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Lorsque George rentra de son après midi dans les champs, à peine descendu de sa monture, il vit un homme sortir du palais. Un homme qui rendait visite à sa femme ? Qui pouvait-il être ?
Il reconnut rapidement Lord Evans, et l'interpella alors :
- Lord Evans !
Celui-ci, prêt à monter dans son attelage, s'arrêta et aperçut George.
Il descendit le marche-pied et s'approcha du roi.
- Votre Majesté !
William lui adressa une révérence. Puis George lui tendit la main pour la lui serrer.
- Vous êtes venu rendre visite à Victoria ?
- Tout à fait. Je n'avais pas pu la voir depuis votre mariage, cela m'a semblé une éternité. Vous savez, nous sommes tous très proches, nous n'avons pas pour habitude d'être séparés longtemps...
George acquiesça de la tête avant de répondre :
- Vous serez tous les bienvenus dès que vous le souhaitez.
William le remercia avant de monter dans son attelage, puis il partit.
George, quant à lui, rentra dans le palais. Il alla retrouver Victoria qui avait repris sa lecture.
Il s'arrêta à l'entrée de la porte du salon pour l'observer, et soupira de satisfaction.
- Oh, vous êtes là ! dit Victoria qui releva - encore une fois - la tête de son livre.
- Oui, j'ai décidé de rentrer un peu plus tôt aujourd'hui, pour passer plus de temps avec vous, répondit George qui s'avança vers elle.
Il la porta, s'assit à sa place, et la reposa sur ses jambes.
- Voilà qui est mieux, dit-il avec un sourire espiègle. Qu'avez-vous fait aujourd'hui ?
- J'ai lu, et j'ai reçu de la visite.
George acquiesça.
- J'ai croisé votre frère en revenant.
- Vraiment ? Oh mais il n'y avait pas que lui. Lady Mary m'a rendu visite, une de mes suivantes.
- C'est bien que vous ayez de la visite.
Victoria acquiesça à son tour.
- À ce sujet... J'ai plusieurs requêtes à vous adresser, dit-elle.
- Tout ce que vous voulez, lui répondit amoureusement George.
- Il faut que nous mettions un terme aux disparités qui existent au sein de la société.
- Bien sûr, dit George qui avait déjà entendu parler de ce sujet. Mais comment faire ?
- Assistons au bal de Lady Mary, tout le monde viendra si nous y allons.
George hésitait, il n'avait jamais eu le courage d'assister à des événements mondains - à moins d'y être forcé par sa mère, en début de saison - , à cause de ses crises, de peur qu'elles ne fassent surface devant tant de monde. Il n'en avait même jamais réellement eu l'autorisation. Que ce soit plus jeune par les conseilleurs de La Couronne et son grand père, qui ne voulaient pas que l'héritier se mélange aux autres membres de la société, et même plus âgé, car les conseillers et médecins avaient jugé plus prudent de cacher George et son état à l'assemblée.
Mais cela lui avait convenu parfaitement, il était libre de se rendre où bon lui semblait : dans les champs, dans son observatoire, dans un bordel...
En bref, il ne s'en était jamais plaint.
Était-ce prudent de refaire surface en société maintenant qu'il n'en avait plus l'obligation ? Après tout, même Victoria ignorait ce dont il souffrait...
- S'il vous plaît, insista celle-ci en le regardant dans les yeux. Je sais que vous assistiez peu aux événements autrefois, dit-elle comme si elle lisait en lui comme dans un livre ouvert, mais c'est primordial pour nos sujets que nous y assistions cette fois-ci...
- Très bien.
Victoria jeta ses bras derrière son cou pour le prendre dans ses bras, heureuse.
Apres tout, elle devait également être contente de pouvoir faire son retour en société, même si elle lui avait dit ne pas aimer ça aux premiers abords. Les journées au palais devaient être terriblement longues et ennuyeuses, George le savait, d'autant à plus qu'une femme avait moins d'occupations que lui.
- Vous aviez une autre requête, si je ne m'abuse ? dit-il.
- Oui, répondit Victoria qui retira son étreinte.
Mon frère va se marier.
- Lequel ?
- William.
- C'est génial ! Il ne m'en a rien dit...
- Car ce n'est pas sûr...
Avant que George n'ait le temps de lui demander pourquoi, Victoria expliqua :
- Ils n'auront pas l'accord, si nous ne le faisons pas...
George réfléchit un instant, pourquoi n'auraient-ils pas l'accord du gouvernement ? À cause du rang ? Des disparités ? Quoi donc ?
- Cela vous pose-t-il un problème ? s'inquiéta Victoria.
- Pourquoi s'opposeront-ils au mariage ?
- Elle n'a pas notre couleur de peau, et n'est plus très fortunée. Elle n'est pas non plus titrée, alors que mon frère l'est...
- Je leur donne ma bénédiction. J'en ferai part à l'archevêque.
- Merci, mon amour.
George l'embrassa.
- J'aime ce nouveau surnom, dit-il.
Elle lui sourit.
- Vous voyez, vous êtes un bon roi. Vous veillez au bonheur de vos sujets.
- Grâce à vous. Vous avez raison, ensemble nous allons accomplir de grandes choses.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 22 ⏰

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