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Lorsque la soirée toucha à sa fin, Victoria rentra, satisfaite de sa soirée et du bon déroulement de son plan, non pas qu'elle en exige plus que ça par la suite, car elle avait déjà obtenu ce qu'elle voulait : renforcer son image dans la société.
Lorsqu'elle passa la porte d'entrée de sa demeure, en compagnie de sa mère et de ses 3 frères aînés, ceux-ci ne pouvaient s'empêcher de ressasser les événements de la soirée. Amelia était ravie.
- Dire que le roi en personne s'est mis à genoux devant toi ! s'exclama-t-elle en rentrant dans le hall.
- Ça oui, tout le monde a été ébahi, affirma Ethan.
Amelia rit avec fierté.
- En effet. Si vous aviez vu la tête de lady Ferry, oh ! Et lady Brown ! Elle était si stupéfaite quand le roi a quitté sa fille pour vous rejoindre ! Oh ainsi qu-
Elle se fit couper par William qui changea de sujet, presque paniqué par autant d'enjouement de la part de sa mère :
- En effet ! Tu as fait sensation Victoria.
- Je n'aime pas que tous les yeux soient rivés sur moi... Mais ce fut agréable de danser à nouveau avec le roi, répondit cette dernière, cachant sa réelle satisfaction.
Victoria savait à quel point sa famille était émerveillée de la voir en présence du roi, et ce que cela représentait au yeux de la haute société.
Pourtant, la présence du roi ne lui semblait pas aussi incroyable que ce que sa famille ou n'importe quelle jeune fille à marier pourrait penser. Il était, certes, agréable, beau, courtois, et plaisantin, et l'on passait un bon moment en sa compagnie, pour sûr, mais contrairement à eux, elle ne l'idolâtrait pas.
Si il avait été n'importe quel autre jeune homme, elle aurait pu dire de lui qu'il était un ami, tout comme son frère Ethan l'était avec la voisine des Evans. Or, il était roi, et elle n'était pas sûre qu'il était raisonnable de le qualifier ainsi.
Tandis que sa sœur Ella, qui avait été mis au courant du déroulement de la soirée, et sa mère, continuaient de faire l'éloge de Victoria, celle-ci monta les marches du grand hall d'entrée afin de rejoindre ses appartements, un sourire sur son visage.

Quant à George, il quitta la salle de bal lorsque la soirée fut terminée, et n'avait qu'une seule envie en tête pour finir sa soirée.
- Où allez-vous ? demanda sa mère.
- Suivre ma réputation, répondit-il.
Il ne lui laissa pas le temps de répliquer et sortit en direction de ces maisons closes, que l'ont dit réservées aux messieurs. Il entreprit alors d'aller dans une chambre, accompagné d'une femme, et goûta aux plaisirs de la nuit.
Il se réveilla quelques heures plus tard, lorsque le soleil commençait à se lever. Il se rhabilla, laissa quelques pièces dans une boîte en métal posée sur la table de nuit à proximité puis partit.
Lorsqu'il arriva à l'entrée du palais de Kew et descendit de sa monture, Reynolds, son majordome, lui adressa une révérence et lui dit :
- Votre Majesté, la princesse douairière vous attend dans le grand séjour.
- Que fait-elle ici à une heure pareille ?
- Elle souhaitait vous parler dès votre retour, Votre Majesté.
George soupira.
- Allons bon, rétorqua-t-il.
Il marcha alors rapidement d'un air assuré en direction du grand séjour où se trouvait sa mère, suivi par Reynolds.
À son arrivée dans la pièce, la princesse douairière se leva du divan et lança :
- Où étiez-vous donc ?
- Je vous l'ai dit, suivre ma réputation, répondit George.
- Oui, votre réputation de libertin ! s'exclama sa mère, désespérée.
George soupira, visiblement agacé, tandis que les domestiques et autres premier ministre et conseillers se regardaient, embarrassés.
Sa mère fit signe aux domestiques de sortir de la pièce et poursuivit :
- George, vous ne pouvez continuer à confirmer ce... cette réputation que l'on vous donne. Elle ne devrait d'ailleurs pas exister, vous êtes roi ! Un souverain ne devrait pas se comporter en libertin, dit-elle d'un ton sec.
- Je fais ce que bon me semble, quand bon me semble, mère.
- Excepté que vous êtes le roi de Grande Bretagne et d'Irlande !
- C'est justement pour cela que je peux faire ce que je veux, répliqua George.
- Bon sang ! Vous dirigez un royaume ! répondit sa mère. Savez-vous ce que cela signifie ?! Vous gouvernez ce royaume, vous gouvernez un peuple et vous avez des responsabilités envers La Couronne ! s'exclama-t-elle.
- Je le sais parfaitement. Ma vie n'a été faite que de cela. dit sèchement George. Grand-père me l'a assez fait comprendre, vous souvenez-vous ?
Sa mère baissa les yeux et, évitant cette remarque, poursuivit :
- Puisque vous en êtes conscient, arrêtez de compromettre votre honneur.
- Dois-je me permettre, Votre Altesse ? lança le conseiller, en retrait, qui s'était désormais levé de son siège, ainsi que Lord Bute.
- Non, répondit la princesse douairière, laissez moi m'en occuper.
- Bien, madame, répondit le conseiller.
Mais avant même qu'il ne se prépare à quitter la pièce, le roi s'interposa :
- Non, restez ici Mayfield.
- B-bien votre majesté, comme vous voudrez, répondit celui-ci, perplexe.
- Après tout, poursuivit George, nous n'avons rien à cacher aux conseillers de La Couronne, dit-il en défiant sa mère du regard.
Celle-ci, agacée, haussa le ton davantage :
- Cessez de vous comporter comme un enfant. Trouvez-vous une épouse et engendrez un héritier pour le trône. Un héritier qui ne soit pas illégitime.
Elle insista particulièrement sur ce dernier mot.
Avant que George ne puisse répliquer, elle poursuivit :
- Quand je dis illégitime, je fais référence à un héritier venant d'une quelconque actrice, chanteuse, artiste ou fille de joie, comme bon vous semble pour la qualifier, que vous auriez fréquenté.
- Je n'aurais pas choisi le mot fréquenter, répondit George, qui ne voulait pas laisser une victoire à sa mère.
- Qu'importe, commencez à vous comporter comme doit l'être un roi, dit-elle sèchement avant de quitter la pièce, suivi de Lors Bute et d'un conseiller.
George fit les cent pas dans la pièce, énervé, puis renversa violemment à terre un miroir et un vase disposé sur le meuble le plus proche, sous le regard de Reynolds.

My heart calls your name Où les histoires vivent. Découvrez maintenant