[ 𝐓𝐄𝐑𝐌𝐈𝐍𝐄 ]
Kang Taehyun n'est qu'un lycéen mais il a déjà développé une théorie selon laquelle chaque être humain serait détenteur de ce qu'il appelle un "caractère météore". Ce dernier mesurerait la propension d'un individu à n'être que de...
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— Tu vas devoir dormir là. Je suis désolée, mais tu n'as pas trop le choix. T'as des vêtements de rechange ? Tu veux te doucher ?
Beomgyu pose son sac à dos sur le lit du petit-frère de Darla. Il a envie de gerber. Il peine à réaliser qu'il va s'allonger sur un matelas ayant été souillé par l'odeur d'une personne qu'il considère comme l'un de ses pires ennemis. A l'époque, lorsqu'il venait chez les Sani, il pouvait occuper la chambre de Darla quand ses parents n'étaient pas là. Il jouait de la guitare sur son lit avant de lui offrir des étreintes et des baisers passionnés. Ils discutaient de tout et de rien, ils refaisaient le monde avec des si et puis ils finissaient par manger des gâteaux préparés par Darla.
Lorsque les parents de cette dernière débarquaient, ils discutaient avec lui et quand bien même leur fille ne leur avait jamais rien dit au sujet de sa véritable relation avec Beomgyu, ils n'avaient pas manqué de deviner la vérité. Souvent, le garçon supportait les remarques débiles et acerbes que pouvaient lui balancer en pleine face les jumeaux Sani. Ces derniers, fans invétérés de rap américain, avaient d'ores et déjà leur propre conception de certains aspects de la vie malgré leur très jeune âge. Ils ne se gênaient pas pour cracher que Beomgyu n'était pas « un vrai homme » du fait de la finesse de son corps ou encore, de son aspect beaucoup trop "efféminé" à leur goût. Parfois, lorsqu'ils étaient d'humeur massacrante, les petits garçons s'amusaient à hurler que Beomgyu était forcément gay et que Darla n'était ni plus ni moins qu'une couverture. C'était non sans virulence que leur grande-sœur leur disait de ravaler leurs propos débiles, et en l'absence de Monsieur et Madame Sani, Beomgyu s'empressaient de répliquer en proférant de belles paroles cruelles.
Tout ça, pour Beomgyu, c'était la bonne époque.
Il se masse la nuque. Il est épuisé et son bras lui fait terriblement mal.
— Je vais devoir squatter la chambre de l'un des monozygotes, marmonne-t-il enfin. Je t'avoue que mon égo vient de prendre un sacré coup.
— Ne t'en fais pas, Jimmy est à l'internat, cette chambre est inhabitée.
— Non mais le simple fait de toucher ses draps me répugne. Qu'est-ce que je fais moi si sa bêtise est contagieuse ?
— Ma mère les a changés hier, lance Darla en un rire.
