le sapin porte une histoire, faisant de Noël un livre scintillant de souvenirs "


— Oh ! Il est magnifique ce bouquet !

Trop occupé hier soir avec son cadeau, j'en ai oublié le mien. Il faut avouer que Ludivine est très douée pour les massages.

— Oui, c'est pour me faire pardonner d'avoir cassé ta boule à neige. J'en ai choisi une autre à la place. J'espère que tu ne m'en veux pas ?

— Te tracasse pas, elle n'avait aucune valeur sentimentale. Mais c'est très gentil à toi.

Au moins, je suis sûr que ce n'était pas celle de Bred, ce devait être un objet important pour nous.

Elle dépose un baiser sur mes lèvres et entreprend de ranger la cuisine pendant que je lave la vaisselle du petit-déjeuner.

— Ça te tente un film de Noël ? Tu as précisé que tu adorais ça, propose-t-elle, en allumant la télé.

— Aurore m'attend pour déjeuner. Elle m'a fait une scène parce que je ne lui donne pas assez de nouvelles. Et, pour être honnête, elle a récupéré son appartement hier, j'aurais dû l'y retrouver, mais je voulais profiter de toi encore un peu.

Je la rejoins sur le divan et enfouis mon nez dans ses cheveux.

— Petit cachottier, tu m'as rien dit.

— Je suis un être abject, appuyé-je, en dévorant son cou. Tu devrais me séquestrer dans ta chambre pour me punir !

— Pour que ta sœur me tombe dessus parce que je lui vole son frère ? Hors de question. Tu vas vite rentrer la rassurer, et nous on se voit ce soir chez Estelle.

Elle me repousse, je me redresse, la main sur le torse :

— Tu me brises le cœur, Ludivine. J'ignore si je pourrais te pardonner cet affront.

Ma belle éclate de rire face à mon allure théâtrale, avant de me jeter un coussin en pleine tête :

— File ! À ce soir.

Si Aurore était quelque peu fâchée, elle a immédiatement changé d'avis lorsque je lui ai raconté mon séjour chez Ludivine. Elle n'en revient toujours pas. Dans son esprit, il est inconcevable qu'une femme de son niveau puisse être intéressée par moi. Mon succès relève de l'exploit. Sympa la frangine !

Évidemment, je ne suis pas d'accord. L'échange est de plus en plus animé, lorsque nous sommes interrompus par une notification LoveTrip. Les tensions s'envolent quand je découvre le défi du jour :

— Sœurette, tu vas adorer.


***


Depuis ma fenêtre, j'aperçois les flocons qui commencent à couvrir les toits de Strasbourg.

Le silence – légèrement entrecoupé par les ronflements de Christian – s'impose dans l'appartement. Il tombe sur moi, telle une chape de plomb invisible, et mon cœur se serre. Soudain, j'ai le sentiment d'être moi-même prise au piège dans ma propre boule de Noël, et de ne plus trop savoir comment faire pour reprendre mon souffle au milieu de toutes les émotions contradictoires de ces derniers jours.

En claquant la porte avec entrain, il faut croire que Maxence a pris en otage ma joie de vivre. Ne dit-on pas : un être vous manque et tout est dépeuplé ? Eh bien, force est de constater que, désormais, l'abattement me gagne. J'ai apprécié ce colocataire fantasque et un poil bordélique bien plus que je ne l'aurais imaginé. Il fait partie de ces rares personnes au tempérament lumineux et qui, par sa seule présence, me permet d'entrevoir l'éventualité d'un Noël différent, cette année.

Noël en terre inconnueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant