15. Prendre conscience de ses actes

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Caleb 

Dans le quartier d'Huntridge de Las Vegas, mardi à 14h00 :

Je suis dans ce qui a été un jour la maison d'enfance de Jane. C'est un petit pré fabriqué vétuste. Son père n'est pas là, il n'y a que sa mère. Elle lui ressemble beaucoup. J'ai remarqué qu'il y avait des photos de Jane enfant un peu partout, elle était déjà très jolie à cette époque.

Sa mère s'active dans leur petite cuisine pour me servir un verre de limonade et mettre des biscuits dans une assiette. Elle semble épuisée, elle porte encore sa tenue de femme de ménage qu'elle n'a pas eu le temps de quitter.

Quand je suis arrivé il y a une heure devant l'adresse que m'avait donné mon contact, il n'y avait personne. J'ai attendu patiemment. Elle est rentrée il y a quelques minutes à peine, je l'ai cueilli alors qu'elle ouvrait la porte.

-- Je suis désolée, je ne m'attendais pas avoir de la visite, me sourit-elle en déposant un verre pour moi et la petite assiette.

-- Il n'y a aucuns soucis, je ne me suis pas annoncé, la rassuré-je.

Elle tripote nerveusement ses doigts, comme Jane le fait. Elle est anxieuse.

-- Vous m'avez dit que vous connaissiez bien ma Jani, commence-t-elle.

-- C'est exact Mme Winnicott, lui confirmé-je.

-- Comment va-t-elle ? s'inquiète-t-elle.

-- Justement c'est l'objet de ma visite, lâché-je pour amorcer ce qui va suivre.

-- Il ne lui ait rien arrivé ? commence-t-elle à stressée.

Je vois son regard paniqué, le même que Jane. Tout de cette femme me fait penser à Jane, sa voix douce, ses expressions, sa tendance à se replier sur elle et à être sur le qui-vive. Cette femme n'a pas dû vivre des choses évidentes.

Tout comme Jane, connard !

-- Tout dépend de ce que l'on entend par « rien arrivé », avancé-je prudemment.

-- Je ne comprends pas, se questionne-t-elle.

-- Je ne vais pas vous mentir Mme Winnicott, déclaré-je. Je suis ici pour avoir des réponses à certaines de mes questions. Votre fille Jane est à mon service depuis quelques semaines, son comportement est étrange et j'ai besoin de comprendre ce qu'elle a vécu pour l'aider au mieux, vous comprenez ?

Elle hoche la tête, elle a les larmes aux yeux. J'imagine que pour cette femme la situation n'est pas évidente.

-- J'ai besoin que vous me disiez ce qui s'est passé, je dois connaitre les raisons et les circonstances de son départ de chez vous, continué-je.

Elle commence à pleurer. Je ne la brusque pas, j'ai besoin qu'elle me parle sans se braquer. Je dois comprendre, je dois savoir.

-- Je l'ai supplié de ne pas faire ça, pleure-elle. Je lui ai dit qu'on trouverait une solution, que je travaillerai plus mais qu'il ne prenne pas ma Jani.

-- Que s'est-il passé Mme Winnicott ? insisté-je.

Elle commence à me parler de son mari qui est un joueur compulsif, ce qui est un sacré handicap quand on vit à Vegas, et de ses différentes dettes de jeu qu'il a contracté. Elle m'explique qu'il a donné Jane en caution, le temps de rembourser sa dette, ce qu'il n'a jamais fait. Avec le temps il a continué à en contracter des nouvelles auprès du même homme.

Les années ont passé, les dettes se sont accumulées et Jane n'est jamais revenue chez eux. Elle n'a jamais eu de nouvelles d'elle directement. Elle a en demander à son mari, qui lui garantissait qu'elle travaillait dans un des casinos de la ville et qu'elle allait bien.

JaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant