Jane
Samedi matin, dans une chambre du troisième étage de la maison de Caleb :
Je suis dans ses bras, il dort encore. Je suis rentrée hier de l'hôpital. Il a passé toutes les nuits avec moi depuis que j'ai tenté d'en finir. Il me rejoint tard le soir généralement, il ne dit rien. Il me prend juste dans ses bras, il m'enferme contre lui pour que je ne me sauve pas et que je ne recommence pas ce que j'ai fait.
Son comportement envers moi est différent. Enfin pas complétement différent mais ça n'a rien à voir, je me demande ce qui a changé. Il n'a plus levé la main sur moi, ce dont je ne me plains pas. Même si je sais que cette violence est toujours en lui quelque part, pour le moment je me contente de faire avec ce qu'il me donne, c'est-à-dire la chaleur de son corps.
Je n'essaie jamais de lui parler. Je ne veux pas lui donner une raison de me faire du mal. Son regard est toujours aussi méchant envers moi, je vois qu'il se contient. Quand il me regarde avant de s'endormir, j'ai l'impression qu'il serait prêt à m'étouffer. Il a toujours la même expression sur son visage, une certaine forme de rage.
J'ai remarqué que lorsque je me colle contre lui, il se crispe. Il n'aime pas le contact qu'il a avec moi. Il ne l'a jamais aimé, il m'a toujours dit que je le dégoûtais. Il s'oblige sûrement à faire ça pour que je ne réduise pas à néant son investissement en tentant de remettre fin à mes jours sans me rater cette fois.
Oui, quoi d'autre Jane ? Il faut que j'arrête de rêver, je ne suis qu'une pute pour lui, juste une pute qui le dégoute.
Pourtant son contact à lui ne me dérange pas, je crois même qu'il m'apaise. Quand je suis calée dans ses bras comme maintenant, j'ai l'impression qu'il ne peut rien m'arriver et je me sens si bien alors que je ne me souviens pas de l'avoir été un jour. C'est idiot je le sais. La plus grande menace pour moi aujourd'hui est aussi ce qui me donne un sentiment de sécurité quand je suis nichée contre lui.
Il continue de générer en moi tant de choses contradictoires, que je ne sais pas vraiment ce qu'il me fait, ni si tout ça est bien normal. Il me fait presque regretter mon geste. Au fond je me persuade qu'il passe ses nuits avec moi pour son propre intérêt, pour ses affaires. Alors que j'aimerais tant que ce soit pour une autre raison.
Pour le moment il n'est pas question que je reparte à Vegas. Je sais qu'il ne me croit pas, qu'il ne croit pas à ce que je lui dis. Mais je ne sais pas ce qu'il s'imagine sur moi non plus et j'ai bien trop peur de lui poser la question. Le fait de savoir qu'il pense que je lui mens me rend triste parfois. Parce que je me demande comment il se comporterait avec moi s'il me croyait. Est-ce qu'il me regarderait différemment ? Est-ce que je ne le dégouterais plus ?
C'est ce que j'aimerais mais c'est ce qui n'arrivera pas, je ne me fais pas d'illusions.
Quand il dort, qu'il est détendu, je n'ai pas peur de lui. Mais dès qu'il ouvre les yeux, qu'il me fusille du regard, là je recommence à paniquée. Je le regarde dormir, je connais les traits de son visage par cœur, je pourrais les dessiner sur une feuille. Je crois que je le trouve beau, je n'en suis pas sûre.
Je le fixe sans bouger en l'imaginant doux et tendre avec moi. C'est complétement stupide, il est l'inverse de tout ça. Sauf que je ne peux pas m'empêcher de visualiser dans mon esprit une version qui serait adorable avec moi.
Ce soir il y a une nouvelle soirée, j'y participe. Quand je suis rentrée hier matin, Veronica m'a fait un topo pour m'y préparer. Il y aura des personnes importantes apparemment, alors je n'ai pas le droit à l'erreur si je ne veux pas qu'il s'en prenne à moi de nouveau.
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Jane
Chick-Lit"Oui tu es répugnante, tu es sale, il le sait, tu le sais, tu mérites ce qui t'arrive Jane" Elle a été arraché à sa vie pour rembourser une dette de jeu. Elle pense gagner sa liberté lorsqu'elle est vendue. "Je dois tenir un an, un an et je serai li...