Amour et Captivité Partagés

Chapitre 20

Izzy retrouve Hannah, sa meilleure amie, qui prend en main la conversation en posant une série de questions auxquelles Izzy essaie de répondre. Éric, dont les souvenirs reviennent peu à peu, se révèle être son petit ami. La découverte de cette relation crée une atmosphère à la fois tendue et joyeuse, compte tenu du fait qu'Izzy n'a aucun souvenir de lui au cours des trois dernières années.

Soudain, Hannah aborde le sujet de son père, évoquant ses gestes étranges d'une voix basse. Ces mots agissent comme un déverrouillage, libérant des images enfouies dans la mémoire d'Izzy. Les souvenirs affluent, expliquant les tensions dans une relation chaotique avec son père, une relation qui a finalement disparu. Izzy se rappelle avoir menacé de révéler des vérités troublantes.

Après une heure d'échanges chargés d'émotions, Hannah propose une sortie pour redécouvrir la ville, espérant que cela apportera du réconfort à Izzy. Alors qu'elles déambulent dans les rues illuminées, la ville respire le bonheur avec ses lumières scintillantes et ses rires. Pourtant, au fond d'Izzy, persiste un sentiment de manque, un creux étrange, difficile à définir. C'est comme si quelque chose d'essentiel lui échappe.

Hannah : - Izzy, comment as-tu vécu ces trois ans loin de tout ?
Izzy : - C'est flou, Hannah, comme un rêve dont je ne peux pas tout saisir.

Éric : - Izzy, tu ne te souviens pas de moi pendant tout ce temps ?...
Izzy : - Non, c'est étrange... tout est flou.

Hannah, gênée, aborde le sujet d'Éric :
Hannah : - Et, euh, Éric, comment ça se fait que tu ne te souvienne pas de lui ?
Izzy : - Je ne sais pas, c'est comme si une partie de ma vie était complètement effacée.

Sortant dans la ville illuminée, Hannah s'exclame :
Hannah : - Regarde, Izzy, tout semble comme avant, n'est-ce pas ?
Izzy : - Oui, mais il y a quelque chose qui manque, je ne sais pas quoi.

Éric : - C'est comme redécouvrir la ville ensemble, non ?
Izzy : - Oui, mais il y a ce vide en moi qui ne s'explique pas. C'est étrange, j'ai l'impression de manquer de quelque chose d'essentiel....
Néanmoins,
Izzy, malgré ses pertes de mémoire, trouve une réelle joie en constatant que la soirée s'est bien déroulée avec ses amis, qui l'ont même accompagnée chez elle vers 22h. Cependant, à son retour, la présence de Madison sur la véranda éveille en elle une nervosité inattendue.

- Qui t'a montée chez moi ? dis-je étonnée en la voyant sur la véranda.

- Bonsoir à toi aussi, dit-elle en riant. Désolée, bonsoir, ça va ?

- Oui, et toi ?

- Oui ? Je pense. J'étais allée visiter ma ville avec des amis. C'est bizarre de dire ça, j'ai oublié plein de choses.

- Je sais, et c'est normal, dit Madison. Ton cerveau, pour ne pas te faire souffrir, a créé d'autres alternatives, d'autres réalités. Trois ans, c'est long.

- Oui, je suppose.

Un silence s'installe, puis Madison reprend :

- Tu devrais consulter quelqu'un.

- Pourquoi ? Toute surprise.

- Tu as vécu une expérience difficile et traumatisante.

- Je sais, mais...

Madison l'interrompt :

- J'ai entendu ta conversation avec lui, tu sais. Et tu n'as pas à t'en vouloir.

Je reste silencieuse.

- Ça a été ton seul contact parmi des années. C'est pas grave si tu ressens des choses pour lui et...

Je coupe brusquement :

- S'il te plaît, faut que je me repose, Madison. Bonne nuit.

- Bonne nuit. Mais voilà la carte de ma psychologue, elle me tend, mais je ne la prends pas. Elle continue de parler, bon, ok, je la pose là. Je suis aussi là pour toi. Trois ans, c'est pas trois jours, alors si tu veux parler, chose que je te conseille, parle à un professionnel.