Fatebender

L'homme borgne

« Au cœur des tempêtes silencieuses, la loi des âmes s'écrit en sang: extermine ou disparaît dans le néant car chaque battement de cœur résonne comme un défi, un combat secret entre la lumière et l'obscurité. Dans cette danse mortelle, les  faibles  se perdent,tandis que les forts forgent leur destin dans les flammes de l'adversité.
Qui osera embrasser la violence pour se libérer des chaînes invisibles, et qui restera prisonnier des ombres de ses peurs ?»

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Le cachot.New York -22h30

La prison de New York. Un monument de désespoir, où les murs suintent le chagrin et la colère des hommes qui y sont enfermés. C'est ici que je l'avais laissé, abandonné à son sort, oubliant presque son existence dans l'enfer de béton. Mais les circonstances ont changé. Les Michelson—une famille que même les plus redoutables mafieux craignent—ont commencé à empiéter sur mon territoire, menaçant de tout ravager sur leur passage. J'avais besoin d'un allié, quelqu'un qui connaissait leur monde, quelqu'un prêt à tout pour retrouver sa place dans ce jeu de pouvoir. Et cet homme, déchu et oublié de tous, pourrait être cette carte maîtresse.

Les gardiens, dans leur arrogance, avaient décidé de le déplacer dans une autre cellule, pensant que cela suffirait à le garder sous contrôle. Ils ignoraient que chaque mouvement, chaque décision qu'ils prenaient, je les avais anticipés. Chaque détail de son évasion était planifié avec une précision chirurgicale. Rien n'avait été laissé au hasard, pas même le braquage qui m'avait permis de manipuler leur système de sécurité, ou cette voiture que j'avais maquillée pour ressembler à une patrouille de police. Tout était sous mon contrôle.

Le jour de l'évasion, l'air était lourd, chargé d'une tension que seul le danger imminent peut créer. Lorsqu'ils l'ont libéré, il n'était plus que l'ombre de lui-même. Le temps avait fait son œuvre sur lui—ses cheveux, autrefois si soigneusement coiffés, pendaient en mèches sales et emmêlées, tandis que ses dents, jaunies par les années de négligence, révélaient à quel point il avait changé. Son regard, autrefois vif et calculateur, était devenu celui d'un homme brisé, une coquille vide qui se demandait pourquoi il était encore en vie.

Il a vacillé en sortant de la prison, les yeux plissés, scrutant chaque ombre, chaque mouvement. Peut-être pensait-il qu'il allait être abattu sur place, que les Michelson avaient décidé de se débarrasser de lui pour de bon. Mais ce qu'il ignorait, c'est que c'était moi qui tirais les ficelles. Ma voiture le suivait de près, s'assurant qu'il ne puisse pas échapper à son destin.

Lorsqu'il s'est retrouvé bloqué, piégé entre ma voiture et celle de mes hommes, la panique s'est emparée de lui. Ils l'ont extirpé du véhicule avec une violence calculée, le jetant au sol sans ménagement. Chaque geste de mes hommes était une déclaration de pouvoir, un rappel que désormais, il m'appartenait.

Je suis sortie de la voiture, mes talons claquant sur le bitume froid de la nuit. Le regard qu'il m'a lancé lorsque nos yeux se sont croisés—ce mélange de surprise, de terreur et de reconnaissance—m'a procuré une satisfaction intense. Il ne s'attendait pas à me voir, pas ici, pas maintenant. Pour lui, je n'étais qu'un souvenir du passé, une figure de son ancienne vie. La femme qui lui avait fait du mal mais dont il était subtilement épris 

Il a essayé de se lever, de courir vers moi, mais ses jambes l'ont trahi, le laissant s'effondrer au sol comme une marionnette désarticulée. C'était pitoyable. D'un geste de la main, j'ai ordonné à mes hommes d'ouvrir la cellule, cette cage dorée dans laquelle il avait été enfermé. Il a rampé jusqu'à moi, sa main tremblante cherchant désespérément le contact, comme s'il espérait que je sois encore cette femme qui avait un jour partagé son lit. Mais je n'étais plus la même.