Petit papillon

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« Il existe entre le ciel et la terre un lieu où les fantômes trouvent refuge, un endroit où le tumulte du monde s'efface et où la paix règne éternellement »

Règle 1. N'oublie jamais Barbie. Tu es la loi incarnée dans ce monde où la trahison est une seconde nature. Règle 1, toujours et encore, gravée dans ta mémoire comme une lame acérée. "On ne fait confiance qu'à sa famille." C'est simple, brutal, et pourtant si difficile à accepter. Ces gens sont ta famille, même si tu les détestes du plus profond de ton être. Tu les méprises pour leur faiblesse, pour leur cruauté, pour l'hypocrisie qui suinte de chaque sourire forcé, mais c'est à eux que tu dois ta loyauté.

Les règles... elles te vèsent comme une chaîne enroulé autour de ton cou. Putain je les détestes

Là, je suis dehors, debout au bord de la piscine, une cigarette au bout des lèvres. Je regarde mon reflet dans l'eau, et je me vois, enfermée dans cette combinaison trop serrée, celle qui m'étouffe presque. Je l'ai payée une fortune pour ressembler à une célébrité, mais est-ce que ça en valait la peine ? Je ne me souviens même du nom de qui c'était

Je pense à Riley, à ce qu'il dirait s'il me voyait là. "Tu ne suis jamais les règles, Barbie," c'est ce qu'il dirait, avec ce ton méchant qu'il a toujours. Mais cette fois, je suis celle qui murmure ces mots dans la nuit. Je suis celle qui me juge, qui critique mes choix, comme si j'essayais de me convaincre que je pouvais encore tout arrêter, tout changer.

La vérité, c'est que je suis épuisée. Cette combinaison me tue, elle me rappelle combien je suis coincée dans ce rôle que je n'ai jamais vraiment choisi. Je l'ai mise pour impressionner, pour jouer le jeu, pour suivre les règles, mais au fond, elle n'est qu'un autre masque que je porte.

Et puis, il y a cette règle que Riley m'a toujours imposée : "Quand tu est James, tu t'es condamnée à obéir à ses règles." Ses règles, pas les miennes. Et ça veut dire quoi, au juste ? Que je dois mettre de côté mes désirs, mes rêves, tout ce que je veux vraiment, pour quoi ? Pour une famille qui ne me laisse aucune place pour être moi-même.

Je me parle à moi-même, comme si j'essayais de me convaincre que je peux encore me libérer. Mais je sais ce que c'est vraiment : une plainte, un cri silencieux dans l'obscurité. La règle, c'est de toujours faire confiance à ta famille, de toujours obéir, mais ce soir, je me rends compte que je ne fais que me mentir à moi-même.

Alors oui, je me plains. Je me plains parce que je suis coincée, parce que je me sens piégée dans ce monde où même mon propre corps, refait et remodelé, n'est qu'une façade. Je me plains parce que je porte ces chaînes avec un sourire qui n'est plus qu'une ombre de ce qu'il était. Règle 1, n'oublie jamais... Mais comment pourrais-je l'oublier, quand chaque jour me rappelle combien je suis enfermée dans cette cage dorée ?

Je balance ma cigarette dans la piscine, regardant les dernières volutes de fumée se dissiper dans l'eau. Je me retourne, les talons aiguisés comme des lames frappent le carrelage, et je m'assois sur ce maudit rebord qui borde la piscine - impossible de me souvenir du nom, mais qu'importe. Mes jambes croisées balancent les Louboutin comme si de rien n'était, alors que tout, en moi, hurle le contraire. Toujours porter des louboutins quant tout va mal, c'est la première règle. Enfin la mienne , pas celle que Riley préfère

Je m'enfonce dans le siège, laissant mes talons griffer doucement le carrelage alors que je regarde les reflets de la piscine avaler ma cigarette. Ce soir, le calme est trompeur. Je lève les yeux, cherchant une distraction, et je vois soudain des feux d'artifice éclater dans le ciel. Mais ce n'est pas une célébration. C'est un message. L'avion le trace lentement, comme une lame qui s'enfonce.

Fatebender Où les histoires vivent. Découvrez maintenant