Jane

10. Tourmenter

Caleb

Mercredi à 4h00 du matin, dans une suite Du Ritz à Boston :

Mon portable sonne. Je l'attrape sur la table de nuit à côté de moi. Il est 4h00 du matin, c'est Veronica qui appelle. Je me suis couché il y a une heure seulement.

Fait chier.

-- Oui, dis-je en décrochant.

Elle ne parle pas, elle pleure bruyamment. Qu'est-ce qui se passe ?

-- Parles, lui ordonné-je.

-- C'est... c'est... hoquète-t-elle. Jane...

-- Quoi Jane ? qu'est-ce qu'elle a encore fait ?

-- Elle... mon Dieu... je...

-- Putain, reprends-toi et parles Veronica, m'énervé-je en me redressant dans le lit.

Je l'entends souffler au téléphone et sangloter en même temps.

-- Elle a essayé de... je ne sais pas comment elle a réussi...

-- Est-ce qu'il y a quelqu'un à coté de toi qui est en mesure de parler pour que je comprenne quelque chose ? m'impatienté-je.

-- Hum

-- Passe-moi cette personne alors ! aboyé-je.

Elle essaie de parler à quelqu'un mais je ne comprends rien. Mais c'est quoi ce bordel ? Je me lève du lit et commence à faire les cent pas dans la chambre. Une veille sensation est en train de refaire surface : la peur me prend aux tripes.

-- Mr Foster, je suis le Dr Devo du service de réanimation du Grady Mémorial Hospital.

-- Bonjour Dr, je peux savoir ce qui se passe ? demandé-je en me retenant de ne pas céder à ma colère grandissante.

-- Nous venons de prendre en charge une de vos jeunes collaboratrices, Jane Winnicott, répond-il. Elle est arrivée avec les poignets ouverts Monsieur, nous pensons qu'elle a fait une tentative de suicide.

Dite moi qu'elle n'a pas fait ça. Elle n'est pas bête à ce point-là cette pétasse.

Je souffle, il ne manquait plus que ça. Mais qu'est-ce qui lui est passé par la tête à cette conne ? Elle me met dans une situation délicate. Je vais devoir inviter le directeur de l'hôpital ainsi que certaines personnes du conseil d'administration lors d'une future soirée pour garantir leurs silences.

-- Dans quel état est-elle ? continué-je en me contenant.

-- Pour le moment nous n'avons toujours pas réussi à la stabiliser, m'informe-t-il. Elle a perdu beaucoup de sang, il était moins une que son cœur ne s'arrête. Je ne peux pas vous en dire plus malheureusement, les heures qui vont suivre vont être déterminantes pour elle. Je peux seulement avancer que son pronostic vital est en jeu.

-- Merci Dr, soufflé-je. Pouvez-vous me repasser ma mère.

-- Bien sûr Mr Foster... Mme Foster, votre fils.

-- Oui, chouine-t-elle.

-- Comment ça a pu arriver ? Samantha n'était pas censée rester avec elle ? crié-je.

-- Elle dormait... Jane en a profité pour...

-- Ta gueule, lui gueulé-je dessus. Si cette pute ne claque pas cette nuit, c'est moi qui la bute quand je rentre. J'atterris dans 4h00 à Atlanta, elle a intérêt à être refroidie.

Je raccroche énervé. Cette petite salope ne m'apporte que des emmerdes. Avec sa tentative à la con, elle m'oblige à faire le ménage derrière elle. Et le pire c'est que je ne sais même pas si elle va s'en sortir. Pourquoi j'en ai quelque chose à foutre de son sort au juste ?