𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐔𝐁𝐋𝐈𝐌𝐄𝐒 𝐌𝐄𝐓𝐄𝐎𝐑𝐄𝐒 | TAEHYUN | TXT

19 - Choi Beomgyu, ou le garçon que je déteste

Choi Beomgyu, ou le garçon que je déteste 

— Taehyun ? Tout va bien ?

Je me retourne. C'est Darla. J'espère du fond du coeur qu'elle n'a pas eu le temps d'entendre la question que m'a posée Beomgyu avant de s'en aller.

— Non, j'ai fait pleurer Beomgyu.

— Je vois ça. Écoute...

Elle jette un regard derrière elle. C'est de l'hésitation qui l'agite. Elle a de la peine pour son ancien petit-ami et elle a envie de le rattraper mais je ne sais pas pourquoi elle reste immobile, ici, en face de moi.

— Je suis horrible comme mec ? lui demandé-je.

— Non, non, ne dis pas ça Taehyun. T'es quelqu'un de super, et je ne dis pas ça pour te faire plaisir. Allez viens, on a cours. Ne reste pas planté là.

— Darla ?

— Oui.

— Je suis horrible comme mec mais Beomgyu aussi. Je le déteste. Je le déteste, il me sort par les yeux ! Il m'a fait un procès comme si lui n'avait rien à se reprocher !

Elle hoche la tête et pose sa main sur mon bras.

— Taehyun, dit-elle avec une voix douce, calme-toi.

Ses doigts glissent le long de la manche de ma veste et très vite, ma main s'empresse d'attraper la sienne.

— Est-ce que t'as entendu ce qu'il m'a dit ? Il a osé dire que notre amitié était à sens unique, mais je ne compte plus le nombre de fois où il m'a lâché pour une meuf. Le nombre de fois où il devait dormir chez moi mais qu'il m'a lâché pour ses potes de soirées. Il a oublié tout ce que j'ai fait pour lui. Qu'il aille se faire voir ce sale type !

— Taehyun, tu parles sous l'effet de la colère. Calme-toi, on doit aller en cours.

— T'as raison.

Elle acquiesce. Lentement et avec délicatesse, sa main lâche la mienne mais malgré ça, je peux encore sentir son soutien. Il est là, près de moi.

— Hier, Beomgyu était chez moi, m'apprend Darla. Il a trouvé refuge là-bas. Ce matin, il m'a raconté tout ce qu'il s'était passé chez lui. C'est sa mère qui lui a dit que tu voulais étudier à Paris.

J'hoche la tête. Nos parents communiquent souvent ensemble.

— Bon..., marmonne ma camarade de classe.

— Toi, dis-je subitement.

Elle fronce ses sourcils sombres tout en triturant l'une des bretelles de son sac à dos.

— Pardon ? Moi ? Ouh la, j'ai fait quoi ?

J'ai la désagréable impression que je ne peux plus faire marche arrière. Darla me fixe avec appréhension. Sa poitrine se soulève un peu plus rapidement et d'où je suis, je peux sentir qu'elle panique. J'ai envie de trouver des mots doux et philosophiques, mais la colère et la panique me rendent bête.

— J'ai renoncé à toi pour lui. Tu me plais depuis si longtemps, t'es géniale, mais je n'ai jamais osé t'approcher parce que je savais que tu l'intéressais. Et il le sait ça. Il sait ce que tu représentes pour moi, parce qu'il vient tout juste de me demander si je t'aimais. Il sait ce que je ressens mais il crache délibérement sur les efforts et les sacrifices que j'ai fait pour sa belle petite gueule.

Darla fait de gros yeux et je devine qu'elle veut prendre la parole, mais je ne lui laisse pas le temps de prononcer quoi que ce soit.

— Je sais, c'est dingue... Tu te souviens de ce jour où tu t'es prise le ballon de volley de Beomgyu en pleine face ? C'est ce jour-là que toi et lui vous vous êtes rencontrés, mais je crois que c'est aussi ce jour-là que j'ai craqué pour toi, ça a été une sorte de "coup de foudre", ou un truc incompréhensible de ce genre, je... Raaah ! Pourquoi je te raconte tout ça ? On en parlera plus tard ou jamais si tu veux. Ouais, peut-être que c'est mieux qu'on en parle plus jamais.

Je m'en vais, en me traitant intérieurement de tous les noms.

— Attends, tu penses pouvoir te défiler comme ça ? Mais tu te crois où Kang Taehyun ?

L'audace. C'est un mot que j'accolerais sans hésitation à la personne de Darla Sani. Je me pétrifie. Je pense que pour une fois, je suis perdu et je me sens dépouillé de tout mon sens de la répartie.

— Qu'est-ce que tu veux que j'ajoute, Darla ? m'impatienté-je alors qu'elle vient de me saisir le bras. Là ce n'est pas à moi de dire quoi que ce soit, mais à toi. On fait quoi maintenant ?

— Je ne sais pas, reconnaît-elle. Mais ce serait stupide de ne plus se parler pour ça, non ?

Je soupire.

— Écoute, je suis complètement perdu. Je veux juste qu'on fasse comme si de rien n'était. J'aurais dû fermer ma bouche.

C'est la conclusion que je pose avant de me décider à aller en cours une bonne fois pour toute.