22. La loi du plus fort

39 4 0
                                    

Caleb

De retour à la maison :

Il est un peu plus de 22h00 quand je rentre, moi qui lui avais proposé un diner tous les deux, je crois que c'est un peu tard pour ça. Je range les courses dans la cuisine avant de demander à James où se trouve Jane. Je vais en direction de la bibliothèque pour la rejoindre, je suis épuisé par cette journée, je n'ai même pas faim.

En chemin j'abandonne ma veste, mes chaussures et mes chaussettes. Quand j'entre dans la pièce je ne la vois pas. Tous les canapés et les fauteuils ont été réorganisés pour former un arc de cercle autour de la baie vitrée.

Je m'en approche, c'est là que je la vois. Elle est allongée dans des coussins et des couvertures, elle dort paisiblement. A côté d'elle il y a quelques dessins éparpillés, je reconnais une vue du parc, j'aperçois aussi mon visage sur l'un d'entre eux. De là où je me tiens, ses croquis sont bien exécutés. Je ne pensais pas qu'elle était aussi douée dans ce domaine, sa mère ne m'en avait pas parler.

Je ne prends pas le temps de la contempler, j'ai juste besoin de la toucher. Je passe par un passage étroit entre deux fauteuils pour la rejoindre. Je m'allonge contre elle sans faire de mouvements brusque pour ne pas la réveiller, je passe un bras sur sa taille en collant mon buste à son dos. Elle se recule sur moi, elle attrape ma main qu'elle vient serrer contre sa poitrine. Je cache mon visage dans ses cheveux pour respirer son odeur à pleins poumons.

Ma magnifique, ma douce Jane...

Toute ma culpabilité remonte à la surface. Je prends salement conscience de tout ce que je lui ai fait subir et ça me tord les entrailles. Comment ai-je pu lui faire autant de mal ? Comment ai-je pu aller aussi loin avec elle, au point qu'elle désire en finir avec la vie ? Comment puis-je avoir envie de la frapper quand je la baise ? Pourquoi je n'arrive pas à la désirer sans la faire souffrir ?

Elle se retourne en soupirant. Elle garde contre elle ma main enfermée dans la sienne. Son petit visage me fait face, il est si joli. Ses lèvres sont entrouvertes, sa respiration est légère. Elle retrousse légèrement son petit nez dans son sommeil. Ses longs cils caressent ses petites taches brunes qu'elle a sous les yeux. Comment puis-je avoir envie d'abimé ce visage si pure ? Elle est tellement belle.

Je détourne le regard d'elle lorsque ma poitrine menace de m'étouffer en se resserrant. Je me colle contre son corps pour enfouir son visage dans mon cou et cacher de nouveau le mien dans ses cheveux. Elle me bouleverse, son histoire et son passé me touche, mes sentiments pour elle m'emportent. Je suis à la limite de craquer.

Je suis tellement désolé pour ce que je t'ai fait ma Jane...

Elle bouge sous moi, elle relève son visage, ses yeux sont ouverts. Ils sont tout aussi magnifiques qu'elle. Elle me sourit timidement, je n'arrive pas à lui sourire à mon tour, j'ai le cœur trop lourd et les yeux embrumés. Je me déteste pour ce que je suis et ce que je lui ai fait. Je me sens minable et faible d'avoir déverser cette fureur sur elle qui est si innocente.

Elle caresse tendrement ma joue, je laisse échapper une larme. Elle l'essuie avant de m'embrasser doucement. Je me perds dans son tendre baiser. J'enroule mes bras autour d'elle pour l'écraser contre moi, j'ai tant besoin d'elle, de son pardon, de son amour, je le sens jusque dans mes tripes.

Elle maintient mon visage entre ses deux petites mains. Puis elle les descend le long de mon torse pour venir soulever mon t-shirt et les passer dessous. Elle caresse doucement ma peau.

Je quitte ses lèvres quelques instants pour l'enlever. J'attrape son visage pour la retrouver et l'embrasser. Elle défait les boutons de mon jean, je ne l'encourage pas mais je ne l'arrête pas, je la laisse me faire ce qu'elle veut.

JaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant